**Le Sermon sur la Montagne : Le Chemin Étroite et les Fruits des Hommes**
Le soleil commençait à décliner, peignant le ciel de teintes dorées et pourpres, tandis que Jésus, entouré d’une foule attentive, se tenait sur une colline verdoyante. Les gens étaient venus de loin pour l’écouter, captivés par ses paroles qui résonnaient avec une autorité divine. Ce jour-là, Jésus enseignait sur des vérités profondes, des vérités qui touchent le cœur même de la vie spirituelle et de la relation avec Dieu.
Jésus leva les yeux, son regard empreint de compassion et de gravité, et dit : « Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. » Sa voix, douce mais ferme, portait une sagesse qui semblait traverser les âges. Les gens échangeaient des regards, certains baissant la tête, reconnaissant en eux-mêmes cette tendance à juger les autres.
« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? » demanda-t-il, avec une pointe d’ironie bienveillante. « Ou comment peux-tu dire à ton frère : “Laisse-moi ôter la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans le tien ? Hypocrite ! Ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l’œil de ton frère. »
Un murmure parcourut la foule. Certains souriaient, reconnaissant la vérité de ses paroles, tandis que d’autres se sentaient mis à nu, leurs cœurs exposés par la lumière de la vérité. Jésus ne cherchait pas à condamner, mais à guider, à montrer le chemin de l’humilité et de l’amour véritable.
Puis, changeant de ton, Jésus continua : « Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent contre vous et ne vous déchirent. » Ses paroles étaient énigmatiques, mais elles portaient une mise en garde solennelle. Les « choses saintes » et les « perles » représentaient les vérités précieuses du royaume de Dieu, qui ne devaient pas être gaspillées ou profanées par ceux qui les mépriseraient.
Jésus fit une pause, laissant ses paroles pénétrer les cœurs. Puis, avec une voix pleine d’assurance, il déclara : « Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et à celui qui frappe, on ouvrira. » Ces mots étaient une promesse, une invitation à persévérer dans la prière et à faire confiance à la bonté du Père céleste.
« Lequel de vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre ? Ou s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? » demanda-t-il, avec une logique irréfutable. « Si donc, vous qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! »
La foule était silencieuse, méditant ces paroles. Jésus, voyant leur attention, enchaîna avec une vérité essentielle : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes. » Cette règle d’or, simple mais profonde, résumait toute la loi divine en une seule phrase.
Puis, Jésus se tourna vers une image plus sombre, une mise en garde solennelle. « Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. » Ses paroles étaient claires : le chemin du salut n’est pas facile, et il exige un choix délibéré et une vie de renoncement.
Jésus continua, mettant en garde contre les faux prophètes : « Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? » Il expliqua que les actions révèlent la véritable nature d’une personne, tout comme un arbre est reconnu à ses fruits.
« Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »
Enfin, Jésus conclut son enseignement par une parabole puissante : « Ceux qui me disent : “Seigneur, Seigneur !” n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » Il décrivit deux hommes : l’un qui bâtit sa maison sur le roc, et l’autre qui la bâtit sur le sable. Quand la tempête vint, la maison sur le roc résista, mais celle sur le sable s’écroula avec fracas.
« Ainsi, » dit Jésus, « quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. »
La foule resta silencieuse, impressionnée par la profondeur et la clarté de ses enseignements. Jésus, avec amour et autorité, avait tracé un chemin clair pour ses disciples : un chemin d’humilité, de prière, de discernement, et surtout, d’obéissance à la volonté de Dieu. Et ceux qui avaient des oreilles pour entendre comprirent que ces paroles n’étaient pas seulement pour ce jour-là, mais pour toute leur vie.