**Le Banquet de l’Alliance Éternelle**

En ces jours-là, dans un pays aride où les hommes erraient comme des brebis sans berger, la voix du Seigneur retentit comme un torrent puissant, traversant les déserts des cœurs affamés.

*« Oh ! Vous tous qui avez soif, venez aux eaux ! »* proclamait le prophète Isaïe, les bras levés vers le ciel brûlant. *« Même celui qui n’a pas d’argent, qu’il vienne, qu’il achète et mange ! »*

Dans un petit village aux maisons de pierre grise, un homme nommé Éliakim, marchand ruiné par les dettes, entendit ces paroles. Les joues creusées par la faim, il se traîna jusqu’à la place du marché, où les riches étalaient leurs pains dorés et leurs outres de vin. Mais lui, les mains vides, ne pouvait que regarder avec envie.

Soudain, un vieillard à la barbe blanche comme la neige du Carmel s’approcha. *« Pourquoi dépenses-tu ton argent pour ce qui ne nourrit pas ? »* demanda-t-il, posant une main rugueuse sur l’épaule d’Éliakim. *« Écoutez-moi donc, et mangez ce qui est bon ! »*

Éliakim, perplexe, répondit : *« Mais je n’ai rien à donner en échange. »*

Le vieillard sourit, ses yeux brillant comme des braises. *« Le Seigneur a préparé un festin—non de pain et de vin, mais de Sa parole, qui ne retourne jamais à Lui sans effet. »*

Alors, il conduisit Éliakim hors du village, jusqu’à une colline où coulait un ruisseau cristallin. Autour, des arbres fruitiers ployaient sous le poids des grenades, des figues et des raisins. Une table était dressée, couverte de mets succulents—du miel des rochers, du lait onctueux, et du pain plus doux que le miel.

*« Mais… qui a préparé cela ? »* murmura Éliakim, émerveillé.

*« Celui qui appelle les étoiles par leur nom, »* répondit le vieillard. *« Il t’invite à Son alliance éternelle. »*

Alors, Éliakim s’assit et mangea jusqu’à être rassasié. Et tandis qu’il buvait à la coupe débordante, il comprit : ces dons n’étaient pas pour lui seul.

*« Allez, »* dit le vieillard, *« annoncez à tous les affamés que Dieu offre une nourriture qui ne périt pas. »*

Éliakim se leva, transformé. Il courut vers le village, criant : *« Pourquoi peinez-vous pour ce qui ne rassasie pas ? Le Seigneur vous appelle—écoutez, et votre âme vivra ! »*

Certains se moquèrent, mais d’autres, les pauvres, les brisés, le suivirent jusqu’au festin. Et là, sous le ciel pourpre du crépuscule, ils goûtèrent à la miséricorde divine—une alliance plus sûre que les montagnes, une promesse qui ne se rompra jamais.

Car la parole du Seigneur accomplira toujours ce pour quoi Il l’a envoyée.

**Fin.**