**Le Chant des Victorieux**
Dans les temps anciens, alors que le peuple de Dieu habitait encore Jérusalem sous la protection de l’Éternel, il y eut une période de grande joie et de louange. Les fidèles se rassemblaient chaque soir dans les cours du Temple, leurs cœurs remplis d’allégresse, car Dieu avait accompli de grandes choses pour eux.
Un soir, alors que le soleil descendait derrière les collines de Judée, une foule nombreuse se pressa dans la cour des adorateurs. Parmi eux se trouvait un jeune homme nommé Eliab, un lévite au cœur pur, connu pour sa voix mélodieuse et sa passion pour les cantiques de Sion. Ce soir-là, il sentit une ferveur inhabituelle monter en lui, comme un feu qui ne pouvait être contenu.
« Chantez à l’Éternel un cantique nouveau ! » s’écria-t-il, levant les mains vers le ciel.
Sa voix résonna comme une trompette, claire et puissante, et aussitôt, la foule se joignit à lui. Les tambourins retentirent, les harpes vibrèrent sous les doigts agiles des musiciens, et les danses commencèrent, gracieuses et pleines de ferveur. Les enfants coururent entre les rangs, agitant des branches d’olivier, tandis que les anciens, le visage illuminé par la joie, frappaient des mains en rythme.
« Que les saints se réjouissent dans leur gloire, qu’ils poussent des cris de joie sur leur couche ! »
La louange montait comme un parfum agréable vers le trône de Dieu. Et dans cette atmosphère de célébration, une présence divine se manifesta. L’Esprit de l’Éternel descendit sur l’assemblée, et beaucoup furent saisis d’une conviction profonde : Dieu les appelait non seulement à le louer, mais aussi à marcher dans sa justice.
Car ce n’était pas une simple fête. Le psalmiste avait écrit :
*« Que les louanges de Dieu soient dans leur bouche, et l’épée à deux tranchants dans leur main. »*
Eliab, inspiré, s’avança devant le peuple. « Frères, ne voyez-vous pas ? Notre louange n’est pas seulement une mélodie, mais une arme ! L’Éternel nous donne autorité sur les ennemis de son royaume. Par notre adoration, nous brisons les chaînes de l’oppression ! »
Peu après, des nouvelles alarmantes parvinrent à Jérusalem. Une armée ennemie, les Ammonites, marchait vers la ville sainte, menaçant de tout détruire. Le roi et ses conseillers tremblèrent, mais les fidèles qui avaient participé à la grande louange se souvinrent des paroles du psaume.
Cette nuit-là, au lieu de se préparer pour la bataille avec crainte, ils se rassemblèrent à nouveau dans le Temple. Ils chantèrent, dansèrent, et proclamèrent la grandeur de Dieu jusqu’à l’aube. Et quand le soleil se leva, un messager arriva, essoufflé : « L’armée ennemie a été frappée de confusion ! Ils se sont entretués dans la nuit, et les survivants ont fui ! »
Le peuple tomba à genoux, reconnaissant. Eliab, les larmes aux yeux, murmura : « L’Éternel a fait de nous des vainqueurs par le chant de nos louanges. »
Ainsi s’accomplit la parole du Psaume 149 : Dieu avait donné à son peuple la victoire par leur adoration, exaltant les humbles et terrassant les orgueilleux. Et de génération en génération, on raconta cette histoire, pour rappeler que la louange des saints est une arme puissante entre les mains du Très-Haut.
**Fin.**