**Le Psaume de la Miséricorde : L’Histoire du Roi Ézéchias et de sa Prière Désespérée**
Au temps où le royaume de Juda était assiégé par les armées de l’Assyrien, le roi Ézéchias, fils d’Achaz, régnait à Jérusalem. C’était un homme pieux, qui marchait dans les voies de l’Éternel, comme avait fait son ancêtre David. Mais en ces jours sombres, l’angoisse étreignait son cœur. Les ennemis, menés par le fier Sennachérib, avaient encerclé la ville sainte, proférant des blasphèmes contre le Dieu d’Israël. Les vivres s’épuisaient, et le peuple, affamé et terrifié, levait les yeux vers son roi.
Un soir, alors que les cris des sentinelles résonnaient sur les remparts, Ézéchias se retira dans la chambre haute de son palais. Là, seul devant une lampe vacillante, il déroula un parchemin et trempa sa plume dans l’encre. Son âme était accablée, mais sa foi demeurait. Il écrivit alors une prière, inspirée par l’Esprit, une supplication qui deviendrait plus tard le Psaume 86.
*« Incline ton oreille, ô Éternel, exauce-moi, car je suis malheureux et indigent. »*
Sa main tremblait en traçant ces mots. Il se souvenait des promesses faites à David, de l’alliance éternelle. Mais devant la menace imminente, le doute l’assaillait. Les murs de Jérusalem semblaient si fragiles face aux machines de guerre assyriennes.
*« Garde mon âme, car je suis fidèle. Sauve ton serviteur qui se confie en toi ! »*
Les larmes coulaient sur son visage tandis qu’il implorait. Il savait qu’il n’était pas sans péché, mais il s’accrochait à la miséricorde divine. Dans l’obscurité, il entendait presque les moqueries des soldats ennemis, vantant leurs dieux de pierre.
*« Tu es mon Dieu, fais-moi grâce, Seigneur ! Car je crie vers toi tout le jour. »*
Soudain, un vent frais souffla par la fenêtre, comme une réponse silencieuse. Ézéchias releva la tête, sentant une paix inexplicable envahir son cœur. Il continua d’écrire, ses mots devenant plus fervents, plus confiants.
*« Toutes les nations que tu as faites viendront se prosterner devant toi, Seigneur, et glorifier ton nom. Car tu es grand, et tu opères des prodiges ; toi seul, tu es Dieu. »*
Au matin, le roi fit appeler le prophète Ésaïe et lui remit le parchemin. Le vieux prophète, après l’avoir lu, leva les yeux au ciel et déclara : « Ainsi parle l’Éternel : J’ai entendu ta prière. Cette nuit même, l’ange du Seigneur passera dans le camp des Assyriens, et ils tomberont sans qu’une seule épée d’Israël soit levée. »
Et il en fut ainsi.
Cette nuit-là, un souffle divin traversa le camp ennemi. Au petit matin, les sentinelles de Jérusalem virent avec stupéfaction des milliers de soldats assyriens gisant sans vie. Sennachérib, humilié, retourna dans son pays où il périt assassiné par ses propres fils.
Ézéchias, rempli de gratitude, rassembla le peuple dans le Temple. Il fit chanter le Psaume 86 par les lévites, et tous se prosternèrent devant la grandeur de Dieu.
*« Car ta bonté est grande envers moi, et tu as délivré mon âme du séjour des morts. »*
Ainsi, la miséricorde de l’Éternel fut manifestée, et Jérusalem fut sauvée, non par la force des hommes, mais par la puissance d’une prière sincère.
Et cette histoire fut racontée de génération en génération, rappelant à tous que Dieu écoute celui qui l’invoque d’un cœur brisé.