**La Fuite de David : Une Épreuve de Foi et de Fidélité**
En ces jours-là, une grande tempête s’abattit sur le royaume d’Israël. Absalom, le fils du roi David, avait nourri dans son cœur une ambition dévorante. Depuis des années, il avait secrètement gagné la faveur du peuple, se tenant aux portes de la ville, écoutant les doléances des hommes d’Israël et leur disant : « Ah, si j’étais juge dans ce pays, chacun pourrait venir à moi, et je lui rendrais justice ! » (2 Samuel 15:4). Par ces paroles flatteuses, il avait séduit les cœurs et semé la division.
Un jour, Absalom se rendit à Hébron, sous prétexte d’accomplir un vœu qu’il avait fait à l’Éternel. Mais en réalité, il avait convoqué des hommes fidèles à sa cause, et là, il se proclama roi. La nouvelle parvint rapidement à Jérusalem, et David, le roi oint de Dieu, comprit que son propre fils cherchait à le renverser.
Le cœur lourd, David rassembla ses serviteurs et leur dit : « Levez-vous, fuyons, car il n’y a pas de salut pour nous devant Absalom. Hâtons-nous de partir, de peur qu’il ne nous surprenne, ne fasse tomber le malheur sur nous et ne frappe la ville par l’épée. » (2 Samuel 15:14). Ainsi, le roi, accompagné de sa maison et de ses fidèles, quitta Jérusalem, laissant derrière lui une ville en émoi.
La scène était déchirante. David, autrefois puissant guerrier et roi victorieux, marchait maintenant pieds nus, la tête couverte d’un voile, en signe de deuil et d’humiliation. Ses serviteurs pleuraient, et le peuple suivait, accablé par la tristesse. Ils traversèrent le torrent du Cédron, un lieu symbolique où les larmes se mêlaient aux eaux, et gravirent la montagne des Oliviers, chaque pas marqué par la douleur et la prière.
Parmi ceux qui accompagnaient David se trouvaient les Kéréthiens, les Péléthiens et les Gathiens, six cents hommes venus de Gath, fidèles jusqu’à la mort. Ittaï, leur chef, un étranger qui avait trouvé refuge auprès de David, déclara avec une loyauté inébranlable : « Aussi vrai que l’Éternel est vivant et que mon seigneur le roi est vivant, là où sera mon seigneur le roi, soit pour mourir, soit pour vivre, là aussi sera ton serviteur. » (2 Samuel 15:21). Touché par cette fidélité, David lui permit de rester à ses côtés.
Alors qu’ils montaient vers le sommet, David apprit que son conseiller, Achitophel, l’un des hommes les plus sages d’Israël, avait trahi sa confiance et s’était joint à Absalom. Cette nouvelle fut comme une épée qui transperça le cœur du roi. Il leva les yeux vers le ciel et pria : « Ô Éternel, détourne le conseil d’Achitophel, je t’en prie ! » (2 Samuel 15:31). Dans sa détresse, David savait que seul Dieu pouvait le délivrer de cette épreuve.
Arrivé au sommet, David rencontra Hushaï, son ami fidèle. Voyant son désarroi, Hushaï s’approcha et dit : « Non, je resterai avec toi, mon roi. » Mais David, dans sa sagesse, lui répondit : « Si tu viens avec moi, tu seras pour moi une charge. Retourne à la ville et dis à Absalom : “Je serai ton serviteur, ô roi.” Ainsi, tu pourras contrecarrer les conseils d’Achitophel. » (2 Samuel 15:34). Hushaï obéit, devenant un espion au sein même du camp d’Absalom.
Pendant ce temps, Tsadok et Abiathar, les sacrificateurs, avaient apporté l’arche de l’alliance pour accompagner David. Mais le roi, dans un acte de foi profond, leur dit : « Reportez l’arche de Dieu dans la ville. Si je trouve grâce aux yeux de l’Éternel, il me ramènera et me fera voir l’arche et sa demeure. Mais s’il dit : “Je ne prends point plaisir en toi”, me voici, qu’il me fasse ce qui lui semblera bon. » (2 Samuel 15:25-26). David plaçait entièrement sa confiance en Dieu, acceptant Sa volonté, quelle qu’elle soit.
Alors que le soleil déclinait à l’horizon, David et ses compagnons poursuivirent leur chemin, traversant des terres arides et des vallées sombres. Chaque pas était une prière, chaque souffle une supplication. Le roi, bien que brisé par la trahison de son fils, restait ferme dans sa foi. Il savait que l’Éternel était son refuge et son bouclier, et que même dans l’adversité, Dieu accomplirait Ses desseins.
Ainsi, la fuite de David devint un témoignage poignant de sa dépendance envers Dieu. Dans l’épreuve, il ne maudit pas son sort, mais s’humilia devant le Seigneur, reconnaissant Sa souveraineté. Et bien que la route fût semée d’embûches, David marchait avec l’assurance que l’Éternel, le Berger d’Israël, ne l’abandonnerait jamais.