**Le Voyage d’Esdras et du Peuple de Dieu**

En ces jours-là, sous le règne du roi Artaxerxès, roi de Perse, Esdras, le scribe versé dans la loi de Moïse, se prépara à retourner à Jérusalem avec un groupe de Juifs exilés. C’était un homme pieux, rempli de zèle pour la loi de l’Éternel, et il avait reçu la faveur du roi pour reconstruire le temple et rétablir l’adoration du Dieu d’Israël dans la ville sainte.

Esdras rassembla les chefs des familles et les hommes d’Israël qui avaient décidé de monter avec lui à Jérusalem. Ils se réunirent près du fleuve Ahava, un lieu tranquille où ils purent se préparer spirituellement et physiquement pour le long voyage qui les attendait. Le soleil se levait à l’horizon, illuminant les eaux calmes du fleuve, et une brise légère soufflait, portant avec elle un sentiment de paix et de détermination.

Esdras, debout devant l’assemblée, leva les mains vers le ciel et pria : « Ô Éternel, Dieu de nos pères, tu es grand et puissant. Tu as guidé nos ancêtres à travers le désert, et tu nous as ramenés de l’exil. Sois avec nous aujourd’hui, car nous nous apprêtons à accomplir ta volonté. Protège-nous sur ce chemin, car nous ne comptons pas sur notre propre force, mais sur ta grâce. »

Le peuple, ému par cette prière, répondit d’une seule voix : « Amen ! Que la volonté de l’Éternel soit faite ! »

Esdras passa en revue les familles et les hommes qui l’accompagneraient. Parmi eux se trouvaient des prêtres, des Lévites, des serviteurs du temple, et des hommes de diverses tribus d’Israël. Chacun avait un rôle à jouer dans cette mission sacrée. Esdras remarqua cependant qu’il n’y avait aucun Lévite parmi eux. Cela le troubla, car les Lévites étaient essentiels pour le service du temple. Il envoya donc des messagers à Casiphia, un lieu où résidaient plusieurs Lévites, pour les convaincre de se joindre à eux.

Les messagers revinrent avec une bonne nouvelle : plusieurs Lévites, dirigés par Shérébia, un homme sage et pieux, ainsi que ses fils et ses frères, avaient accepté de les accompagner. Esdras fut rempli de joie et remercia Dieu pour cette réponse à sa prière.

Le jour du départ arriva. Esdras ordonna à tous de jeûner et de prier avant de se mettre en route. Ils s’humilièrent devant Dieu, demandant sa protection pour eux, leurs enfants et leurs biens. Le jeûne était un acte de dépendance totale envers l’Éternel, reconnaissant qu’ils ne pouvaient rien accomplir par leurs propres forces.

« Nous ne demanderons pas au roi une escorte armée, déclara Esdras avec conviction. Nous avons dit au roi que la main de notre Dieu est favorable à tous ceux qui le cherchent, mais que sa colère est contre ceux qui l’abandonnent. Nous nous confions en lui seul. »

Le peuple acquiesça, bien que certains eurent des craintes face aux dangers du voyage. Les routes étaient infestées de bandits, et les montagnes escarpées et les déserts arides représentaient des défis redoutables. Mais leur foi en Dieu était plus forte que leurs craintes.

Ils partirent donc du fleuve Ahava le douzième jour du premier mois. Le soleil brillait haut dans le ciel, et les chariots chargés de provisions et d’offrandes pour le temple avançaient lentement. Esdras marchait à la tête du groupe, portant dans son cœur une grande responsabilité. Il avait été chargé par le roi de transporter une grande quantité d’or, d’argent et d’objets précieux destinés au temple. Ces trésors étaient un don du roi et de ses conseillers, ainsi que des Juifs restés en Babylonie, pour honorer Dieu.

Esdras savait que ces richesses pouvaient attirer la convoitise des brigands. Il confia donc les trésors à des hommes fidèles, des prêtres et des Lévites, en leur disant : « Vous êtes saints devant l’Éternel, et ces objets sont saints. Gardez-les avec soin jusqu’à ce que vous les pesiez dans les chambres du temple de Jérusalem, en présence des chefs des prêtres et des Lévites. »

Le voyage fut long et éprouvant. Les jours se succédaient, marqués par la chaleur du désert et les nuits froides sous les étoiles. Mais Dieu était avec eux. Aucun ennemi ne les attaqua, et aucune bête sauvage ne les menaça. La main de l’Éternel les protégeait, comme il l’avait promis.

Enfin, après plusieurs semaines de marche, ils aperçurent au loin les collines de Jérusalem. Le cœur d’Esdras bondit de joie. Ils étaient arrivés à destination, sains et saufs, grâce à la fidélité de Dieu. Ils montèrent à la ville sainte et, après s’être reposés trois jours, ils présentèrent les offrandes et les trésors au temple.

Esdras et les prêtres pesèrent l’argent, l’or et les objets précieux, et tout fut enregistré avec soin. Ils offrirent des holocaustes à l’Éternel, en signe de gratitude pour sa protection et sa bonté. Le peuple se réjouit, car ils avaient accompli la mission que Dieu leur avait confiée.

Esdras, debout devant l’assemblée, prononça une dernière prière : « Béni sois-tu, Éternel, Dieu de nos pères, car tu as gardé ton alliance et ta miséricorde envers nous. Tu nous as ramenés dans ce lieu saint, et tu as accompli tes promesses. Que ton nom soit glorifié à jamais ! »

Le peuple répondit : « Amen ! » Et ainsi, Esdras et ceux qui l’accompagnaient purent commencer leur travail de restauration, non seulement du temple, mais aussi du cœur du peuple, pour qu’il revienne pleinement à l’Éternel, leur Dieu.