**La Chute de Jérusalem**
En ces jours sombres, la colère de l’Éternel s’était enflammée contre Juda et Jérusalem à cause de leurs péchés répétés et de leur infidélité. Le peuple avait abandonné les commandements de Dieu, adorant des idoles et se livrant à l’injustice. Malgré les avertissements répétés des prophètes, ils n’avaient pas écouté. Ainsi, la parole de l’Éternel s’accomplit : Jérusalem allait tomber.
Le roi Sédécias régnait sur Juda, mais son règne était marqué par la rébellion contre Nebucadnetsar, roi de Babylone. Nebucadnetsar, puissant et redoutable, avait déjà emmené en captivité une partie du peuple de Juda lors d’une précédente invasion. Mais Sédécias, influencé par de mauvais conseillers, refusa de se soumettre à l’autorité babylonienne. Cela provoqua la fureur de Nebucadnetsar, qui rassembla une immense armée et marcha sur Jérusalem.
Le neuvième jour du quatrième mois de la onzième année du règne de Sédécias, les Babyloniens assiégèrent la ville. Les murs de Jérusalem, autrefois imprenables, tremblaient sous les coups des béliers et des machines de guerre. Les vivres commencèrent à manquer, et la famine s’installa dans la ville. Les habitants, affamés et désespérés, mangeaient tout ce qu’ils trouvaient, même le cuir de leurs sandales. Les rues, jadis animées, étaient maintenant silencieuses, à l’exception des gémissements des mourants.
Pendant ce temps, Sédécias, terrifié, se cachait dans son palais. Il savait que la fin était proche, mais il refusait de se rendre. Les prophètes avaient pourtant averti que la résistance était inutile, car c’était la volonté de l’Éternel que Jérusalem tombe à cause de ses péchés. Mais Sédécias, aveuglé par la peur et l’orgueil, ne voulait pas écouter.
Finalement, après dix-huit mois de siège, les Babyloniens percèrent les murs de la ville. Le neuvième jour du quatrième mois, Jérusalem fut envahie. Les soldats ennemis se répandirent dans les rues, semant la destruction et la mort. Les cris des habitants se mêlaient au bruit des épées et au crépitement des flammes. Le temple de l’Éternel, ce lieu saint où Dieu avait promis de résider, fut profané et pillé. Les objets sacrés, y compris les chandeliers d’or et les vases précieux, furent emportés comme butin.
Sédécias, voyant que tout était perdu, tenta de fuir. Avec quelques soldats fidèles, il sortit secrètement de la ville par une porte dérobée, espérant échapper à la capture. Mais l’Éternel avait décrété que Sédécias ne serait pas sauvé. Les Babyloniens le poursuivirent et le capturèrent dans les plaines de Jéricho. Il fut amené devant Nebucadnetsar à Ribla, où un jugement sévère l’attendait.
Devant Sédécias, Nebucadnetsar fit égorger ses fils. Le dernier spectacle que vit Sédécias fut celui de ses enfants mourant sous ses yeux. Ensuite, ses propres yeux furent arrachés, et il fut enchaîné pour être emmené à Babylone. Ainsi s’accomplit la parole de l’Éternel : Sédécias verrait le roi de Babylone, mais il ne le verrait qu’une seule fois.
Pendant ce temps, à Jérusalem, la destruction continuait. Nebuzaradan, le chef des gardes de Nebucadnetsar, entra dans la ville et ordonna la destruction systématique de tout ce qui restait. Les murs de Jérusalem furent abattus, réduits en tas de pierres. Les maisons, les palais, et même le temple furent incendiés. Les flammes montèrent haut dans le ciel, emportant avec elles les espoirs et les rêves du peuple de Juda.
Les survivants furent emmenés en captivité. Seuls les plus pauvres furent laissés pour cultiver la terre. Parmi eux se trouvait Jérémie, le prophète, à qui l’Éternel avait promis protection. Nebuzaradan, ayant entendu parler de Jérémie, lui accorda la liberté et lui permit de rester parmi les ruines de Jérusalem.
Ainsi, Juda fut dévasté, et son peuple dispersé. Ceux qui restaient pleuraient sur les ruines de leur ville bien-aimée, se souvenant des jours glorieux où l’Éternel était leur protecteur. Mais ils savaient aussi que cette destruction était le résultat de leurs propres péchés. Ils avaient abandonné l’Éternel, et maintenant, ils en récoltaient les conséquences.
Pourtant, même dans cette obscurité, une lueur d’espoir subsistait. Les prophètes avaient parlé d’une restauration future, d’un temps où l’Éternel ramènerait son peuple de l’exil et rétablirait son alliance avec eux. Mais pour l’instant, Jérusalem n’était plus qu’un tas de ruines fumantes, un rappel poignant de ce qui arrive quand on tourne le dos à Dieu.
Et ainsi, la parole de l’Éternel s’accomplit, comme elle le fait toujours. La justice de Dieu fut manifestée, mais sa miséricorde ne fut pas entièrement absente. Car même dans le jugement, Dieu préserve un reste, un peuple qui reviendra à Lui et qui reconstruira ce qui a été détruit. Ainsi est la nature de l’Éternel : juste dans son jugement, mais riche en miséricorde pour ceux qui se repentent.