**Le Chant de la Nouvelle Création**
Dans un temps lointain, où les montagnes s’élevaient fièrement vers les cieux et où les océans murmuraient leurs secrets aux rivages, il y avait un peuple qui vivait sous le regard bienveillant du Seigneur. Ce peuple, bien que petit en nombre, était grand en foi. Ils se souvenaient des merveilles que l’Éternel avait accomplies pour leurs ancêtres : la traversée de la mer Rouge, la manne dans le désert, et les tables de la Loi gravées par le doigt de Dieu. Mais un jour, une nouvelle parole leur fut donnée, une parole qui devait être chantée à travers les générations, une parole qui résonnait comme un écho éternel dans leurs cœurs.
Un prophète, inspiré par l’Esprit Saint, se leva au milieu d’eux. Son visage rayonnait d’une lumière divine, et sa voix, douce mais puissante, porta les paroles du Psaume 96. Il commença ainsi :
« Chantez à l’Éternel un cantique nouveau ! Chantez à l’Éternel, vous tous, habitants de la terre ! »
La foule, rassemblée sur une colline verdoyante, écoutait avec une attention profonde. Les enfants, assis sur l’herbe fraîche, levaient leurs yeux curieux vers le prophète. Les anciens, leurs visages marqués par les années mais illuminés par la sagesse, hochaient la tête en signe d’approbation. Les mères berçaient leurs nourrissons, murmurant les paroles sacrées comme une berceuse. Et les jeunes hommes, forts et vigoureux, se tenaient droits, prêts à répandre cette bonne nouvelle aux extrémités de la terre.
Le prophète continua, sa voix s’élevant comme une mélodie céleste :
« Chantez à l’Éternel, bénissez son nom ! Annoncez de jour en jour son salut ! Racontez parmi les nations sa gloire, parmi tous les peuples ses merveilles ! »
Les mots semblaient danser dans l’air, portés par un vent léger qui caressait les visages. Les cœurs s’embrasaient d’une joie inexplicable, car ils comprenaient que cette parole n’était pas seulement pour eux, mais pour toutes les nations, pour toute la création. Le salut de Dieu n’était pas limité par les frontières ou les langues ; il était offert à tous, comme une lumière qui brille dans les ténèbres.
Le prophète leva les mains vers le ciel, et sa voix devint encore plus puissante :
« Car l’Éternel est grand et très digne de louange ; il est redoutable par-dessus tous les dieux. Car tous les dieux des peuples sont des idoles, mais l’Éternel a fait les cieux. »
Un frisson parcourut l’assemblée. Ils comprenaient maintenant que leur Dieu, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, était le Créateur de l’univers. Les idoles des nations, faites de bois et de pierre, ne pouvaient rivaliser avec Celui qui avait formé les étoiles et donné la vie à toute créature. Les montagnes elles-mêmes semblaient s’incliner devant Sa majesté, et les arbres agitaient leurs branches comme pour applaudir Sa grandeur.
Le prophète, les yeux remplis de larmes de joie, continua :
« La splendeur et la majesté sont devant sa face ; la force et la beauté sont dans son sanctuaire. Familles des peuples, rendez à l’Éternel, rendez à l’Éternel gloire et honneur ! Rendez à l’Éternel la gloire due à son nom. Apportez des offrandes, et entrez dans ses parvis ! »
Les gens commencèrent à chanter, d’abord timidement, puis avec une force croissante. Leurs voix s’élevèrent comme un choeur angélique, portant leurs louanges vers les cieux. Les hommes apportèrent des offrandes de leurs récoltes, les femmes des fleurs cueillies dans les champs, et les enfants des dessins colorés qu’ils avaient faits pour honorer Dieu. Le sanctuaire, simple mais sacré, fut rempli de la présence divine, et une paix profonde enveloppa tous ceux qui étaient présents.
Le prophète, maintenant entouré d’une lumière éblouissante, prononça les dernières paroles du Psaume :
« Dites parmi les nations : L’Éternel règne ! Aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas ; il jugera les peuples avec équité. Que les cieux se réjouissent, et que la terre soit dans l’allégresse ! Que la mer retentisse avec tout ce qu’elle contient ! Que la campagne s’égaie avec tout ce qu’elle renferme ! Que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie devant l’Éternel ! Car il vient, car il vient pour juger la terre ; il jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa fidélité. »
À ces mots, un silence sacré tomba sur l’assemblée. Chacun sentait dans son cœur que ces paroles n’étaient pas seulement une promesse, mais une réalité déjà en marche. L’Éternel régnait, et Son règne apporterait la justice et la paix à un monde en attente. Les cieux et la terre, la mer et les forêts, tout semblait se réjouir de cette vérité éternelle.
Et ainsi, le peuple se dispersa, portant dans leurs cœurs le cantique nouveau. Ils le chantèrent dans leurs maisons, dans leurs champs, et sur les routes qu’ils parcouraient. Ils le partagèrent avec leurs voisins, avec les étrangers, et même avec ceux qui ne connaissaient pas encore le nom de l’Éternel. Car ils savaient que ce chant n’était pas seulement pour eux, mais pour toute la création, pour toutes les générations à venir.
Et jusqu’à ce jour, ce cantique résonne encore, porté par le vent, murmuré par les ruisseaux, et chanté par les étoiles. Car l’Éternel règne, et Sa gloire remplit toute la terre.