**La Conquête du Nord : La Bataille des Eaux de Mérom**

En ces jours-là, après que Josué eut vaincu les rois du sud et consolidé la présence d’Israël dans les régions centrales de Canaan, une nouvelle menace se leva à l’horizon. Les rois du nord, ayant entendu parler des victoires éclatantes de Josué et de l’armée d’Israël, se rassemblèrent pour former une coalition redoutable. Leur objectif était clair : écraser Israël avant que leur puissance ne s’étende davantage.

Jabin, roi de Hatsor, était à la tête de cette alliance. Hatsor était une ville puissante, autrefois considérée comme la capitale du nord de Canaan. Jabin envoya des messagers aux rois voisins : Madon, Shimron, Acshaph, et aux rois des montagnes du nord, de la plaine au sud de Kinnéreth, dans la vallée, et dans les hauteurs de Dor à l’ouest. Il appela aussi les Cananéens de l’est et de l’ouest, les Amoréens, les Hittites, les Phéréziens, les Jébusiens dans la montagne, et les Héviens au pied de l’Hermon, dans le pays de Mitspa.

Ces rois rassemblèrent leurs armées, aussi nombreuses que les grains de sable sur le rivage de la mer. Leurs soldats étaient équipés de chars de fer, une arme redoutable qui inspirait la crainte. Les chevaux hennissaient, les roues des chars grondaient, et les étendards des nations flottaient au vent. Ils campèrent près des eaux de Mérom, un lieu stratégique où les plaines et les collines offraient un terrain propice à une bataille décisive.

L’Éternel parla alors à Josué et lui dit : « Ne les crains point, car demain, à cette heure-ci, je les livrerai tous frappés devant Israël. Tu couperas les jarrets de leurs chevaux et tu brûleras leurs chars. » Ces paroles résonnèrent dans le cœur de Josué comme un écho de la promesse divine. Il savait que la victoire ne dépendait pas de la force des armes ou du nombre des soldats, mais de la fidélité de l’Éternel.

Josué rassembla ses hommes, des guerriers aguerris qui avaient déjà vu la main puissante de Dieu à l’œuvre. Ils marchèrent toute la nuit, silencieux comme des ombres, guidés par la lumière des étoiles. À l’aube, ils atteignirent les eaux de Mérom. L’armée ennemie, confiante dans sa supériorité numérique et technologique, ne s’attendait pas à une attaque si soudaine.

Au signal de Josué, les trompettes retentirent, et les cris de guerre d’Israël déchirèrent le silence du matin. Les soldats d’Israël chargèrent avec une fureur divine, frappant de tous côtés. Les chars ennemis, bien que redoutables, furent désorientés dans le chaos. Les chevaux, effrayés par les cris et les mouvements rapides des Israélites, se cabrèrent et renversèrent leurs conducteurs. Josué ordonna à ses hommes de couper les jarrets des chevaux, rendant les chars inutiles. Puis, ils mirent le feu aux chars, et la fumée s’éleva vers le ciel comme un sacrifice à l’Éternel.

La bataille fut acharnée, mais la main de l’Éternel était avec Israël. Les rois ennemis, voyant leurs armées décimées, tentèrent de fuir, mais ils furent poursuivis et capturés. Josué fit comme l’Éternel lui avait commandé : il frappa les villes et leurs rois, ne laissant aucun survivant. Hatsor, la cité puissante, fut réduite en cendres. Josué brûla la ville, mais il épargna les autres villes des collines, à l’exception de celles qui avaient des murailles.

Ainsi, Josué conquit tout le pays : la montagne, le Néguev, la plaine, les collines, et toutes leurs villes. Il ne resta aucune cité qui ne se soit rendue à Israël, à l’exception des Gabaonites, qui avaient fait la paix avec eux. La terre se reposa enfin de la guerre, et les promesses de l’Éternel à Moïse et à Josué furent accomplies.

Josué, rempli de gratitude et d’humilité, éleva ses yeux vers le ciel et dit : « C’est par Ta main, ô Éternel, que nous avons remporté cette victoire. Ta fidélité demeure à jamais, et Ton nom sera glorifié dans toutes les générations. »

Et ainsi, Israël s’établit dans le pays que l’Éternel leur avait donné, un pays où coulaient le lait et le miel, un pays où ils devaient vivre selon les commandements de Dieu, en témoignage de Sa grâce et de Sa puissance.