**Le Fleuve de la Rédemption**
Dans un temps lointain, où les nations se levaient et tombaient comme les vagues de la mer, le peuple d’Israël traversait une période sombre. Exilés à Babylone, loin de leur terre promise, ils se sentaient abandonnés, comme des brebis égarées dans un désert aride. Leurs cœurs étaient lourds de chagrin, et leurs yeux cherchaient en vain un signe de l’Éternel. Mais Dieu, dans Sa miséricorde infinie, leur parla à travers le prophète Ésaïe, leur rappelant qu’Il était toujours leur Créateur, leur Rédempteur, et leur Rocher.
Un jour, alors que le soleil se couchait sur les rives du fleuve Euphrate, Ésaïe se tint au milieu du peuple rassemblé. Son visage était illuminé par une lumière divine, et sa voix portait une autorité qui faisait trembler les cœurs. Il commença à proclamer les paroles de l’Éternel, des paroles qui résonnaient comme un tonnerre dans le silence de l’exil.
« Ainsi parle l’Éternel, Celui qui t’a créé, ô Jacob, Celui qui t’a formé, ô Israël : Ne crains rien, car Je t’ai racheté ; Je t’ai appelé par ton nom, tu es à Moi. »
Les mots tombèrent comme une pluie bienfaisante sur une terre desséchée. Les exilés, assis sur les rives du fleuve, levèrent leurs yeux pleins d’espoir. Ésaïe continua, décrivant comment l’Éternel serait avec eux dans les eaux tumultueuses et dans les flammes ardentes. « Quand tu passeras par les eaux, Je serai avec toi ; et par les fleuves, ils ne te submergeront point ; quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne t’embrasera pas. »
Un murmure parcourut la foule. Certains pleuraient, d’autres chuchotaient des prières de gratitude. Ils se souvenaient des miracles passés : la traversée de la mer Rouge, la colonne de feu dans le désert. Et maintenant, l’Éternel leur promettait à nouveau Sa présence et Sa protection.
Ésaïe, inspiré par l’Esprit, continua avec des images vivantes. « Car Je suis l’Éternel, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur ; Je donne l’Égypte pour ta rançon, l’Éthiopie et Saba à ta place. Parce que tu as du prix à Mes yeux, parce que tu es honoré et que Je t’aime, Je donne des hommes à ta place, et des peuples pour ta vie. »
Les exilés comprirent alors que leur valeur aux yeux de Dieu était inestimable. Ils n’étaient pas oubliés, ni abandonnés. L’Éternel les aimait d’un amour éternel, et Il était prêt à déplacer des nations entières pour leur salut.
Ésaïe leva les mains vers le ciel, et sa voix s’éleva comme un chant triomphal. « Ne vous souvenez plus des choses passées, et ne considérez plus ce qui est ancien. Voici, Je vais faire une chose nouvelle, qui est déjà en germe : ne la reconnaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, et des fleuves dans la solitude. »
Les cœurs des exilés s’embrasèrent d’espérance. Ils imaginèrent déjà ce chemin miraculeux, tracé par la main même de Dieu, à travers les déserts arides et les montagnes escarpées. Ils virent en esprit les fleuves couler dans les endroits les plus secs, apportant la vie là où il n’y avait que mort.
Ésaïe conclut sa proclamation avec une promesse solennelle. « Le peuple que Je Me suis formé publiera Mes louanges. Et vous, vous êtes Mes témoins, dit l’Éternel, vous êtes le serviteur que J’ai choisi, afin que vous connaissiez et croyiez en Moi, et que vous compreniez que c’est Moi : avant Moi aucun dieu n’a été formé, et après Moi il n’y en aura point. »
Ce soir-là, au bord de l’Euphrate, le peuple d’Israël se coucha avec un cœur transformé. Ils n’étaient plus des exilés désespérés, mais des témoins choisis de la puissance et de l’amour de Dieu. Ils savaient que l’Éternel ferait une chose nouvelle, qu’Il les ramènerait dans leur terre, et qu’Il serait toujours leur Rédempteur, leur Rocher, et leur Sauveur.
Et ainsi, dans l’obscurité de l’exil, une lumière nouvelle se leva, portant la promesse d’une rédemption éternelle et d’un amour qui ne faillirait jamais.
