**La Pêche Miraculeuse et l’Appel des Premiers Disciples**
En ces jours-là, Jésus se tenait au bord du lac de Génésareth, une vaste étendue d’eau scintillante sous les rayons du soleil levant. Les pêcheurs étaient déjà à l’œuvre, leurs barques glissant doucement sur les eaux calmes, tandis que les filets étaient jetés et ramenés avec l’espoir d’une bonne prise. Parmi eux se trouvaient Simon, appelé plus tard Pierre, et son frère André, ainsi que Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Ces hommes, robustes et endurcis par leur labeur quotidien, étaient des pêcheurs expérimentés, mais ce jour-là, leurs efforts semblaient vains. Ils avaient peiné toute la nuit sans rien attraper, et leurs filets étaient vides.
Jésus, voyant la foule qui se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu, monta dans la barque de Simon. Il lui demanda de s’éloigner un peu du rivage. Simon, bien que fatigué et découragé par sa nuit infructueuse, obéit sans hésiter. Une fois à une certaine distance, Jésus s’assit dans la barque et commença à enseigner la foule. Sa voix, douce mais puissante, portait sur l’eau, et les gens, captivés par ses paroles, écoutaient avec une attention profonde. Il parlait du royaume de Dieu, de la repentance, et de l’amour du Père céleste. Chaque mot semblait pénétrer les cœurs, apportant espérance et lumière à ceux qui étaient dans les ténèbres.
Lorsque Jésus eut fini de parler, il se tourna vers Simon et lui dit : « Avance en eau profonde, et jetez vos filets pour la pêche. » Simon, bien qu’il fût un pêcheur expérimenté, fut surpris par cette demande. Il savait que le meilleur moment pour pêcher était la nuit, et que le jour, les poissons se réfugiaient dans les profondeurs, hors de portée des filets. Pourtant, il répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »
Simon et ses compagnons jetèrent donc les filets une fois de plus, et à leur grande stupéfaction, les filets se remplirent aussitôt d’une multitude de poissons. Tellement de poissons que les filets commencèrent à se déchirer sous le poids. Simon cria à ses compagnons dans l’autre barque, celle de Jacques et Jean, pour qu’ils viennent l’aider. Les deux barques furent rapidement remplies à ras bord, au point qu’elles commencèrent à s’enfoncer dans l’eau.
Simon Pierre, voyant ce miracle, fut saisi d’une crainte profonde. Il tomba aux genoux de Jésus et s’écria : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur ! » Il était bouleversé, conscient de sa propre indignité face à la sainteté de Jésus. Mais Jésus, plein de compassion, lui dit : « Ne crains point ; désormais, tu seras pêcheur d’hommes. »
Jacques et Jean, témoins de ce miracle, furent également remplis d’émerveillement. Jésus les appela, ainsi que Simon et André, à le suivre. Sans hésiter, ils laissèrent leurs filets, leurs barques, et même leur père Zébédée avec les ouvriers, et suivirent Jésus. Ils abandonnèrent tout ce qu’ils avaient connu, tout ce qui avait été leur vie jusqu’alors, pour marcher à la suite de celui qui venait de transformer leur existence.
Alors qu’ils quittaient le rivage, les barques encore remplies de poissons, les pêcheurs devenus disciples se tournèrent vers Jésus avec un mélange de crainte et d’espérance. Ils ne comprenaient pas encore pleinement ce que signifiait être « pêcheurs d’hommes », mais ils savaient que leur vie ne serait plus jamais la même. Jésus, marchant devant eux, leur montrait le chemin, un chemin qui les mènerait bien au-delà des eaux du lac de Génésareth, vers des horizons insoupçonnés.
Ce jour-là, au bord du lac, Jésus avait non seulement accompli un miracle, mais il avait aussi révélé sa puissance et sa mission. Il avait montré qu’il était le Maître de la création, capable de commander même aux poissons de la mer. Mais plus encore, il avait appelé des hommes ordinaires à une mission extraordinaire : annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu et conduire les âmes vers le salut.
Ainsi commença l’histoire de ceux qui deviendraient les piliers de l’Église, des hommes qui, par leur obéissance et leur foi, changeraient le cours de l’histoire. Et tout cela, parce qu’un jour, au bord d’un lac, ils avaient entendu une voix leur dire : « Suis-moi. »