**Le Jugement des Nations et la Colère de Dieu**
Dans un temps lointain, avant que les étoiles ne soient fixées dans leur course et que les montagnes ne soient établies, le Seigneur Dieu, le Créateur de toutes choses, avait parlé par la bouche de son prophète Ésaïe. Sa voix résonnait comme un tonnerre dans les cieux, et ses paroles étaient empreintes d’une gravité solennelle. Le peuple d’Israël, bien-aimé de Dieu, avait souvent erré loin de ses voies, mais cette fois, le message s’adressait aux nations, à tous les peuples de la terre. Car le jour du jugement approchait, un jour où la colère de Dieu se déverserait sans mesure.
Ésaïe, rempli de l’Esprit de Dieu, se tenait devant le peuple et proclamait : « Approchez, nations, et écoutez ! Peuples, prêtez l’oreille ! Que la terre entende, et tout ce qu’elle contient, le monde et tout ce qui en sort. Car la colère de l’Éternel est contre toutes les nations, et sa fureur contre toute leur armée. Il les voue à l’extermination, il les livre au carnage. »
Les mots du prophète étaient lourds de sens, et une atmosphère de crainte s’abattit sur ceux qui l’écoutaient. Ésaïe décrivait un jour où les cieux eux-mêmes trembleraient, où les étoiles se dissoudraient comme une feuille emportée par le vent, et où la lune se couvrirait de sang. Les montagnes, si solides et immuables, fondraient comme de la cire devant la chaleur d’un feu dévorant. Car l’Éternel, le Dieu d’Israël, était un Dieu de justice, et sa colère ne pouvait être apaisée par des offrandes ou des sacrifices. Il rendrait à chaque nation selon ses œuvres, et son jugement serait sans appel.
Le prophète continua, dépeignant une scène de désolation et de terreur : « Le ciel sera roulé comme un livre, et toutes ses armées tomberont, comme la feuille tombe de la vigne, comme le fruit mûr tombe du figuier. Car mon épée s’est enivrée dans les cieux ; voici, elle va descendre sur Édom, sur le peuple que j’ai voué à l’extermination, pour le châtier. »
Édom, ce peuple orgueilleux et cruel, frère ennemi d’Israël, était désigné comme un exemple de la colère divine. Les montagnes d’Édom, autrefois fières et majestueuses, seraient transformées en un désert aride. Les rivières, jadis pleines de vie, deviendraient des flots de poix, et le sol fertile se changerait en soufre brûlant. La terre d’Édom ne serait plus qu’un lieu de désolation, où les animaux sauvages erreraient parmi les ruines, et où les hiboux et les corbeaux feraient leurs nids dans les palais abandonnés.
Ésaïe décrivait avec une précision effrayante la destruction qui s’abattrait sur Édom : « Les animaux du désert rencontreront les hyènes, et les boucs s’appelleront les uns les autres ; là aussi se reposera le spectre de la nuit, et trouvera son lieu de repos. Là le serpent fera son nid, déposera ses œufs, les couvera, et recueillera ses petits sous son ombre ; là aussi se rassembleront les vautours, chacun avec sa compagne. »
Le prophète voyait dans une vision les ruines d’Édom, où plus aucune voix humaine ne se ferait entendre. Les cris de joie et les chants de fête seraient remplacés par le hurlement des vents et le cri des bêtes sauvages. Les palais des rois, jadis remplis de richesses et de splendeur, ne seraient plus que des amas de pierres, envahis par les ronces et les épines. Les portes des villes, autrefois gardées par des soldats fiers, seraient brisées et laissées ouvertes, comme une invitation silencieuse à la désolation.
Mais pourquoi une telle colère ? Pourquoi un jugement si terrible ? Ésaïe expliquait que les nations avaient accumulé des péchés contre le ciel. Elles avaient opprimé les faibles, versé le sang innocent, et élevé leurs idoles à la place du Dieu vivant. Leur orgueil et leur méchanceté avaient atteint les cieux, et le Seigneur ne pouvait plus rester silencieux. Sa justice exigeait qu’il agisse, qu’il rende à chacun selon ses œuvres.
Cependant, au milieu de cette description effrayante, il y avait une lueur d’espoir. Car le jugement de Dieu n’était pas une fin en soi, mais un moyen de rétablir l’ordre et la justice. Après la tempête, après la colère, viendrait un temps de restauration. Ésaïe annonçait que le Seigneur établirait un nouveau ciel et une nouvelle terre, où la justice habiterait, et où la paix régnerait pour toujours.
Le prophète concluait son message par ces mots : « Cherchez dans le livre de l’Éternel, et lisez ! Aucun d’eux ne fera défaut, aucun ne manquera à son compagnon ; car sa bouche l’a ordonné, et son Esprit les rassemblera. Lui-même a jeté le sort pour eux, et sa main leur a partagé cette terre au cordeau ; ils la posséderont pour toujours, ils l’habiteront d’âge en âge. »
Ainsi, le jugement des nations, aussi terrible qu’il fût, était une préparation pour un avenir glorieux. Car le Seigneur, dans sa sagesse infinie, avait un plan pour son peuple et pour toutes les nations. Et ceux qui mettraient leur confiance en lui, qui chercheraient sa face et marcheraient dans ses voies, hériteraient de la terre et vivraient dans sa présence pour toujours.
Et le peuple, en entendant ces paroles, fut saisi de crainte et d’espérance. Car ils comprirent que le Dieu d’Israël était à la fois un Dieu de justice et de miséricorde, et que son amour était plus grand que sa colère. Et ils se tournèrent vers lui, cherchant à marcher dans ses voies, afin d’être trouvés justes au jour du jugement.