Bible Sacrée

Le Jubilé de la Miséricorde

**Le Jubilé de la Miséricorde**

En ces jours-là, Moïse, le serviteur de l’Éternel, rassembla le peuple d’Israël au pied du mont Horeb. Le soleil, ardent et généreux, inondait la vallée d’une lumière dorée, tandis que des milliers de tentes blanches s’étendaient à perte de vue, telles des brebis paisibles sous la garde de leur berger. Le cœur de Moïse brûlait alors d’un message divin, une parole qui devait sceller l’alliance entre Dieu et son peuple dans la justice et la miséricorde.

« Écoutez, ô Israël ! » proclama-t-il d’une voix puissante, portée par le vent du désert. « L’Éternel, votre Dieu, vous commande aujourd’hui d’observer l’année de la remise ! »

Les visages se tournèrent vers lui, empreints de respect et de curiosité. Des vieillards aux barbes argentées aux jeunes mères serrant leurs nourrissons contre elles, tous retenaient leur souffle.

« Au bout de sept ans, vous ferez relâche, continua Moïse. Tout créancier qui aura prêté de l’argent à son frère le libérera de sa dette. Vous n’exigerez rien de lui, car c’est l’année de la remise en l’honneur de l’Éternel. »

Un murmure parcourut l’assemblée. Certains hochaient la tête avec approbation, tandis que d’autres, les plus riches, échangeaient des regards inquiets. Parmi eux se tenait Shélomith, un marchand aux mains couvertes de bagues d’or, qui avait prêté de grandes sommes à ses compatriotes dans les temps de famine.

« Mais si nous effaçons les dettes, comment serons-nous remboursés ? » murmura-t-il à son voisin.

Moïse, comme s’il avait perçu ces craintes, leva les mains vers le ciel. « Gardez-vous de penser mal en votre cœur, en disant : « La septième année approche, et je ne prêterai point à mon frère ! » Ce serait un péché devant l’Éternel. Donnez-lui généreusement, et que votre cœur ne lui refuse rien. Car en retour, l’Éternel vous bénira dans tout ce que vous ferez. »

Les paroles résonnèrent comme un écho divin. Au premier rang, un homme nommé Éliézer, dont la tunique était usée par les années de labeur, sentit des larmes couler sur ses joues creusées par la faim. Il devait une lourde dette à Shélomith depuis la mort de ses récoltes.

Shélomith, le cœur étreint par ces paroles, baissa les yeux. La loi de Dieu était claire : il ne devait pas agir en exploiteur, mais en frère.

Moïse poursuivit : « S’il se trouve parmi vous un pauvre, quel qu’il soit, n’endurcissez pas votre cœur et ne fermez pas votre main. Ouvrez-la largement et donnez-lui ce dont il a besoin. Car les pauvres ne disparaîtront jamais de cette terre ; c’est pourquoi je vous ordonne d’être généreux envers eux. »

Le soir tombait, teintant le ciel de pourpre et d’or. Le peuple se dispersa, méditant ces commandements. Shélomith, au lieu de rentrer directement sous sa tente, se dirigea vers la humble demeure d’Éliézer.

« Frère, dit-il en lui tendant un rouleau scellé, voici l’acte de ta dette. À partir de ce jour, tu es libre. Et prends aussi ce sac de grain pour ta famille. »

Éliézer, tremblant d’émotion, tomba à genoux. « Que l’Éternel te bénisse, toi et ta maison ! »

Ainsi fut accomplie la parole de Dieu. Et dans tout le camp d’Israël, ceux qui avaient craint la pauvreté retrouvèrent l’espérance, car ils avaient appris que la vraie richesse était d’obéir à l’Éternel et de marcher dans Sa miséricorde.

Et Moïse, contemplant cette scène, sut que le cœur du peuple était encore capable d’écouter la voix de Dieu. Car l’année de la remise n’était pas seulement une loi, mais un reflet du caractère même de l’Éternel : lent à la colère et riche en bonté.

Ainsi Israël devait-il être saint, comme Celui qui l’avait racheté.

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