**Le Récit d’Ézéchiel 16 : L’Alliance Brisée et la Grâce de Dieu**

Dans les jours anciens, lorsque les nations étaient encore jeunes et que Jérusalem n’était qu’une petite ville parmi les collines de Canaan, le Seigneur Dieu parla à son prophète Ézéchiel. Il lui ordonna de raconter une histoire, une parabole profonde et poignante, pour dévoiler le cœur de Jérusalem et révéler la grandeur de l’amour et de la justice divine.

Ézéchiel commença ainsi :

« Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel, à Jérusalem : Par ton origine et ta naissance, tu es du pays de Canaan. Ton père était un Amoréen, et ta mère une Hittite. À ta naissance, au jour où tu fus enfantée, personne ne t’a coupé le cordon ombilical, personne ne t’a lavée dans l’eau pour te purifier, personne ne t’a frottée avec du sel, ni enveloppée dans des langes. Aucun œil ne s’est apitoyé sur toi pour te faire une seule de ces choses, par compassion pour toi. Tu as été jetée dans un champ, nue et souillée, au jour de ta naissance. »

La voix d’Ézéchiel tremblait d’émotion, car il dépeignait une image déchirante : celle d’un enfant abandonné, rejeté, laissé à la merci des éléments. Mais alors, il continua, et sa voix s’éleva avec une puissance prophétique :

« Mais je suis passé près de toi, et je t’ai vue te débattant dans ton sang. Je t’ai dit : “Vis !” Oui, je t’ai dit : “Vis et grandis comme l’herbe des champs.” Et tu as grandi, tu es devenue grande, tu es parvenue à la fleur de l’âge. Tes seins se sont formés, ta chevelure s’est développée, mais tu étais encore nue et dénudée. »

Le prophète décrivait ici l’intervention miraculeuse de Dieu. Alors que Jérusalem était abandonnée, sans espoir, Dieu l’avait vue. Il avait eu compassion d’elle. Il l’avait sauvée, nourrie, et avait veillé à ce qu’elle grandisse. Mais l’histoire ne s’arrêtait pas là.

« Je suis passé près de toi, je t’ai regardée, et voici, ton temps était là, le temps des amours. J’ai étendu sur toi le pan de mon manteau, j’ai couvert ta nudité. Je t’ai fait un serment, je suis entré en alliance avec toi, dit le Seigneur, l’Éternel, et tu es devenue à moi. »

Dieu avait choisi Jérusalem, non pas à cause de sa grandeur ou de sa beauté, mais par pure grâce. Il l’avait lavée, purifiée, et revêtue de vêtements magnifiques. Il l’avait parée de bijoux précieux : des bracelets à tes bras, un collier à ton cou, un anneau à ton nez, des boucles à tes oreilles, et une couronne magnifique sur ta tête. Tu étais parée d’or et d’argent, et tu étais vêtue de fin lin, de soie et de broderies. Tu te nourrissais de fleur de farine, de miel et d’huile. Tu es devenue d’une beauté parfaite, et tu as prospéré jusqu’à devenir un royaume.

Mais alors, Ézéchiel baissa la voix, et son ton devint sévère, presque accusateur :

« Mais tu as mis ta confiance dans ta beauté, et tu t’es prostituée à la renommée de ton nom. Tu as prodigué tes prostitutions à tous les passants, tu t’es donnée à eux. Tu as pris de tes vêtements, tu as fait des hauts lieux de toutes les couleurs, et tu t’y es prostituée. Tu as pris les objets de ta parure, faits de mon or et de mon argent que je t’avais donnés, et tu en as fait des images d’hommes, avec lesquelles tu t’es prostituée. Tu as pris tes vêtements brodés, tu les as mis sur ces images, et tu as offert devant elles mon huile et mon encens. Le pain que je t’avais donné, la fleur de farine, l’huile et le miel dont je te nourrissais, tu les as offerts devant elles comme un parfum d’agréable odeur. C’est ce qui est arrivé, dit le Seigneur, l’Éternel. »

Jérusalem, la ville bien-aimée de Dieu, avait oublié son Sauveur. Elle avait pris les dons de Dieu et les avait utilisés pour adorer des idoles. Elle avait abandonné l’alliance sacrée et s’était tournée vers les nations étrangères, cherchant leur protection et leur faveur au lieu de se confier en Dieu. Elle avait même sacrifié ses propres enfants à ces idoles, commettant des abominations qui remplissaient le cœur de Dieu de douleur et de colère.

Ézéchiel continua, sa voix résonnant comme un tonnerre :

« Malheur, malheur à toi, dit le Seigneur, l’Éternel ! Tu as bâti un lieu élevé, tu as fait un haut lieu dans toutes les places. À l’entrée de chaque chemin, tu as construit ton haut lieu, tu as déshonoré ta beauté, tu as écarté les jambes pour tous les passants, tu as multiplié tes prostitutions. Tu t’es prostituée avec les Égyptiens, tes voisins au corps vigoureux, et tu as multiplié tes prostitutions pour m’irriter. Voici, j’étends ma main contre toi, je réduis ta part, je te livre à la volonté de celles qui te haïssent, aux filles des Philistins, qui sont honteuses de ta conduite criminelle. »

La colère de Dieu était justifiée. Jérusalem avait rompu l’alliance, elle avait méprisé l’amour et la grâce de son Époux céleste. Mais même dans sa colère, Dieu n’oubliait pas sa miséricorde. Ézéchiel, inspiré par l’Esprit, annonça une promesse :

« Cependant, je me souviendrai de mon alliance avec toi au temps de ta jeunesse, et j’établirai avec toi une alliance éternelle. Tu te souviendras de ta conduite, et tu en auras honte, quand tu recevras tes sœurs, celles qui sont plus grandes et plus petites que toi, et que je te les donnerai pour filles, mais non en vertu de ton alliance. J’établirai mon alliance avec toi, et tu sauras que je suis l’Éternel, afin que tu te souviennes, que tu sois confuse, et que tu n’ouvres plus la bouche à cause de ta honte, quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait, dit le Seigneur, l’Éternel. »

Ainsi, l’histoire de Jérusalem était à la fois un avertissement et une promesse. Un avertissement contre l’idolâtrie et l’infidélité, mais aussi une promesse de restauration et de pardon pour ceux qui se repentent et retournent à Dieu. Car l’amour de Dieu est plus grand que nos trahisons, et sa grâce dépasse nos péchés.

Et Ézéchiel conclut son récit en rappelant à son auditoire la sainteté de Dieu et la nécessité de marcher dans l’obéissance et la fidélité. Car l’alliance de Dieu est éternelle, et son amour ne faiblit jamais.