**L’histoire d’Israël et le veau d’or de Samarie**

Le soleil se levait à peine sur les collines de Samarie, projetant une lumière dorée sur les champs et les vignobles. Mais cette beauté matinale ne pouvait masquer l’agitation qui régnait dans le cœur du peuple d’Israël. Depuis des années, le royaume du Nord s’était éloigné de l’Éternel, son Dieu. Les autels païens s’élevaient un peu partout, et les cris d’adoration à Baal résonnaient dans les vallées.

Le prophète Osée, homme au cœur brisé mais rempli de l’Esprit de Dieu, marchait d’un pas lourd vers la ville. Il avait été envoyé par l’Éternel pour délivrer un message sévère, un avertissement solennel à un peuple qui avait oublié son alliance avec Dieu. En chemin, il passa devant un champ où des ouvriers construisaient un nouvel autel. Des pierres taillées avec soin étaient empilées, et des offrandes de fruits et de grains étaient déjà préparées. Osée s’arrêta un instant, son cœur serré par la tristesse.

« Ils sèvent le vent, et ils moissonneront la tempête, murmura-t-il, répétant les paroles que l’Éternel lui avait données. Ils ont semé l’iniquité, et ils récolteront la destruction. »

Arrivé à Samarie, Osée se dirigea vers la place centrale, où une foule se rassemblait autour d’une statue imposante : un veau d’or, brillant sous les rayons du soleil. Le peuple l’adorait, croyant que cette idole leur apporterait la prospérité et la protection. Des prêtres, vêtus de robes somptueuses, offraient des sacrifices et chantaient des hymnes en l’honneur de cette fausse divinité.

Osée s’avança au milieu de la foule, sa voix forte et claire retentissant comme un tonnerre. « Écoutez la parole de l’Éternel, vous qui avez transgressé l’alliance et violé la loi ! Vous avez fait des idoles avec votre argent et votre or, et vous dites : “Ce sont nos dieux !” Mais ces choses que vous adorez, elles ne peuvent ni vous sauver ni vous protéger. Elles ne sont que des œuvres de vos mains, des objets sans vie ! »

La foule se tut un instant, certains baissant les yeux sous le regard perçant du prophète. Mais d’autres se moquèrent, criant : « Qui es-tu pour nous juger ? Nous avons nos dieux, et ils nous donnent tout ce dont nous avons besoin ! »

Osée leva les mains vers le ciel, invoquant l’autorité divine. « L’Éternel dit : “Ils ont fabriqué des rois sans mon accord, et des chefs sans ma permission. Avec leur argent et leur or, ils ont fait des idoles, mais elles seront brisées. Le veau de Samarie sera réduit en poussière, car il est l’œuvre d’un artisan, et non d’un dieu.” »

Il continua, sa voix tremblante d’émotion : « Vous avez semé l’injustice, et vous récolterez la destruction. Vous avez oublié Celui qui vous a fait sortir d’Égypte, qui vous a conduits à travers le désert et vous a donné une terre promise. Vous avez rejeté le bien, et l’ennemi vous poursuivra. »

Certains dans la foule commencèrent à murmurer, se rappelant les anciens récits de leurs pères, de l’Exode et de la traversée de la mer Rouge. Mais d’autres, endurcis par des années de rébellion, se détournèrent, refusant d’écouter.

Osée, rempli de tristesse, poursuivit : « L’Éternel dit encore : “Israël a oublié son Créateur. Ils ont construit des palais, mais moi, je réduirai leurs villes en ruines. Ils ont multiplié les autels pour pécher, mais ces autels deviendront pour eux des lieux de jugement.” »

Le prophète regarda une dernière fois la statue du veau d’or, symbole de l’orgueil et de l’infidélité d’Israël. « Ce veau, dit-il, sera emporté comme la paille dans le vent. Car l’Éternel est un Dieu jaloux, et il ne partagera pas sa gloire avec des idoles. »

Alors qu’Osée quittait la place, un silence pesant s’abattit sur la foule. Certains, touchés par ses paroles, commencèrent à se demander s’ils avaient pris le bon chemin. Mais pour beaucoup, il était déjà trop tard. Le jugement de Dieu était imminent, et les conséquences de leur infidélité seraient terribles.

Des années plus tard, les paroles d’Osée se réalisèrent. Les armées assyriennes envahirent le royaume d’Israël, détruisant Samarie et emmenant le peuple en captivité. Le veau d’or fut réduit en poussière, et les autels païens furent abandonnés.

Mais même dans ce jugement, l’amour de Dieu pour son peuple ne faiblit pas. Car Osée, dont le nom signifie “salut”, avait aussi prophétisé une restauration future. Un jour, Israël reviendrait à son Dieu, et l’alliance serait renouvelée.

Ainsi, l’histoire d’Israël et du veau d’or de Samarie reste un rappel solennel : l’idolâtrie mène à la destruction, mais la repentance et la fidélité ouvrent la voie à la grâce et à la restauration. Et l’Éternel, dans sa miséricorde, attend toujours son peuple les bras ouverts.