Bible Sacrée

La Lettre de Jérémie : Espoir en Exil

**L’histoire de la lettre de Jérémie aux exilés**

En ces jours-là, le peuple de Juda vivait une période sombre et tumultueuse. Le roi Nebucadnetsar de Babylone avait envahi Jérusalem, détruit le temple du Seigneur, et emmené une grande partie de la population en exil à Babylone. Parmi les captifs se trouvaient des prêtres, des prophètes, des artisans, et même des membres de la famille royale. Ils étaient loin de leur terre promise, loin de la ville sainte, et leur cœur était rempli de désespoir et de confusion.

C’est dans ce contexte que le prophète Jérémie, resté à Jérusalem, reçut une parole de l’Éternel. Le Seigneur lui ordonna d’écrire une lettre aux exilés, une lettre qui apporterait à la fois des instructions, des encouragements, et une perspective divine sur leur situation. Jérémie prit un parchemin, trempa sa plume dans l’encre, et commença à écrire sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu.

**La lettre de Jérémie**

« Ainsi parle l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël, à tous les captifs que j’ai emmenés de Jérusalem à Babylone : Bâtissez des maisons et habitez-les ; plantez des jardins et mangez-en les fruits. Prenez des femmes et ayez des fils et des filles ; donnez des femmes à vos fils et mariez vos filles, afin qu’elles enfantent des fils et des filles. Multipliez là où vous êtes, et ne diminuez pas en nombre. »

Les mots de Jérémie résonnaient comme une étrange consolation. Comment pouvaient-ils bâtir des maisons dans un pays étranger ? Comment pouvaient-ils planter des jardins sur une terre qui n’était pas la leur ? Pourtant, la parole de Dieu était claire : ils devaient s’enraciner, même en exil. Ce n’était pas un abandon de leur identité, mais un appel à vivre pleinement, même dans l’épreuve.

« Recherchez la paix de la ville où je vous ai emmenés en captivité, et priez l’Éternel pour elle, car c’est dans sa paix que vous trouverez votre paix. »

Ces paroles frappèrent profondément les exilés. Prier pour leurs ennemis ? Rechercher le bien de ceux qui les avaient opprimés ? Cela semblait contraire à tout ce qu’ils avaient appris. Mais Jérémie leur rappelait que Dieu était souverain, même sur Babylone. Il était le maître de l’histoire, et son plan dépassait leur compréhension.

« Car ainsi parle l’Éternel : Dès que soixante-dix ans seront accomplis pour Babylone, je me souviendrai de vous, et j’accomplirai en votre faveur ma bonne parole, en vous ramenant dans ce lieu. Car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. »

Ces mots apportèrent une lueur d’espoir dans les cœurs abattus. Soixante-dix ans, c’était long, mais ce n’était pas éternel. Dieu avait un plan, un dessein bienveillant pour eux. Ils n’étaient pas abandonnés, même si leur situation semblait désespérée. L’Éternel leur promettait un avenir, une espérance qui dépassait leur exil.

« Vous m’invoquerez, et vous partirez ; vous me prierez, et je vous exaucerai. Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur. Je me laisserai trouver par vous, dit l’Éternel, et je ramènerai vos captifs ; je vous rassemblerai de toutes les nations et de tous les lieux où je vous ai chassés, dit l’Éternel, et je vous ramènerai dans le lieu d’où je vous ai emmenés en captivité. »

La promesse de restauration était claire. Dieu ne les oubliait pas. Il les ramènerait un jour dans leur terre, mais en attendant, ils devaient chercher sa face, le prier, et vivre selon ses commandements. Leur relation avec Dieu ne dépendait pas de leur lieu géographique, mais de leur cœur.

**La réaction des exilés**

Lorsque la lettre de Jérémie arriva à Babylone, elle fut lue à haute voix dans les assemblées des exilés. Certains furent encouragés par les promesses de Dieu, tandis que d’autres doutèrent. Comment pouvaient-ils croire en un avenir meilleur alors qu’ils étaient si loin de chez eux ?

Parmi les captifs se trouvaient des faux prophètes, comme Shemaeja, qui prétendaient parler au nom de Dieu. Ils disaient aux exilés que leur captivité serait courte, qu’ils retourneraient bientôt à Jérusalem. Ces mensonges semaient la confusion et détournaient le peuple de la vérité. Mais Jérémie avait averti : « Ne vous laissez pas tromper par les prophètes qui sont parmi vous, et par vos devins, et n’écoutez pas les songes que vous faites. Car c’est faussement qu’ils vous prophétisent en mon nom ; je ne les ai point envoyés, dit l’Éternel. »

Les paroles de Jérémie étaient un appel à la vigilance et à la fidélité. Les exilés devaient rejeter les mensonges et s’accrocher à la vérité de Dieu, même si elle était difficile à entendre.

**La fidélité de Dieu**

Au fil des années, les exilés commencèrent à vivre selon les instructions de Jérémie. Ils bâtirent des maisons, plantèrent des jardins, et cherchèrent la paix de Babylone. Ils apprirent à vivre en étrangers, tout en gardant leur identité comme peuple de Dieu. Et dans leur cœur, ils gardaient l’espérance de la promesse divine : un jour, ils retourneraient dans leur terre.

Soixante-dix ans plus tard, comme Dieu l’avait annoncé, Cyrus, roi de Perse, conquit Babylone et permit aux exilés de retourner à Jérusalem. La parole de l’Éternel s’accomplit, et son peuple fut restauré.

Ainsi, l’histoire de la lettre de Jérémie nous rappelle que Dieu est fidèle, même dans les moments les plus sombres. Il a un plan pour chacun de nous, un plan qui donne un avenir et une espérance. Et même lorsque nous traversons des épreuves, nous pouvons lui faire confiance, car il est toujours à l’œuvre pour accomplir ses desseins.

Amen.

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