**Le Psaume de la Présence Divine**
Dans les temps anciens, avant que les rois d’Israël ne règnent sur Jérusalem, il y avait un homme nommé Elnathan, un berger des collines de Juda. Bien qu’il ne fût ni prophète ni prêtre, son cœur brûlait d’un amour profond pour le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Chaque soir, alors que les étoiles se rallumaient une à une dans le ciel, Elnathan s’asseyait près de son feu de camp et méditait sur les mystères du Très-Haut.
Un soir, alors qu’il gardait son troupeau dans une vallée isolée, une angoisse inexplicable s’empara de son cœur. Il se sentait seul, comme si même les étoiles ne pouvaient percer l’obscurité de son âme. C’est alors qu’il leva les yeux vers les cieux et murmura : *« Seigneur, Tu me sondes et Tu me connais. »*
Soudain, une brise légère enveloppa Elnathan, et il entendit comme un murmure dans le vent : *« Je sais quand tu t’assieds et quand tu te lèves. »* Le berger frémit, car il comprit que c’était la voix de l’Éternel. Il tomba face contre terre, saisi d’une crainte révérencielle.
*« Même de loin, Tu pénètres mes pensées »,* murmura-t-il.
La voix divine répondit : *« Je discerne ton chemin et tes repos. Toutes tes voies Me sont familières. »*
Elnathan sentit son cœur battre plus fort. Il se releva lentement et contempla l’immensité de la nuit. *« Où pourrais-je aller loin de Ton esprit ? Où pourrais-je fuir loin de Ta face ? »*
Alors, dans une vision, il fut transporté jusqu’aux sommets des montagnes les plus hautes, là où l’aube caresse les pics enneigés. La voix de l’Éternel résonna : *« Si je monte aux cieux, tu y es. Si je me couche au séjour des morts, te voici. »*
Puis, Elnathan se trouva sur les rivages d’une mer déchaînée, où les vagues rugissaient comme des bêtes sauvages. Une main invisible le guida vers une barque, et il navigua jusqu’aux confins de l’occident. Mais là encore, la voix le poursuivit : *« Si je prends les ailes de l’aurore et que j’habite au-delà de la mer, même là, Ta main me conduira. »*
Soudain, la vision changea. Elnathan se vit dans l’obscurité totale, comme enfermé dans les entrailles de la terre. Mais une lueur divine perça les ténèbres, et la voix déclara : *« Les ténèbres ne sont point ténèbres devant Toi. La nuit brille comme le jour. »*
Alors, le berger comprit que rien ne pouvait le séparer de l’amour de son Créateur. Il se mit à pleurer, non de peur, mais d’une joie profonde. *« C’est Toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le ventre de ma mère. Je Te loue, car je suis une créature merveilleuse. »*
La vision s’estompa, et Elnathan se retrouva à genoux dans l’herbe fraîche, les premières lueurs de l’aube illuminant l’horizon. Son âme, autrefois troublée, était maintenant en paix. Il prit sa lyre et commença à chanter un psaume, un cantique d’adoration pour le Dieu qui le connaissait intimement, qui l’avait façonné avec amour et qui ne l’abandonnerait jamais.
Ainsi, pendant des années, Elnathan partagea cette révélation avec les voyageurs qui passaient par les collines de Juda. Et beaucoup, en entendant son témoignage, s’émerveillaient de la grandeur d’un Dieu si proche, si personnel, si présent.
Car l’Éternel n’est pas un Dieu lointain. Il sonde les cœurs, Il connaît les pensées, et Son amour enveloppe Ses enfants, hier, aujourd’hui, et pour l’éternité.