**L’histoire de Pierre et Jean devant le Sanhédrin**
En ces jours-là, à Jérusalem, la ville sainte était emplie d’une agitation particulière. La nouvelle de la guérison miraculeuse d’un homme boiteux par les apôtres Pierre et Jean s’était répandue comme une traînée de poudre. Cet homme, connu de tous, mendiait chaque jour à la porte du Temple appelée « la Belle Porte ». Depuis plus de quarante ans, il vivait dans cette condition, incapable de marcher, porté par des mains compatissantes pour quémander quelques pièces. Mais ce jour-là, tout avait changé. Pierre, rempli de l’Esprit Saint, lui avait dit : « Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche ! » Et l’homme s’était levé, ses pieds et ses chevilles devenus fermes, et il avait marché, bondissant de joie et louant Dieu.
La foule, témoin de ce miracle, était stupéfaite. Beaucoup se rassemblèrent autour de Pierre et Jean dans le portique de Salomon, émerveillés par ce qui venait de se passer. Pierre, voyant leur étonnement, leur parla avec assurance : « Hommes d’Israël, pourquoi vous étonnez-vous de cela ? Pourquoi fixez-vous les regards sur nous, comme si c’était par notre propre puissance ou par notre piété que nous avons fait marcher cet homme ? Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous avez livré et renié devant Pilate, alors qu’il avait décidé de le relâcher. Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier. Vous avez fait mourir le Prince de la vie, que Dieu a ressuscité des morts ; nous en sommes témoins. C’est par la foi en son nom que son nom a raffermi cet homme que vous voyez et connaissez ; c’est la foi en lui qui a donné à cet homme cette entière guérison, en présence de vous tous. »
Les paroles de Pierre étaient puissantes, pénétrantes, et beaucoup de ceux qui l’écoutaient furent convaincus. Mais parmi la foule se trouvaient aussi des chefs religieux, des sacrificateurs et le capitaine du Temple, qui étaient troublés par ce qu’ils entendaient et voyaient. Ils ne pouvaient nier le miracle, mais ils étaient furieux que les apôtres proclament la résurrection de Jésus, un message qu’ils avaient cherché à étouffer depuis la crucifixion.
Alors, ils firent arrêter Pierre et Jean et les jetèrent en prison jusqu’au lendemain, car il était déjà tard. Mais malgré leur emprisonnement, la Parole de Dieu continuait de se répandre, et le nombre de ceux qui croyaient augmentait, atteignant environ cinq mille hommes.
Le lendemain, les chefs, les anciens et les scribes se rassemblèrent à Jérusalem. Parmi eux se trouvaient Anne, le souverain sacrificateur, Caïphe, Jean, Alexandre et tous ceux qui étaient de la famille des souverains sacrificateurs. Ils firent amener Pierre et Jean devant eux et les interrogèrent : « Par quel pouvoir ou au nom de qui avez-vous fait cela ? »
Pierre, rempli du Saint-Esprit, répondit avec une audace qui surprit l’assemblée : « Chefs du peuple et anciens d’Israël, puisque nous sommes interrogés aujourd’hui sur un bienfait accordé à un homme infirme, pour savoir comment il a été guéri, sachez-le tous, et que tout le peuple d’Israël le sache : c’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par lui que cet homme se tient devant vous en pleine santé. Jésus est la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la pierre angulaire. Il n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. »
Les membres du Sanhédrin étaient stupéfaits de l’assurance de Pierre et de Jean, d’autant plus qu’ils savaient que ces hommes étaient sans instruction et sans formation religieuse formelle. Ils reconnaissaient en eux des compagnons de Jésus, mais ils ne savaient que faire, car l’homme qui avait été guéri se tenait là, devant eux, en pleine santé, un témoignage vivant de la puissance de Jésus.
Ils se retirèrent pour délibérer en privé. « Que ferons-nous à ces hommes ? demanda l’un d’eux. Car il est évident pour tous les habitants de Jérusalem qu’un miracle a été accompli par eux, et nous ne pouvons le nier. Mais afin que cela ne se répande pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler désormais à qui que ce soit en ce nom-là. »
Ils rappelèrent donc Pierre et Jean et leur interdirent formellement de parler ou d’enseigner au nom de Jésus. Mais Pierre et Jean répondirent avec fermeté : « Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu. Car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu. »
Les chefs, après les avoir menacés de nouveau, les relâchèrent, ne trouvant aucun moyen de les punir à cause du peuple, car tous glorifiaient Dieu pour ce qui était arrivé. L’homme qui avait été guéri avait plus de quarante ans, et ce miracle était trop grand pour être ignoré.
Une fois libérés, Pierre et Jean retournèrent vers leurs frères et racontèrent tout ce que les chefs des sacrificateurs et les anciens leur avaient dit. En entendant cela, les croyants élevèrent d’un commun accord leur voix vers Dieu et dirent : « Seigneur, toi qui as fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, c’est toi qui as dit par le Saint-Esprit, par la bouche de notre père David, ton serviteur : Pourquoi les nations se sont-elles insurgées, et les peuples ont-ils médité des choses vaines ? Les rois de la terre se sont soulevés, et les princes se sont ligués contre le Seigneur et contre son Oint. Car, en vérité, dans cette ville, Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël, se sont rassemblés contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient décidé d’avance. Et maintenant, Seigneur, vois leurs menaces, et donne à tes serviteurs d’annoncer ta parole avec une pleine assurance, en étendant ta main pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges par le nom de ton saint serviteur Jésus. »
Après qu’ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés fut ébranlé, et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance.
Ainsi, malgré les menaces et les persécutions, l’Église primitive continuait de croître, unie dans la foi et dans l’amour. Tous ceux qui croyaient étaient unis et partageaient tout ce qu’ils avaient. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et en distribuaient le produit à tous, selon les besoins de chacun. Chaque jour, ils persévéraient d’un commun accord dans le Temple, rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés.