**Le Jour de la Libération**
Dans les plaines fertiles de Moab, sous un ciel immense où les étoiles semblaient danser au rythme des promesses divines, Moïse se tenait devant le peuple d’Israël. Le vent soufflait doucement, portant avec lui l’odeur de la terre humide et des herbes sauvages. Le peuple, rassemblé en cercle autour de leur guide, écoutait avec une attention profonde. Moïse, vieilli mais toujours empreint d’une autorité divine, levait les mains vers le ciel, invoquant les paroles de l’Éternel.
« Écoutez, ô Israël, les commandements que l’Éternel vous donne aujourd’hui. En ce septième année, vous observerez l’année de la libération. »
Les murmures parcoururent la foule. Certains hochaient la tête, d’autres fronçaient les sourcils, cherchant à comprendre la profondeur de ces paroles. Moïse continua, sa voix portée par une conviction inébranlable.
« Tous les sept ans, vous libérerez vos frères et sœurs qui se sont vendus à vous comme serviteurs. Vous les renverrez libres, sans rien exiger d’eux. Car souvenez-vous, vous aussi, vous étiez esclaves en Égypte, et l’Éternel vous a délivrés. »
Un homme du nom d’Éliakim, un riche propriétaire terrien, écoutait ces paroles avec un mélange de respect et d’inquiétude. Il possédait plusieurs serviteurs, dont un jeune homme nommé Nathan, qui travaillait dans ses champs depuis six ans. Nathan était devenu comme un fils pour Éliakim, et l’idée de le libérer lui serrait le cœur.
Le temps passa, et bientôt, la septième année arriva. Les champs étaient dorés, prêts pour la moisson, et l’air était rempli du bourdonnement des abeilles et du chant des oiseaux. Un matin, Éliakim se rendit dans les champs où Nathan travaillait. Le jeune homme, le visage ruisselant de sueur, leva les yeux vers son maître.
« Nathan, dit Éliakim d’une voix grave, l’année de la libération est arrivée. Selon la loi de l’Éternel, tu es libre de partir. »
Nathan resta silencieux un moment, ses mains tremblant légèrement. Il regarda autour de lui, les champs qu’il avait labourés, les arbres qu’il avait plantés. Puis, il baissa les yeux.
« Maître, dit-il enfin, je n’ai nulle part où aller. Ma famille est dispersée, et je n’ai rien à moi. Si je pars, je serai comme un oiseau sans nid. »
Éliakim sentit une douleur dans sa poitrine. Il se souvint des paroles de Moïse : « Si ton frère te dit : Je ne veux pas sortir de chez toi, parce qu’il t’aime, toi et ta maison, et qu’il se trouve bien chez toi, alors tu prendras un poinçon et tu lui perceras l’oreille contre la porte, et il sera pour toujours ton serviteur. »
Éliakim prit une profonde inspiration. « Nathan, si tu veux rester, tu peux. Mais sache que c’est par amour et non par obligation. »
Nathan hocha la tête, les larmes aux yeux. « Je reste, maître. Je reste par amour pour toi et pour cette maison. »
Éliakim prit un poinçon et, avec une main ferme mais pleine de tendresse, perça l’oreille de Nathan contre le montant de la porte. Le jeune homme ne cria pas, mais un sourire traversa son visage, comme s’il avait trouvé une paix intérieure.
Le soir venu, Éliakim organisa un grand festin. Il invita tous les serviteurs, les voisins, et même les étrangers de passage. Les tables étaient garnies de pains frais, de fruits mûrs, et de viandes rôties. La musique résonnait, et les rires emplissaient l’air.
« Aujourd’hui, nous célébrons la libération, déclara Éliakim. Car l’Éternel nous a libérés, et nous devons libérer les autres. Mais nous célébrons aussi l’amour, car c’est par amour que Nathan reste parmi nous. »
La foule applaudit, et Nathan, debout aux côtés d’Éliakim, sentit une chaleur dans son cœur. Il savait qu’il avait trouvé une famille, non par la force, mais par la grâce de l’Éternel.
Et ainsi, dans les plaines de Moab, sous le regard bienveillant de l’Éternel, le peuple d’Israël apprit à vivre selon les commandements divins, dans la justice, la compassion, et l’amour. Car, comme Moïse l’avait dit : « L’Éternel, ton Dieu, te bénira dans tout ce que tu feras, si tu écoutes sa voix. »
Et la bénédiction de l’Éternel reposa sur eux, génération après génération.