**Le Forgeron et le Bois Mort : Une Histoire d’Idoles et de Foi**

Dans les rues animées de Babylone, où les marchands vendaient leurs biens et où les prêtres des faux dieux parcouraient les places publiques, un homme nommé Caleb observait avec tristesse l’aveuglement de son peuple. Les Israélites, exilés loin de Jérusalem, avaient commencé à se laisser séduire par les idoles des nations environnantes. Caleb, un homme pieux qui méditait souvent les paroles des prophètes, se souvenait des mots d’Ésaïe : *« Ils ne savent rien et ne comprennent rien, car leurs yeux sont enduits afin de ne point voir, et leur cœur afin de ne point comprendre. »* (Ésaïe 44:18).

Un jour, en traversant le quartier des artisans, Caleb s’arrêta devant l’échoppe d’un forgeron nommé Shamash. L’homme, renommé pour son habileté, façonnait avec soin une statue en argent représentant Marduk, le dieu babylonien. À côté de lui, un autre artisan, un sculpteur du nom de Nabu, taillait avec précision une idole en bois, polissant chaque détail pour lui donner une apparence majestueuse.

Caleb s’approcha et demanda : *« Shamash, pourquoi passes-tu tant d’efforts à créer une chose qui ne peut ni voir ni entendre ? »*

Le forgeron, le front couvert de sueur, répondit avec fierté : *« Cette statue sera placée dans le grand temple, et les peuples viendront l’adorer. Elle apportera richesse et protection à ceux qui lui offriront des sacrifices. »*

Caleb soupira et pointa du doigt un morceau de bois tombé au sol. *« Regarde, avant que tu ne le sculptes, ce bois servait à allumer un feu pour cuire le pain ou réchauffer une maison. Maintenant, tu en fais un dieu, et tu te prosternes devant lui. Comment une chose que tu as toi-même façonnée peut-elle te sauver ? »*

Shamash se mit en colère. *« Tu insultes notre divinité ! Marduk est puissant, et Nabu ici présent lui donne vie par son art ! »*

Nabu, le sculpteur, ajouta : *« Après avoir travaillé ce bois, je me prosterne devant lui et je prie : « Délivre-moi, car tu es mon dieu ! » »*

Caleb secoua la tête avec compassion. *« Ne comprenez-vous pas ? Ce bois est le même que celui que vous brûlez pour vous chauffer. Comment peut-il être à la fois votre serviteur et votre maître ? Le vrai Dieu, le Seigneur d’Israël, n’a pas été façonné par des mains humaines. C’est Lui qui nous a formés, qui a versé Son Esprit sur nous, et qui nous rachètera. »*

Les deux artisans se moquèrent de lui, mais Caleb continua : *« Un jour, Dieu fera couler des eaux dans le désert pour Son peuple assoiffé. Il effacera vos péchés comme un nuage disparaît, et Il dira : « Je suis le premier et Je suis le dernier, en dehors de Moi, il n’y a point de Dieu. » »*

Les paroles de Caleb résonnèrent dans le cœur de quelques passants qui s’étaient arrêtés pour écouter. Parmi eux, une jeune femme nommée Miriam, dont le père avait autrefois servi dans le Temple de Jérusalem, sentit son âme s’enflammer. *« Caleb a raison, murmura-t-elle. Nous avons oublié le Dieu vivant pour adorer des objets muets. »*

Peu à peu, un petit groupe d’exilés commença à se rassembler autour de Caleb, assoiffés de vérité. Ils se souvinrent des promesses de l’Éternel, qui avait dit par la bouche d’Ésaïe : *« Je répandrai de l’eau sur celui qui a soif, et des ruisseaux sur la terre aride. »* (Ésaïe 44:3).

Alors que le soleil déclinait sur Babylone, Caleb et ceux qui l’avaient écouté se retirèrent pour prier ensemble, tournant leur cœur vers Jérusalem et vers le Dieu qui, un jour, les ramènerait dans leur terre.

Pendant ce temps, Shamash et Nabu achevèrent leurs idoles, les couvrirent d’or et d’argent, et les placèrent dans un temple somptueux. Mais tandis que les prêtres chantaient des hymnes à des statues inertes, Caleb et les fidèles chuchotaient dans l’obscurité : *« Souvenez-vous de ces choses, ô Jacob ! Car vous êtes Mon serviteur, Israël. Je vous ai formé, vous êtes Mon serviteur. Je vous ai racheté, et vous ne serez pas oublié par Moi. »* (Ésaïe 44:21).

Et dans le silence de la nuit, la promesse de Dieu brillait plus fort que toutes les idoles de Babylone.