Bible Sacrée

La Tragédie de Guibea et la Concubine

**L’histoire de la concubine et la tragédie de Guibea**

En ces jours-là, où il n’y avait pas de roi en Israël, et où chacun faisait ce qui lui semblait bon aux yeux, un homme de la montagne d’Éphraïm prit une concubine originaire de Bethléem de Juda. Cette femme, cependant, se querella avec lui et retourna dans la maison de son père à Bethléem, où elle demeura pendant quatre mois. Son mari, un Lévite, décida de la ramener chez lui. Il se mit en route avec son serviteur et deux ânes, espérant la convaincre de revenir.

Lorsqu’ils arrivèrent à Bethléem, le père de la jeune femme les accueillit avec joie. Il insista pour qu’ils restent plusieurs jours, partageant des repas et des moments de convivialité. Le Lévite, bien qu’impatient de repartir, accepta l’hospitalité de son beau-père. Mais au cinquième jour, il insista pour partir, malgré les supplications de son hôte qui voulait prolonger leur séjour.

Ils quittèrent donc Bethléem en fin d’après-midi, et après avoir voyagé quelque temps, ils arrivèrent près de Guibea, une ville appartenant à la tribu de Benjamin. Le soleil commençait à décliner, et le Lévite décida de ne pas continuer leur voyage dans l’obscurité. Il espérait trouver un endroit où passer la nuit. Cependant, personne dans la ville ne leur offrit l’hospitalité, ce qui était contraire aux coutumes de l’époque. Ils s’assirent donc sur la place de la ville, découragés et inquiets.

C’est alors qu’un vieil homme, revenant des champs après une journée de travail, les aperçut. Il s’approcha et leur demanda : « D’où venez-vous, et où allez-vous ? » Le Lévite lui expliqua leur situation, ajoutant qu’ils avaient de la nourriture pour leurs ânes et du pain et du vin pour eux-mêmes, mais qu’ils cherchaient un endroit pour passer la nuit. Le vieil homme, touché par leur détresse, leur dit : « La paix soit avec vous ! Je pourvoirai à tous vos besoins. Ne passez pas la nuit sur la place. »

Il les emmena donc dans sa maison, où il leur offrit à manger et à boire. Pendant qu’ils se reposaient, des hommes méchants de la ville entourèrent la maison et frappèrent à la porte. Ils exigèrent que le vieil homme leur livre son hôte pour qu’ils puissent abuser de lui. Horrifié, le vieil homme sortit et leur dit : « Non, mes frères, ne commettez pas un tel mal ! Cet homme est mon hôte. Voici ma fille, qui est vierge, et la concubine de cet homme. Je vous les amènerai, et vous pourrez faire d’elles ce que vous voudrez, mais ne commettez pas cette infamie contre cet homme. »

Les hommes refusèrent d’écouter. Alors, le Lévite prit sa concubine et la leur livra. Ils abusèrent d’elle toute la nuit, et au matin, ils la laissèrent s’effondrer sur le seuil de la maison. Lorsque le Lévite se leva au petit matin pour reprendre la route, il trouva sa concubine étendue à l’entrée, les mains sur le seuil. Il lui dit : « Lève-toi, partons. » Mais elle ne répondit pas. Il la chargea sur son âne et retourna chez lui.

Arrivé chez lui, il prit un couteau, saisit sa concubine et la découpa en douze morceaux qu’il envoya dans toutes les régions d’Israël. Tous ceux qui virent cela furent horrifiés et dirent : « Jamais une telle chose n’a été faite ou vue depuis le jour où les enfants d’Israël sont montés d’Égypte jusqu’à ce jour. Réfléchissez à cela, consultez-vous et parlez ! »

Ce geste choqua tout Israël et provoqua une grande indignation. Les tribus se rassemblèrent pour juger de cette affaire, et cela conduisit à une guerre civile contre la tribu de Benjamin, qui refusait de livrer les coupables. Cette tragédie illustre la profonde décadence morale et spirituelle d’Israël à cette époque, où chacun faisait ce qui lui semblait bon, sans égard pour la loi de Dieu.

Cette histoire sombre et troublante rappelle l’importance de la justice, de l’hospitalité et du respect de la loi divine. Elle montre aussi les conséquences désastreuses de l’abandon des commandements de Dieu et de l’absence d’un leadership juste et pieux. En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël, et le peuple errait dans les ténèbres de son propre cœur.

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