**L’enseignement sur la montagne**

Un jour, Jésus se trouvait au bord du lac de Génésareth, entouré d’une foule immense venue de toutes parts pour l’écouter et être guérie de leurs maladies. Le soleil brillait haut dans le ciel, et ses rayons caressaient les eaux calmes du lac, reflétant une lumière dorée sur les visages attentifs de ceux qui s’étaient rassemblés. Jésus, voyant la foule, monta sur une colline voisine, un endroit élevé où il pourrait s’asseoir et enseigner. Ses disciples, ceux qu’il avait choisis parmi les foules, gravirent la pente avec lui, tandis que la multitude restait en contrebas, impatiente d’entendre ses paroles.

Une fois assis, Jésus leva les yeux vers ses disciples et commença à parler. Sa voix, douce mais puissante, portait une autorité qui captivait tous ceux qui l’écoutaient. Il commença par des paroles qui semblaient renverser les attentes du monde :

« Heureux, vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous lorsque les hommes vous haïssent, vous rejettent, et insultent votre nom à cause du Fils de l’homme. Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie, car voici, votre récompense est grande dans le ciel. »

Les disciples écoutaient, émerveillés par ces paroles qui semblaient défier les valeurs du monde. Jésus ne promettait pas la richesse, la puissance ou la gloire terrestre, mais une joie profonde et éternelle, une récompense qui dépassait les souffrances présentes. Il continuait, décrivant les malheurs qui attendaient ceux qui vivaient dans l’orgueil et l’indifférence :

« Mais malheur à vous, riches, car vous avez déjà reçu votre consolation. Malheur à vous qui êtes rassasiés maintenant, car vous aurez faim. Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez. Malheur à vous lorsque tous les hommes diront du bien de vous, car c’est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

Les paroles de Jésus résonnaient comme un avertissement solennel, rappelant à tous que les priorités du monde étaient éphémères et trompeuses. Il appelait ses disciples à vivre différemment, à chercher un royaume qui n’était pas de ce monde.

Puis, Jésus se tourna vers un enseignement plus pratique, mais tout aussi profond. Il parla de l’amour et de la miséricorde, des vertus qui devaient caractériser ceux qui le suivaient :

« Mais à vous qui m’écoutez, je dis : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un prend ton manteau, ne l’empêche pas de prendre aussi ta tunique. Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas ton bien à celui qui s’en empare. »

Les disciples écoutaient, méditant ces paroles qui semblaient si radicales. Jésus ne leur demandait pas seulement de tolérer leurs ennemis, mais de les aimer activement, de leur faire du bien, de prier pour eux. C’était un amour qui dépassait les limites humaines, un amour qui reflétait celui de Dieu lui-même.

« Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, » continua Jésus. « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi agissent de même. Mais aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez sans rien espérer en retour. Votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et les méchants. »

Jésus les appelait à imiter la bonté de Dieu, à vivre d’une manière qui reflétait son caractère. Il les exhortait à ne pas juger les autres, mais à être miséricordieux, car c’est par la miséricorde qu’ils recevraient eux-mêmes miséricorde.

« Ne jugez point, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés ; pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et il vous sera donné : on versera dans votre sein une bonne mesure, pressée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. »

Jésus utilisait des images vivantes pour illustrer ses enseignements. Il parlait d’un homme qui essaie d’enlever une paille de l’œil de son frère, alors qu’il a une poutre dans le sien. Les disciples souriaient à cette image, mais ils comprenaient le message : avant de critiquer les autres, ils devaient examiner leur propre cœur.

Enfin, Jésus conclut son enseignement par une parabole, une histoire qui résumait tout ce qu’il venait de dire :

« Pourquoi m’appelez-vous “Seigneur, Seigneur”, et ne faites-vous pas ce que je dis ? Quiconque vient à moi, entend mes paroles et les met en pratique, je vous montrerai à qui il est semblable. Il est semblable à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé profondément et a posé le fondement sur le roc. Une inondation est venue, et le torrent s’est jeté contre cette maison, sans pouvoir l’ébranler, parce qu’elle était bien bâtie. Mais celui qui entend et ne met pas en pratique est semblable à un homme qui a bâti sa maison sur la terre, sans fondement. Le torrent s’est jeté contre elle, et aussitôt elle est tombée, et la ruine de cette maison a été grande. »

Les disciples comprirent que les paroles de Jésus n’étaient pas seulement à écouter, mais à vivre. Ils devaient construire leur vie sur le roc de ses enseignements, afin de résister aux tempêtes de la vie.

Lorsque Jésus eut fini de parler, un silence profond régna sur la montagne. Les disciples méditaient ses paroles, tandis que la foule, en contrebas, commençait à se disperser, emportant avec elle les enseignements qu’ils avaient entendus. Le soleil commençait à descendre à l’horizon, teintant le ciel de couleurs chaudes, et Jésus, entouré de ses disciples, descendit lentement de la montagne, prêt à continuer son ministère parmi les hommes.