**Les Philistins rejettent David**
Le soleil commençait à décliner à l’horizon, teintant le ciel de pourpre et d’or au-dessus du camp des Philistins. Les tentes, alignées avec une rigueur militaire, s’étendaient à perte de vue, tandis que les soldats affûtaient leurs épées et ajustaient leurs armures en préparation de la bataille imminente contre Israël. Au milieu de cette agitation, David et ses six cents hommes se tenaient prêts, enrôlés sous la bannière d’Akich, roi de Gath. Depuis des mois, ils avaient trouvé refuge chez les Philistins, fuyant la colère du roi Saül. Mais aujourd’hui, alors que les armées se rassemblaient pour la guerre, un murmure inquiet parcourait les rangs des princes philistins.
Les chefs des provinces philistines, venus de leurs cités respectives, avançaient d’un pas lourd vers le quartier général d’Akich. Leurs visages étaient fermés, leurs regards chargés de méfiance. Parmi eux se trouvaient les princes d’Askalon, d’Asdod, d’Ékron et de Gath. Ils s’arrêtèrent devant Akich, leurs armures étincelant sous les derniers rayons du soleil.
« Qu’est-ce que ces Hébreux font ici ? » demanda l’un d’eux d’une voix tranchante, désignant David et ses hommes.
Akich, confiant, répondit : « Ne reconnaissez-vous pas David, l’ancien serviteur de Saül, roi d’Israël ? Il est avec moi depuis des mois, voire des années, et je n’ai trouvé en lui aucune faute depuis son arrivée. Au contraire, il a été loyal en toutes choses. »
Mais les princes secouèrent la tête avec véhémence. « Renvoie cet homme ! Qu’il retourne à l’endroit que tu lui as assigné. Qu’il ne descende pas avec nous sur le champ de bataille, de peur qu’il ne se tourne contre nous une fois le combat engagé. Comment pourrait-il regagner la faveur de son maître, sinon en lui livrant nos têtes ? N’est-ce pas ce David dont les femmes d’Israël chantaient : *Saül a frappé ses milliers, et David ses dizaines de milliers* ? »
Leurs paroles résonnèrent comme un coup de tonnerre. Akich, bien que confiant en la loyauté de David, ne pouvait ignorer l’inquiétude unanime de ses pairs. Il fit donc appeler David et lui dit avec regret : « Aussi vrai que l’Éternel est vivant, tu es un homme droit à mes yeux. Ta conduite depuis ton arrivée chez moi a été irréprochable. Mais les princes ne veulent pas de toi dans cette bataille. Retourne donc en paix, afin de ne pas leur déplaire. »
David, feignant l’indignation, s’exclama : « Qu’ai-je donc fait, mon seigneur le roi ? Pourquoi ne puis-je combattre contre les ennemis de mon seigneur ? »
Mais Akich, bienveillant mais ferme, répondit : « Je le sais, tu es aussi agréable à mes yeux qu’un ange de Dieu. Mais les princes ont parlé, et leur décision est sans appel. Lève-toi dès le matin, toi et les hommes qui t’accompagnent, et partez dès que paraîtra la lumière. »
Le cœur de David était partagé. D’un côté, il était soulagé de ne pas avoir à lever la main contre son propre peuple. De l’autre, il devait feindre la déception pour ne pas éveiller les soupçons. Ainsi, au petit matin, David et ses hommes plièrent leurs tentes et quittèrent le camp philistin, retournant vers le pays des Philistins, tandis que l’armée se dirigeait vers Jizreel pour affronter Israël.
Dieu, dans Sa sagesse infinie, avait une fois de plus protégé David d’une situation impossible. Sans qu’il ait eu à combattre, à trahir ou à fuir, la Providence avait ordonné les événements pour qu’il soit écarté du danger. Ainsi, tandis que les Philistins se préparaient à la guerre, David et ses hommes reprirent leur route, ignorant encore les épreuves qui les attendaient à leur retour à Tsiklag.
La main de l’Éternel était sur lui, le guidant à travers chaque tempête, chaque danger, chaque choix difficile. Car Dieu avait des desseins bien plus grands pour Son oint, et aucun roi philistin, aucune armée ennemie, ne pouvait entraver Sa volonté.