**Le Chant de la Nouvelle Création**

Le soleil se levait à peine sur les collines de Juda, teintant le ciel de pourpre et d’or, lorsque le vieux prophète Éliakim se tint sur les hauteurs de Jérusalem. Les premières lueurs du jour caressaient les pierres blanches du Temple, et un vent léger portait avec lui les parfums des oliviers et des champs en fleurs. Ce matin-là, Éliakim sentait dans son cœur une ferveur inhabituelle, comme si les cieux eux-mêmes retenaient leur souffle.

Il ouvrit les bras et commença à déclamer d’une voix puissante, portée par l’Esprit :

*« Chantez à l’Éternel un cantique nouveau ! Chantez à l’Éternel, vous tous habitants de la terre ! »*

Sa voix résonna dans les ruelles étroites de la ville, éveillant les marchands et les pèlerins. Des enfants, curieux, s’approchèrent, leurs yeux brillants d’émerveillement. Des femmes interrompirent leurs tâches pour écouter. Même les soldats romains postés près des portes tournèrent la tête, intrigués par cette proclamation.

Éliakim continua, les yeux levés vers le ciel :

*« Proclamez chaque jour la bonne nouvelle de son salut ! Racontez parmi les nations sa gloire, parmi tous les peuples ses merveilles ! »*

Un pêcheur du lac de Galilée, de passage à Jérusalem pour vendre sa cargaison, s’arrêta net. Ces paroles lui rappelaient les enseignements de ce Rabbi dont on parlait tant, celui qui multipliait les pains et calmait les tempêtes. Était-ce un signe ?

Soudain, un groupe de lévites, alertés par la rumeur, sortirent du Temple avec leurs harpes et leurs lyres. Sans un mot, ils se joignirent au prophète, et leurs instruments se mirent à jouer une mélodie céleste, comme si la musique elle-même était une offrande à l’Éternel.

Éliakim, inspiré, éleva encore la voix :

*« Car l’Éternel est grand et très digne de louange ; il est redoutable par-dessus tous les dieux ! Tous les dieux des peuples ne sont que des idoles, mais l’Éternel a fait les cieux ! »*

Un silence sacré tomba sur l’assemblée. Même les oiseaux semblaient cesser leur chant. Dans ce moment, chacun sentait la présence du Très-Haut, comme une brise puissante et douce à la fois.

Puis, comme emporté par une vision, Éliakim décrivit les cieux nouveaux et la terre nouvelle que Dieu préparait :

*« Que les cieux se réjouissent, et que la terre tressaille d’allégresse ! Que la mer retentisse avec tout ce qu’elle contient ! Que les champs exultent avec tout ce qui s’y trouve ! Que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie devant l’Éternel ! »*

Un murmure d’émerveillement parcourut la foule. Les lévites jouaient maintenant une mélodie envoûtante, et certains se mirent à danser, leurs tuniques tournoyant comme les ailes des anges.

Éliakim, les larmes aux yeux, conclut :

*« Car il vient, oui, il vient pour juger la terre ! Il jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa fidélité ! »*

Alors, comme si le ciel répondait à cette proclamation, un éclair de lumière traversa l’horizon, bien qu’il n’y eût aucun nuage. Les gens tombèrent à genoux, le cœur rempli de crainte et d’espérance.

Ce jour-là, Jérusalem entendit plus qu’un simple psaume. Elle entendit l’écho de l’éternité, l’annonce d’un Royaume qui ne passerait jamais. Et longtemps après qu’Éliakim eut disparu dans la foule, son chant resta gravé dans les cœurs, comme une promesse divine :

*L’Éternel règne. Que la terre en soit transportée de joie.*