**Le Triomphe des Juifs et l’Institution de la Fête de Pourim**

En ces jours-là, alors que le roi Assuérus régnait sur cent vingt-sept provinces, depuis l’Inde jusqu’à l’Éthiopie, un grand événement se prépara dans le royaume. Les Juifs, qui avaient été menacés d’extermination par le décret cruel d’Haman, l’ennemi des enfants d’Israël, se virent enfin accorder la permission de se défendre. Grâce à l’intervention courageuse de la reine Esther et à la sagesse de son cousin Mardochée, un nouvel édit avait été promulgué, autorisant les Juifs à se rassembler et à se protéger contre ceux qui chercheraient à leur nuire.

Le treizième jour du mois d’Adar, jour où les ennemis des Juifs avaient prévu de les exterminer, une grande agitation régnait dans toutes les provinces. Les Juifs, revêtus de foi et de détermination, se rassemblèrent dans leurs villes respectives. Ils étaient unis, prêts à défendre leurs vies, leurs familles et leur héritage. Le Seigneur, dans Sa providence, avait tourné les cœurs de nombreux habitants du royaume en leur faveur, et même des fonctionnaires du roi se rangèrent de leur côté.

Dans la capitale, Suse, la tension était palpable. Mardochée, désormais élevé à la position de premier ministre, inspirait respect et crainte. Son influence s’étendait à travers tout le royaume, et les Juifs, encouragés par son leadership, se préparèrent au combat. Esther, quant à elle, demeurait dans le palais, priant sans cesse pour son peuple. Elle savait que le Seigneur était avec eux, mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une profonde inquiétude pour ceux qui allaient affronter l’ennemi.

Lorsque le jour arriva, les Juifs se levèrent avec courage. Dans chaque province, ils se rassemblèrent et frappèrent ceux qui cherchaient à les détruire. Le Seigneur leur accorda une grande victoire, et partout où ils se tournèrent, ils triomphèrent de leurs adversaires. À Suse, les Juifs tuèrent cinq cents hommes, y compris les dix fils d’Haman, l’ennemi juré de leur peuple. Les noms de ces fils furent inscrits dans le décret, et leur mort fut un symbole puissant de la justice divine.

Le roi Assuérus, informé des événements, demanda à Esther ce qu’elle souhait encore. Avec humilité et sagesse, elle demanda que les Juifs de Suse soient autorisés à combattre également le quatorzième jour d’Adar, afin de terminer ce qui avait été commencé. Le roi accéda à sa demande, et ce jour-là, les Juifs de Suse tuèrent trois cents autres hommes. Cependant, ils ne touchèrent pas aux biens de leurs ennemis, respectant ainsi la volonté de Mardochée et la loi divine.

Dans les provinces, les Juifs célébrèrent leur victoire le quatorzième jour d’Adar, se reposant et se réjouissant. Mais à Suse, ils se reposèrent le quinzième jour, faisant de ce jour un temps de fête et de joie. Mardochée, voyant la grandeur de ce que Dieu avait accompli, décida d’instituer une fête annuelle pour commémorer cette délivrance miraculeuse. Il écrivit des lettres à tous les Juifs des cent vingt-sept provinces, leur ordonnant de célébrer chaque année les quatorzième et quinzième jours d’Adar.

Ces jours devaient être des jours de festin, de joie, d’échange de cadeaux et de dons aux pauvres. Ils furent appelés « Pourim », d’après le mot « pour », qui signifie « sort », car Haman avait tiré au sort pour déterminer le jour de leur destruction. Mais le Seigneur avait renversé ce sort, transformant un jour de deuil en jour de joie. Les Juifs acceptèrent cette ordonnance avec gratitude, et la fête de Pourim fut établie pour toutes les générations à venir.

Ainsi, le peuple juif fut sauvé de la destruction, et la main de Dieu fut visible dans chaque détail de cette histoire. Esther et Mardochée, instruments de la providence divine, furent honorés pour leur courage et leur fidélité. Et chaque année, lors de la fête de Pourim, les Juifs se souviennent de la manière dont le Seigneur les a délivrés de leurs ennemis, célébrant Sa bonté et Sa fidélité à jamais.

Et le peuple s’écria : « Amen ! Que la gloire soit à Dieu, qui a fait triompher Son peuple et a renversé les plans des méchants ! »