**Le Jugement de Moab et Juda**
Dans les jours anciens, lorsque les nations étaient nombreuses et que leurs péchés s’amoncelaient comme des nuages sombres dans le ciel, la parole de l’Éternel fut adressée à Amos, le berger de Tekoa. Le Seigneur, dans sa justice infinie, avait décidé de révéler ses jugements contre les nations qui avaient transgressé ses lois. Parmi elles, Moab et Juda étaient particulièrement visées, car leurs actions avaient attiré la colère du Dieu vivant.
**La condamnation de Moab**
Moab, cette terre située à l’est de la mer Morte, était connue pour sa fierté et sa cruauté. Les Moabites, descendants de Lot, avaient commis un acte abominable aux yeux de l’Éternel. Ils avaient brûlé les os du roi d’Édom jusqu’à les réduire en cendre, un acte de profanation et de mépris envers les morts. Cet acte ne fut pas seulement une offense envers Édom, mais aussi envers le Créateur, qui avait établi des lois pour honorer les défunts et respecter la dignité humaine.
Amos, debout sur une colline aride, regarda vers l’horizon où s’étendait le territoire de Moab. Le vent soufflait avec force, portant avec lui l’odeur âcre de la destruction à venir. Il entendit la voix de l’Éternel, puissante et implacable : « À cause de trois crimes de Moab, et même de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt. Parce qu’ils ont brûlé, réduit en cendre les os du roi d’Édom, j’enverrai un feu sur Moab, et il dévorera les palais de Kerijoth. Moab périra dans le tumulte, au milieu des cris de guerre et du son de la trompette. »
Amos vit en vision les flammes dévorantes s’élever des villes de Moab. Les palais somptueux, autrefois remplis de richesses et de faste, étaient réduits en cendres. Les guerriers moabites, autrefois fiers et redoutés, tombaient sous l’épée de leurs ennemis. Leurs idoles, taillées dans la pierre et le bois, étaient réduites en poussière, impuissantes face au jugement du Dieu vivant. Le pays tout entier fut plongé dans le deuil, et les lamentations des survivants montèrent vers le ciel, mais il n’y eut point de réponse.
**La condamnation de Juda**
Puis, la vision d’Amos se tourna vers Juda, le royaume du sud, où régnait la maison de David. Juda, autrefois béni par l’Éternel, avait abandonné la loi de son Dieu. Le peuple avait suivi les voies de l’idolâtrie, adorant des dieux étrangers et se prosternant devant des statues de bois et de pierre. Ils avaient méprisé les commandements de l’Éternel, rejetant ses préceptes et se laissant séduire par les mensonges de leurs pères.
Amos vit Jérusalem, la ville sainte, autrefois remplie de la présence divine, maintenant souillée par l’iniquité. Les prêtres, au lieu d’enseigner la loi, avaient corrompu le peuple. Les juges, au lieu de rendre justice, avaient accepté des pots-de-vin. Les riches opprimaient les pauvres, et les veuves et les orphelins étaient abandonnés à leur sort.
La voix de l’Éternel retentit à nouveau, emplie de tristesse et de colère : « À cause de trois crimes de Juda, et même de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt. Parce qu’ils ont rejeté la loi de l’Éternel et n’ont pas gardé ses commandements, parce que leurs idoles les ont égarés, comme leurs pères l’ont fait avant eux, j’enverrai un feu sur Juda, et il dévorera les palais de Jérusalem. »
Amos vit les flammes s’élever de la ville sainte. Le temple, autrefois glorieux, était enveloppé de fumée. Les cris de désespoir du peuple montaient vers le ciel, mais il n’y avait point de répit. Les ennemis de Juda envahirent le pays, et les habitants furent emmenés en captivité. Les rues de Jérusalem, autrefois remplies de chants de louange, étaient maintenant silencieuses, à l’exception des gémissements des survivants.
**L’appel à la repentance**
Mais au milieu de cette vision de jugement, Amos entendit une voix douce et persistante, comme un murmure dans le vent. C’était la voix de l’Éternel, qui appelait son peuple à la repentance. « Cherchez-moi, et vous vivrez, » disait la voix. « Cherchez le bien et non le mal, afin que vous viviez, et que l’Éternel, le Dieu des armées, soit avec vous, comme vous le dites. »
Amos, le cœur lourd mais rempli d’espoir, se tourna vers le peuple de Juda. Il leur parla avec passion, les exhortant à abandonner leurs idoles et à retourner vers l’Éternel. « Hatez-vous de faire ce qui est bien, avant que le jugement ne tombe ! » cria-t-il. « Car le jour de l’Éternel est proche, un jour de ténèbres et non de lumière. »
Mais le peuple, endurci par le péché, ne prêta guère attention aux paroles du prophète. Ils continuèrent dans leur rébellion, croyant que leur alliance avec l’Éternel les protégerait, peu importe leurs actions. Ils ne comprirent pas que la justice divine ne fait pas acception de personnes, et que même le peuple élu n’est pas à l’abri du jugement.
**La conclusion**
Ainsi, les paroles d’Amos résonnèrent dans le désert, portées par le vent jusqu’aux oreilles de ceux qui voulaient bien écouter. Moab et Juda furent jugés selon leurs actions, et le feu de la colère divine consuma leurs péchés. Mais au milieu de la destruction, l’appel à la repentance demeura, une lueur d’espoir pour ceux qui choisiraient de revenir à l’Éternel.
Amos, le berger de Tekoa, continua à proclamer la parole de Dieu, inlassablement, jusqu’à ce que le jour du jugement final arrive. Et dans ses paroles, nous trouvons un avertissement solennel : « Prépare-toi à rencontrer ton Dieu, ô Israël. » Car le Dieu de justice est aussi le Dieu de miséricorde, et ceux qui se repentent trouveront grâce à ses yeux.
