Bible Sacrée

Jonas et le Ricin Une Leçon de Miséricorde

**Jonas et le Ricin : Une Leçon de Miséricorde**

Le soleil se levait à l’horizon, répandant une lumière dorée sur les collines entourant Ninive. Jonas, assis à l’est de la ville, fixait d’un regard sombre les vastes murailles qui se dressaient devant lui. Il avait prêché avec force, annonçant la destruction imminente de la grande cité, et pourtant… rien ne s’était passé. Au contraire, les habitants, du plus humble au plus puissant, s’étaient repentis, revêtus de sacs et couverts de cendre. Et Dieu, dans Sa miséricorde infinie, avait épargné Ninive.

Jonas serra les poings, sentant une colère sourde monter en lui. « N’est-ce pas ce que je disais lorsque j’étais encore dans mon pays ? » murmura-t-il amèrement. « Je savais que Tu es un Dieu compatissant, lent à la colère et riche en bonté, et que Tu Te repens du mal que Tu as promis. C’est pourquoi j’ai fui à Tarsis ! »

Il s’adressait au ciel comme si l’Éternel Lui-même Se tenait devant lui, visible à ses yeux. Son cœur était lourd, non pas à cause du péché, mais à cause de la grâce. Il aurait préféré voir Ninive réduite en cendres, ces ennemis d’Israël punis pour leurs crimes. Mais Dieu avait choisi la miséricorde.

Épuisé par ses émotions tumultueuses, Jonas se construisit une petite hutte avec des branchages et s’assit à l’ombre, espérant y trouver un peu de répit. Le soleil de Mésopotamie était impitoyable, et la chaleur étouffante ajoutait à son irritation. Alors qu’il observait la ville au loin, un miracle se produisit.

Pendant la nuit, une plante poussa à une vitesse prodigieuse, un ricin, dont les larges feuilles vertes formèrent un épais auvent au-dessus de sa tête. Jonas, surpris mais ravi, sentit une fraîcheur bienfaisante l’envelopper. Son cœur s’apaisa quelque peu, et pour la première fois depuis des jours, il s’endormit paisiblement, protégé par cette providence inattendue.

Mais au petit matin, lorsque les premiers rayons du soleil perçaient encore une fois l’horizon, Dieu envoya un ver qui rongea la base du ricin, le faisant se dessécher en quelques heures. Puis, comme pour accentuer l’épreuve, un vent brûlant souffla de l’est, et le soleil frappa la tête de Jonas avec une intensité insupportable.

Épuisé, assoiffé, accablé par la chaleur, Jonas sentit son âme défaillir. « La mort serait préférable à cette souffrance ! » s’écria-t-il, les lèvres gercées par la soif.

Alors, la voix de l’Éternel se fit entendre, douce mais ferme : « Est-ce à bon droit que tu t’irrites à cause de ce ricin ? »

Jonas, le visage durci par l’amertume, répondit sans hésiter : « Oui, j’ai raison de m’irriter jusqu’à désirer la mort ! »

Dieu alors lui dit : « Toi, tu as pitié de ce ricin qui ne t’a coûté aucune peine, que tu n’as pas fait pousser, qui est né en une nuit et a péri en une nuit. Et Moi, Je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, où vivent plus de cent vingt mille êtres humains qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, sans compter les nombreux animaux ? »

Le silence s’installa, lourd de sens. Jonas resta assis, le regard perdu vers la ville, tandis que les paroles de Dieu résonnaient dans son cœur. Il comprit alors la profondeur de la miséricorde divine, bien plus vaste que sa propre colère, plus grande que sa compréhension limitée.

Et dans ce moment, sous le soleil implacable, Jonas, le prophète récalcitrant, reçut la plus grande leçon de sa vie : Dieu aime même ceux que nous méprisons, et Sa grâce s’étend bien au-delà de nos propres frontières.

La fin de l’histoire ne nous dit pas si Jonas se repentit pleinement de son attitude, mais une chose était certaine : l’Éternel avait parlé, et Sa parole demeurait, comme un appel éternel à la compassion.

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