**La Vision du Rouleau Volant et de la Femme dans l’Épha**

Dans la quatrième année du règne du roi Darius, le prophète Zacharie reçut une nouvelle vision de la part de l’Éternel. C’était une nuit calme, où les étoiles brillaient avec une intensité particulière, comme si le ciel lui-même attendait avec impatience la révélation divine. Zacharie se tenait dans sa chambre, les yeux fermés, en prière, lorsqu’il sentit une présence puissante l’envelopper. Soudain, il fut transporté en esprit dans un lieu où le temps et l’espace semblaient se dissoudre, et où la voix de l’Éternel résonnait avec une clarté divine.

« Lève les yeux, Zacharie, et regarde ce qui apparaît devant toi », dit la voix.

Zacharie ouvrit les yeux et vit un immense rouleau volant dans les airs. Ce rouleau était d’une taille impressionnante, mesurant vingt coudées de long et dix coudées de large. Il flottait avec une grâce surnaturelle, comme porté par des mains invisibles. Le rouleau était ouvert, et ses paroles étaient écrites en lettres de feu, brillantes et indélébiles. Zacharie sentit son cœur battre plus fort en voyant ces mots qui semblaient brûler avec une colère sainte.

« Que vois-tu, Zacharie ? » demanda la voix de l’Éternel.

« Je vois un rouleau volant, immense et ouvert, avec des mots écrits en lettres de feu », répondit Zacharie, tremblant.

« Ce rouleau, dit l’Éternel, représente la malédiction qui sort sur toute la terre. D’un côté, il est écrit : “Maudit soit celui qui vole”, et de l’autre côté : “Maudit soit celui qui jure faussement par mon nom.” Cette malédiction entrera dans la maison du voleur et dans la maison de celui qui jure faussement par mon nom. Elle y demeurera et consumera tout, jusqu’aux poutres et aux pierres. »

Zacharie frissonna en entendant ces paroles. Il comprenait que l’Éternel ne tolérerait plus l’injustice et le péché parmi son peuple. La malédiction était un jugement divin, une purification nécessaire pour rétablir l’ordre et la justice.

Puis, la vision changea. Zacharie vit un récipient en forme d’épha, une grande mesure utilisée pour le grain. L’épha était posé sur le sol, et une femme était assise à l’intérieur. Elle était vêtue de vêtements sombres, et son visage était voilé, mais Zacharie pouvait sentir une aura de malice et de tromperie émaner d’elle. Elle semblait incarner tout ce qui était impur et corrompu.

« Que vois-tu maintenant, Zacharie ? » demanda la voix de l’Éternel.

« Je vois une femme assise dans un épha », répondit Zacharie.

« C’est l’iniquité, dit l’Éternel. Elle représente tout le péché et la rébellion de mon peuple. »

Alors, deux femmes apparurent, portant des ailes puissantes comme celles des cigognes. Leurs visages étaient sévères, et leurs ailes battaient avec une force surnaturelle. Elles s’approchèrent de l’épha, saisirent ses bords et s’élevèrent dans les airs, emportant la femme et l’épha avec elles.

« Où emportent-elles l’épha ? » demanda Zacharie, émerveillé.

« Elles l’emportent vers le pays de Shinear, pour y construire une maison, répondit l’Éternel. Là, l’épha sera posé sur son socle, et l’iniquité y sera enfermée. »

Zacharie comprit que cette vision symbolisait l’éloignement du péché du peuple de Dieu. L’iniquité serait retirée de la terre et enfermée dans un lieu éloigné, où elle ne pourrait plus nuire. C’était une promesse de purification et de restauration pour le peuple de l’Éternel.

La vision s’estompa, et Zacharie se retrouva dans sa chambre, le cœur rempli d’une paix profonde. Il savait que l’Éternel était à l’œuvre pour purifier son peuple et rétablir sa justice. Il écrivit soigneusement tout ce qu’il avait vu et entendu, afin que les générations futures puissent comprendre la grandeur et la sainteté de Dieu.

Ainsi, la vision du rouleau volant et de la femme dans l’épha resta gravée dans l’esprit de Zacharie, un rappel puissant que l’Éternel est un Dieu de justice, qui ne laissera pas le péché impuni, mais qui œuvre aussi pour la purification et la restauration de son peuple.