**Le Lion de Juda et la Faille des Hommes**
En ces jours-là, le royaume de Juda était en proie à une grande détresse. Les armées de l’Assyrie, puissantes et redoutables, s’étaient avancées comme un torrent dévastateur, menaçant de tout engloutir sur leur passage. Le roi Ézéchias, assis sur le trône de David, sentait le poids de la couronne plus lourd que jamais. Les chefs de Juda, voyant l’ennemi approcher, avaient décidé de chercher secours auprès de l’Égypte, ce pays riche en chevaux et en chars de guerre. Ils avaient envoyé des messagers chargés d’or et d’argent, espérant acheter la protection des pharaons.
Mais le prophète Ésaïe, homme de Dieu, se tenait devant le roi et les princes de Juda, et sa voix résonnait comme un tonnerre dans le silence de la salle du trône. « Malheur à ceux qui descendent en Égypte pour chercher du secours, qui s’appuient sur des chevaux, et se fient à des chars parce qu’ils sont nombreux, et à des cavaliers parce qu’ils sont très puissants, mais qui ne regardent pas vers le Saint d’Israël, et ne recherchent pas l’Éternel ! » (Ésaïe 31:1).
Ésaïe, vêtu d’un simple manteau de prophète, les yeux brûlants d’une flamme divine, continua : « L’Égypte est un homme, et non Dieu ; ses chevaux sont chair, et non esprit. Quand l’Éternel étendra sa main, celui qui apporte du secours trébuchera, et celui qui est secouru tombera, et tous ensemble ils périront. »
Le roi Ézéchias, bien que troublé par ces paroles, sentait une lueur d’espoir dans son cœur. Il se souvint des promesses de l’Éternel à son ancêtre David, et il se tourna vers Ésaïe. « Que devons-nous faire alors, homme de Dieu ? Comment pouvons-nous être sauvés de cette armée qui semble invincible ? »
Ésaïe s’approcha du roi, et sa voix devint douce, comme un murmure apaisant. « Ainsi parle l’Éternel : Comme le lion et le lionceau rugissent sur leur proie, et que tous les bergers réunis ne les feront pas fuir, ainsi l’Éternel des armées descendra pour combattre sur la montagne de Sion et sur sa colline. L’Éternel des armées protégera Jérusalem ; il la protégera et la délivrera, il l’épargnera et la sauvera. » (Ésaïe 31:4-5).
La nuit tombait sur Jérusalem, et les ombres s’allongeaient sur les murailles de la ville. Les habitants, terrifiés par les récits des armées assyriennes, se rassemblaient dans les temples pour prier. Le roi Ézéchias, suivant les conseils d’Ésaïe, ordonna que toute la ville se tourne vers l’Éternel. Les prêtres, revêtus de leurs habits sacrés, offrirent des sacrifices et chantèrent des psaumes, tandis que le peuple, prosterné, criait vers Dieu.
Pendant ce temps, l’armée assyrienne, dirigée par le redoutable Sennachérib, campait aux portes de la ville. Ses soldats, innombrables, brillaient sous la lumière de la lune, leurs épées et leurs boucliers étincelants. Sennachérib, confiant dans sa force, envoya des messagers à Ézéchias pour le menacer. « En qui places-tu ta confiance, roi de Juda ? Les dieux des nations ont-ils pu sauver leurs peuples de ma main ? Crois-tu que ton Dieu puisse te délivrer ? »
Mais cette nuit-là, alors que les Assyriens dormaient dans leur camp, un souffle divin traversa le ciel. L’Éternel, le Lion de Juda, descendit comme un feu dévorant. Un ange du Seigneur passa au milieu du camp assyrien, et au matin, les soldats de Sennachérib gisaient morts, leurs corps sans vie étendus comme des épis moissonnés. Le roi d’Assyrie, terrifié, leva le camp et retourna dans son pays, humilié et vaincu.
Le lendemain, lorsque les habitants de Jérusalem regardèrent par-dessus les murailles, ils virent le camp assyrien désert, rempli de cadavres. Un cri de joie monta vers le ciel, et le peuple se prosterna pour adorer l’Éternel. Ézéchias, le cœur rempli de gratitude, se tourna vers Ésaïe et dit : « L’Éternel a combattu pour nous. Il est notre bouclier et notre défenseur. »
Ésaïe, le visage illuminé par la gloire de Dieu, répondit : « Revenez à celui contre qui vous vous êtes profondément révoltés, enfants d’Israël. Car en ce jour-là, chacun rejettera ses idoles d’argent et ses idoles d’or, que vos mains pécheresses ont faites. L’Assyrie tombera, non par l’épée d’un homme, mais par l’épée de Dieu. » (Ésaïe 31:6-8).
Ainsi, le peuple de Juda apprit que la véritable force ne réside pas dans les chevaux et les chars, ni dans les alliances avec les nations puissantes, mais dans la confiance en l’Éternel, le Dieu vivant. Et Jérusalem, la ville sainte, fut sauvée, non par la main de l’homme, mais par la main puissante de Celui qui règne sur les cieux et la terre.