**Le Déluge et l’Alliance : La Miséricorde de Dieu**

Après quarante jours et quarante nuits de pluies torrentielles, les eaux du déluge avaient tout englouti sous le ciel. Les montagnes les plus hautes étaient submergées, et toute chair qui se mouvait sur la terre avait péri, selon la parole de l’Éternel. Seul Noé, sa famille, et les animaux dans l’arche avaient été épargnés.

Mais Dieu se souvint de Noé.

Dans les profondeurs des cieux, le cœur du Créateur s’émut de compassion. Il fit passer un vent sur la terre, et les eaux commencèrent à s’apaiser. Les sources de l’abîme se refermèrent, et les écluses des cieux se fermèrent. Peu à peu, les flots tumultueux se retirèrent, se retirèrent encore, jusqu’à ce que l’arbre vînt reposer sur les montagnes d’Ararat.

Noé attendit.

Les jours passèrent, puis les semaines. Les eaux continuaient de diminuer, et au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre qu’il avait faite dans l’arche. Il lâcha un corbeau, qui s’envola, allant et revenant jusqu’à ce que la terre fût sèche. Puis il envoya une colombe, pour voir si les eaux avaient baissé. Mais elle ne trouva aucun lieu où poser la plante de son pied et revint vers lui. Noé étendit la main, la prit, et la ramena dans l’arche.

Il attendit encore sept jours, puis la lâcha de nouveau. Le soir venu, la colombe revint à lui, portant dans son bec une feuille d’olivier toute fraîche. Noé sut alors que les eaux s’étaient retirées de la surface de la terre. Une semaine plus tard, il envoya une dernière fois la colombe, et elle ne revint plus.

Alors Noé ôta la couverture de l’arche et regarda. Voici, la terre était sèche ! Mais il n’en sortit point encore, car il craignait l’Éternel et attendit Son ordre.

Enfin, Dieu parla à Noé :

— Sors de l’arche, toi, ta femme, tes fils et les femmes de tes fils avec toi. Fais sortir avec toi tous les animaux qui sont avec toi, afin qu’ils se répandent sur la terre, qu’ils soient féconds et multiplient.

Noé obéit. Un à un, les bêtes quittèrent l’arche, chacune selon son espèce. Les lions rugirent en foulant à nouveau le sol, les aigles déployèrent leurs ailes vers les cieux, et les brebis sortirent en troupeaux paisibles. Noé, sa femme, ses fils Sem, Cham et Japhet, et leurs épouses, contemplèrent ce monde nouveau, lavé du péché mais portant encore les cicatrices du jugement divin.

Alors Noé bâtit un autel à l’Éternel. Il prit de tous les animaux purs et de tous les oiseaux purs, et offrit des holocaustes sur l’autel. La fumée du sacrifice monta vers les cieux, agréable à Dieu.

L’Éternel respira l’odeur apaisante et dit en Son cœur :

— Je ne maudirai plus jamais la terre à cause de l’homme, car le cœur de l’homme est porté au mal dès sa jeunesse. Je ne frapperai plus tout être vivant comme Je l’ai fait. Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront point.

Puis Dieu bénit Noé et ses fils :

— Soyez féconds, multipliez, et remplissez la terre.

Et Il établit Son alliance avec eux, promettant de ne plus détruire toute chair par les eaux du déluge. Comme signe de cette alliance éternelle, Il plaça Son arc dans la nuée : l’arc-en-ciel, qui brillerait désormais après la pluie, rappelant à toutes les générations la miséricorde du Très-Haut.

Ainsi, Noé, le juste, devint le père d’une humanité nouvelle, et la terre, purifiée, fut rendue à ceux qui craignent le Seigneur.