**Le Triomphe de la Justice : L’Histoire d’Esther 8**
Le soleil se levait sur Suse, la capitale de l’empire perse, illuminant les murs majestueux du palais royal. L’air était chargé d’une tension palpable, un mélange d’espoir et de crainte. Dans les rues, les Juifs, encore sous le choc du décret de destruction promulgué par Haman, se rassemblaient pour prier et jeûner. Mais ce matin-là, tout allait changer, car la reine Esther, guidée par la main de Dieu, avait déjà accompli l’impossible en sauvant la vie de son peuple.
Dans la salle du trône, le roi Assuérus, vêtu de pourpre et d’or, était assis sur son siège imposant. À ses côtés se tenait Esther, la reine, dont le visage reflétait à la fois la détermination et une profonde humilité. Elle avait déjà risqué sa vie en apparaissant devant le roi sans y être conviée, et maintenant, elle se préparait à plaider une nouvelle fois pour son peuple.
« Mon roi, dit-elle d’une voix douce mais ferme, si j’ai trouvé grâce à tes yeux et si cela te semble bon, permets-moi de te présenter une nouvelle requête. » Le roi, dont le cœur avait été touché par la bravoure et la sagesse d’Esther, lui répondit avec bienveillance : « Quelle est ta demande, reine Esther ? Elle te sera accordée, même si c’est la moitié de mon royaume. »
Esther prit une profonde inspiration, ses yeux brillant d’une lueur de foi. « Si le roi le permet, je souhaite que soit rédigé un nouvel édit pour annuler les lettres conçues par Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite, qui avait ordonné l’extermination des Juifs dans toutes les provinces de ton royaume. Comment pourrais-je supporter de voir le malheur frapper mon peuple ? Comment pourrais-je rester indifférente à la destruction de ma famille ? »
Le roi Assuérus, ému par les paroles d’Esther, se tourna vers Mardochée, l’oncle de la reine, qui se tenait à l’entrée de la salle. « Mardochée, dit-il, toi qui as été élevé à la position de premier ministre après la chute d’Haman, prends immédiatement des mesures pour rédiger un nouvel édit au nom du roi. Utilise mon sceau, car un décret signé de ma main ne peut être révoqué. Mais vous avez le pouvoir de donner aux Juifs le droit de se défendre contre leurs ennemis. »
Mardochée, vêtu des habits royaux que le roi lui avait offerts, s’inclina respectueusement. Il savait que cette mission était un don de Dieu, une réponse aux prières ferventes de son peuple. Il se rendit rapidement aux bureaux des scribes royaux, où il dicta un nouvel édit en araméen, la langue officielle de l’empire. Les scribes, sous sa supervision, travaillèrent sans relâche, transcrivant le décret dans toutes les langues des provinces perses.
Le nouvel édit était clair et puissant : « Le roi Assuérus accorde aux Juifs, dans chaque ville, le droit de se rassembler et de défendre leur vie. Ils peuvent détruire, tuer et exterminer toute force armée qui les attaquerait, eux, leurs femmes et leurs enfants, et prendre les biens de leurs ennemis comme butin. » Ce décret fut scellé du sceau royal et envoyé par des courriers rapides, montés sur des chevaux de race, dans les 127 provinces de l’empire, de l’Inde à l’Éthiopie.
Dans les rues de Suse, la nouvelle se répandit comme une traînée de poudre. Les Juifs, qui avaient vécu dans la peur et l’angoisse, furent remplis d’une joie indescriptible. Des cris de louange montèrent vers le ciel, et des chants de gratitude résonnèrent dans les synagogues. Les hommes, les femmes et les enfants se préparaient maintenant à se défendre, non pas par la vengeance, mais par la justice divine.
Mardochée, quant à lui, quitta le palais vêtu de pourpre et de lin fin, une couronne d’or sur la tête. Son visage rayonnait de la gloire de Dieu, et les habitants de Suse, juifs et non-juifs, le saluaient avec respect. Car ils voyaient en lui un homme béni, un instrument de la providence divine.
Le jour fixé pour l’exécution du premier décret arriva, mais au lieu de la destruction, ce fut un jour de victoire pour les Juifs. Dans chaque province, ils se rassemblèrent et se défendirent avec courage. Leurs ennemis, pris de panique, ne purent résister à leur détermination. Et ainsi, la lumière de la justice divine triompha des ténèbres de la haine.
À Suse, un grand festin fut organisé pour célébrer cette délivrance miraculeuse. Esther et Mardochée, assis à la table du roi, rendirent grâce à Dieu pour Sa fidélité et Sa protection. Le peuple juif, autrefois au bord du désespoir, était maintenant rempli d’espérance, se souvenant que même dans les moments les plus sombres, Dieu est toujours à l’œuvre pour accomplir Ses desseins.
Et ainsi, l’histoire d’Esther 8 nous rappelle que la justice de Dieu finit toujours par prévaloir, et que ceux qui mettent leur confiance en Lui verront Sa main puissante agir en leur faveur.