**Le Jugement des Idoles et la Grandeur du Vrai Dieu**

Le prophète Jérémie se tenait au milieu du peuple de Juda, son cœur lourd sous le poids de la parole que l’Éternel lui avait confiée. Autour de lui, Jérusalem bruissait d’activités, mais une activité qui attristait profondément l’esprit de Dieu. Les rues étaient remplies d’artisans occupés à sculpter des idoles de bois, à les recouvrir d’or et d’argent, tandis que les prêtres des faux dieux enseignaient au peuple à se prosterner devant ces objets inertes.

Jérémie leva les yeux vers les collines environnantes, où les autels païens fumaient encore des sacrifices offerts à Baal et aux astres du ciel. Son âme frémit de douleur. Alors, d’une voix forte, il commença à proclamer la parole du Seigneur :

« Écoutez la parole que l’Éternel vous adresse, maison d’Israël ! Ainsi parle le Seigneur : *N’imitez pas la voie des nations, ne craignez pas les signes du ciel sous lesquels les païens tremblent. Car les coutumes des peuples ne sont que vanité !* »

Il désigna du doigt une idole transportée sur un char, enveloppée de pourpre et d’étoffes précieuses. « Regardez ces statues ! Elles sont taillées dans le bois par la main d’un artisan, façonnées au ciseau. On les pare d’argent et d’or, on les fixe avec des clous pour qu’elles ne vacillent pas. Ces choses ne parlent pas, elles ne marchent pas, il faut les porter ! Ne les craignez point, car elles ne peuvent faire ni mal ni bien ! »

La foule commença à se rassembler, certains avec curiosité, d’autres avec irritation. Un marchand d’idoles, dont la fortune dépendait de ces pratiques, s’écria : « Qui es-tu pour condamner ce que nos pères ont toujours fait ? Ces dieux nous protègent ! »

Jérémie, rempli de l’Esprit de Dieu, répondit : « Ils ne sont que tromperie, une œuvre d’illusion ! Au jour du jugement, ils périront. » Puis, élevant les mains vers le ciel, il s’exclama : « Nul n’est semblable à toi, ô Éternel ! Tu es grand, et ton nom est puissant. Qui ne te craindrait, Roi des nations ? Oui, c’est à toi qu’appartient cette crainte ! »

Il continua, décrivant la souveraineté du Dieu vivant : « C’est lui qui a fondé la terre par sa sagesse, qui a étendu les cieux par son intelligence. À sa voix, les eaux mugissent dans les cieux, il fait monter les nuages des extrémités de la terre, il lance les éclairs pour la pluie, il tire le vent de ses trésors. »

Un silence tomba sur l’assemblée alors que la majesté de ces paroles les frappait. Certains se souvenaient des prodiges de l’Éternel, de la sortie d’Égypte, de la traversée de la mer Rouge. Mais d’autres, endurcis, murmuraient entre eux.

Jérémie, voyant leur obstination, annonça solennellement : « Ainsi parle l’Éternel : Voici, les jours viennent où je visiterai tous les circoncis qui ne le sont pas de cœur – ceux qui, malgré l’alliance, adorent les idoles. Car toutes les nations sont incirconcises, mais toute la maison d’Israël est incirconcise de cœur ! »

Puis, se tournant vers les chefs du peuple, il ajouta : « Rassemblez vos ballots, car vous serez chassés de ce pays. Je vais lancer les habitants de Juda loin de leur terre, à cause de leur infidélité. »

Certains parmi le peuple, touchés par ces paroles, commencèrent à pleurer. Une femme, tenant une petite idole domestique, la laissa tomber dans la poussière. « Que devons-nous faire ? » demanda-t-elle.

Jérémie répondit avec compassion : « Revenez à l’Éternel, votre Dieu ! Lui seul est vivant, lui seul peut sauver. Les idoles ne sont que mensonge, mais notre Dieu règne éternellement. »

Et alors que le soleil déclinait, jetant des ombres sur la ville rebelle, Jérémie resta là, proclamant encore la vérité, tandis que le jugement et la miséricorde de Dieu planaient sur Juda.

**Ainsi parle l’Éternel : *Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le fort ne se glorifie pas de sa force, que le riche ne se glorifie pas de sa richesse. Mais que celui qui se glorifie se glorifie en ceci : de me connaître, moi, l’Éternel, qui exerce la bonté, le droit et la justice sur la terre. Car c’est en cela que je prends plaisir.***

Et la parole de Jérémie résonna dans les cœurs, appelant à un choix : continuer dans l’erreur, ou revenir au Dieu vivant, le seul digne d’adoration.