Bible Sacrée

**Jérémie achète un champ à Anatoth : un signe d’espérance**

**Le Prophète Jérémie et l’Achat du Champ à Anatoth**

En ces jours tumultueux où Jérusalem tremblait sous la menace des armées babyloniennes, le prophète Jérémie se tenait dans la cour de la prison, là où le roi Sédécias l’avait fait enfermer. Le souverain, irrité par les sombres prophéties de Jérémie, avait ordonné qu’on le garde sous surveillance. Car le prophète ne cessait de déclarer que la ville tomberait entre les mains de Nabuchodonosor, que le roi lui-même serait capturé, et que Juda serait emmené en exil.

Pourtant, au milieu de ce chaos imminent, la parole de l’Éternel vint à Jérémie, une parole surprenante :

*« Voici, Hanameel, fils de ton oncle Shallum, va venir vers toi pour te dire : “Achète mon champ qui est à Anatoth, car tu as le droit de rachat pour l’acquérir.” »*

Jérémie, bien qu’emprisonné, savait que les voies de Dieu étaient insondables. Anatoth était son village natal, la terre de ses ancêtres, une terre que sa famille possédait depuis des générations selon la loi de Moïse. Mais pourquoi acheter un champ alors que les Chaldéens étaient aux portes de la ville ? Pourquoi investir dans une terre qui allait bientôt être foulée par l’ennemi ?

Comme l’Éternel l’avait annoncé, Hanameel arriva dans la cour de la prison, accompagné de témoins. Son visage était empreint d’une gravité solennelle.

— *« Jérémie, mon cousin, selon la loi de notre peuple, tu as le droit de racheter le champ qui m’appartient à Anatoth. Achète-le, car il t’appartient par héritage et par devoir familial. »*

Jérémie comprit alors que cet acte n’était pas seulement une transaction, mais un signe prophétique. Sans hésiter, il pesa dix-sept sicles d’argent, les compta devant les témoins, et scella l’achat selon les coutumes ancestrales. Les documents furent rédigés en double : un acte ouvert, l’autre scellé, déposés dans un vase de terre pour qu’ils se conservent longtemps.

Devant tous ceux qui se tenaient là, Jérémie déclara d’une voix forte :

— *« Ainsi parle l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : On achètera encore des maisons, des champs et des vignes dans ce pays. »*

Ces paroles semblaient insensées en un temps de désolation. Les Babyloniens campaient autour des murs, la famine rongeait la ville, et le peuple tremblait de terreur. Mais Jérémie, obéissant à la vision divine, proclamait une espérance au-delà du jugement.

Après avoir confié les actes à Baruch, son fidèle secrétaire, Jérémie éleva une prière fervente vers l’Éternel :

— *« Ah ! Seigneur Éternel, Tu as fait les cieux et la terre par Ta grande puissance. Rien n’est trop difficile pour Toi. Tu étends Ta bonté jusqu’à mille générations, mais Tu punis aussi l’iniquité des pères dans le sein de leurs enfants. Tu as donné ce pays à Israël, un pays où coulent le lait et le miel. Pourtant, nos pères ont désobéi, et maintenant, l’épée, la famine et la peste menacent Ton peuple. Mais Toi, Tu m’as ordonné d’acheter un champ, alors que l’ennemi s’apprête à tout détruire ! »*

La réponse de Dieu ne se fit pas attendre :

— *« Je suis l’Éternel, le Dieu de toute chair. Y a-t-il rien qui soit étonnant de Ma part ? Voici, Je livre cette ville entre les mains des Chaldéens, à cause de tout le mal que Mon peuple a commis. Mais Je les rassemblerai de nouveau de tous les pays où Je les aurai chassés. Je ferai avec eux une alliance éternelle, Je ne Me détournerai plus d’eux. Des champs seront de nouveau achetés dans ce pays, et l’on chantera des cantiques de joie dans les lieux désolés. »*

Ainsi, par ce geste prophétique, Jérémie annonçait non seulement la chute imminente, mais aussi la restauration future. L’achat du champ à Anatoth était une promesse tangible : un jour, le peuple reviendrait, les terres seraient cultivées, et les enfants d’Israël habiteraient de nouveau sous la bénédiction de l’Éternel.

Et même dans l’obscurité du jugement, la lumière de l’espérance brillait encore.

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