**Le Jugement des Idoles et la Grandeur du Seigneur**

En ces jours-là, la parole de l’Éternel fut adressée à Jérémie, le prophète, dans la ville de Jérusalem. Le peuple de Juda, bien qu’il fût le peuple élu de Dieu, s’était égaré dans des pratiques abominables. Ils avaient tourné leur cœur vers les idoles des nations environnantes, oubliant le Dieu vivant qui les avait délivrés de l’esclavage en Égypte et qui les avait établis dans une terre promise, ruisselante de lait et de miel.

Jérémie, rempli de l’Esprit de Dieu, se tenait au milieu de la place publique, sa voix retentissant comme un tonnerre dans le silence de la foule. Les habitants de Jérusalem, curieux et craintifs, s’étaient rassemblés pour entendre ce que le prophète avait à dire. Son visage était empreint de tristesse, car il voyait la colère de Dieu planer sur la ville comme un nuage sombre prêt à éclater.

« Écoutez la parole de l’Éternel, maison de Juda ! » cria Jérémie, levant les mains vers le ciel. « Ainsi parle le Seigneur : N’imitez pas la voie des nations, ne craignez pas les signes du ciel, bien que les nations les redoutent. Car les coutumes des peuples ne sont que vanité. On coupe un arbre dans la forêt, la main de l’artisan le travaille avec la hache, on l’orne d’argent et d’or, on le fixe avec des clous et des marteaux pour qu’il ne bouge pas. Ces idoles sont comme un épouvantail dans un champ de melons, elles ne parlent pas, elles ne marchent pas, il faut les porter. Ne les craignez pas, car elles ne peuvent faire ni mal ni bien. »

La foule murmura, certains hochant la tête avec conviction, tandis que d’autres, les yeux baissés, semblaient honteux. Jérémie continua, sa voix empreinte d’une profonde tristesse : « Nul n’est semblable à toi, ô Éternel ! Tu es grand, et ton nom est grand par ta puissance. Qui ne te craindrait, Roi des nations ? Car cela t’appartient. Parmi tous les sages des nations et dans tous leurs royaumes, nul n’est comme toi. Tous ensemble, ils sont stupides et fous ; l’enseignement des idoles n’est que du bois. »

Le prophète fit une pause, laissant ses paroles pénétrer les cœurs endurcis. Puis, levant les yeux vers les cieux, il s’écria : « L’Éternel est le Dieu véritable, il est le Dieu vivant et le Roi éternel. Devant sa colère, la terre tremble, et les nations ne peuvent supporter son indignation. Vous leur direz : Ces dieux qui n’ont pas fait les cieux et la terre disparaîtront de la terre et de dessous les cieux. »

Jérémie se tourna vers le temple, où certains prêtres avaient introduit des idoles, les plaçant à côté de l’autel de l’Éternel. Son cœur se brisa à cette vue. « Comment pouvez-vous mêler le sacré au profane ? Comment osez-vous placer des objets muets et sans vie à côté du Dieu qui a créé les cieux et la terre ? Le Seigneur ne partagera pas sa gloire avec des idoles de bois et de pierre ! »

La foule commença à s’agiter, certains se repentant, tandis que d’autres murmuraient des paroles de défi. Jérémie, voyant leur division, continua avec une voix pleine de compassion : « Revenez à l’Éternel, ô maison de Juda ! Car il est bon, sa miséricorde dure à toujours, et sa fidélité de génération en génération. Mais si vous persistez dans votre rébellion, sachez que le jugement viendra. La colère de l’Éternel s’enflammera contre vous, et vous serez dispersés parmi les nations. »

Alors, Jérémie tomba à genoux, les mains tendues vers le ciel, et pria : « Je le sais, ô Éternel, que la voie de l’homme n’est pas en son pouvoir, qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme qui marche de diriger ses pas. Châtie-moi, ô Éternel, mais avec justice, et non dans ta colère, de peur que tu ne me réduises à néant. »

Le silence tomba sur la place. Les gens, touchés par la sincérité du prophète, commencèrent à se disperser, certains en pleurs, d’autres dans une réflexion profonde. Jérémie resta seul, agenouillé, priant pour son peuple, sachant que le temps de la miséricorde était limité, et que le jour du jugement approchait.

Ainsi, la parole de l’Éternel, transmise par Jérémie, résonna dans les rues de Jérusalem, appelant le peuple à abandonner ses idoles et à revenir au Dieu vivant, le seul digne d’être adoré. Mais seul l’avenir révélerait si les cœurs de Juda se tourneraient à nouveau vers leur Créateur, ou s’ils persisteraient dans leur folie, attirant sur eux la colère divine.