**Le Mystère de la Sagesse Divine**
Dans la ville animée de Corinthe, où les philosophes discutaient avec passion dans les places publiques et où les marchands négociaient bruyamment leurs biens, l’apôtre Paul se tenait humblement au milieu des croyants. Le soleil couchant drapait les colonnes de marbre d’une lumière dorée, mais son cœur était tourné vers une lumière bien plus grande—celle de la sagesse de Dieu.
Il avait décidé de ne rien leur annoncer, si ce n’est Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Son arrivée parmi eux n’avait été marquée ni par l’éloquence persuasive des orateurs grecs, ni par les arguments complexes des sages de ce monde. Non, il était venu dans la faiblesse, avec crainte et tremblement, sachant que la puissance de son message ne reposait pas sur les mots humains, mais sur la démonstration de l’Esprit.
Un soir, alors que la brise marine apportait un peu de fraîcheur après une journée étouffante, Paul s’assit parmi les nouveaux convertis. Certains d’entre eux, autrefois disciples des philosophes stoïciens ou épicuriens, avaient encore du mal à comprendre. Un homme nommé Démétrios, ancien rhéteur, lui demanda avec perplexité :
— *Paul, pourquoi ne utilises-tu pas des raisonnements plus profonds, des paroles enjolivées pour convaincre les savants de cette ville ? Ne serait-ce pas plus efficace ?*
Paul sourit, ses yeux reflétant une paix surnaturelle.
— *Frère, si je venais à vous avec des discours savants, la croix du Christ perdrait son pouvoir. Car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. Les princes de ce siècle, avec toute leur intelligence, n’ont pas reconnu le Seigneur de gloire, sinon ils ne l’auraient pas crucifié.*
Les paroles de Paul résonnèrent comme un écho des Écritures. Il continua, sa voix empreinte d’une conviction profonde :
— *Mais ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, et ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, voilà ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. Et c’est à nous qu’Il l’a révélé par son Esprit.*
Un silence s’installa, rompu seulement par le bruissement des feuilles des oliviers voisins. Les cœurs étaient touchés. Une femme nommée Lydia, qui écoutait attentivement, murmura :
— *Mais comment pouvons-nous comprendre ces choses si elles sont si profondes ?*
Paul inclina la tête avec bienveillance.
— *L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui. Mais nous, nous avons l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les dons que Dieu nous a accordés. Et nous en parlons non avec des mots enseignés par la sagesse humaine, mais avec ceux enseignés par l’Esprit.*
La nuit tombait maintenant, et les étoiles commençaient à scintiller au-dessus de Corinthe. Les disciples se dispersèrent lentement, méditant ces paroles. Certains avaient encore des questions, mais une certitude grandissait en eux : la vraie sagesse ne se trouvait pas dans les débats sans fin des hommes, mais dans le mystère révélé par Dieu à ceux qui croyaient.
Et ainsi, sous le ciel étoilé de Grèce, la vérité de 1 Corinthiens 2 prenait vie : la sagesse divine, cachée avant les siècles, était maintenant manifestée par l’Esprit à ceux qui aimaient Dieu.