Bible Sacrée

**Le Cercle Infini : Méditation sur l’Éphémère de Salomon** (98 caractères)

**Le Cercle Infini : Une Méditation sur l’Éphémère**

Le soleil se levait une fois de plus sur Jérusalem, dorant les pierres anciennes du palais du roi Salomon. L’air était chargé de l’arôme des oliviers et du murmure lointain des marchands ouvrant leurs échoppes. Assis sur une terrasse surplombant la ville, le roi, vieilli par les années mais toujours sage, contemplait l’horizon. Un rouleau de parchemin usé était déployé devant lui, et ses doigts, marqués par le temps, suivaient les mots qu’il avait lui-même tracés autrefois : *« Paroles de l’Ecclésiaste, fils de David, roi à Jérusalem. »*

Un soupir lui échappa. Combien de fois avait-il observé ce même spectacle ? Le soleil qui monte, brûlant et impérieux, puis qui redescend, haletant, comme un coureur épuisé. *« Le soleil se lève, le soleil se couche ; il soupire après le lieu d’où il se lève de nouveau. »* Les mots résonnaient en lui, lourds d’une vérité qu’il avait longtemps cherché à fuir.

Il se leva et marcha lentement vers le bord de la terrasse, s’appuyant sur la balustrade de pierre. En bas, les rues s’animaient. Des enfants couraient en riant, des artisans s’affairaient, des bergers conduisaient leurs troupeaux vers les pâturages. Tous semblaient occupés, pressés, comme si leurs actions pouvaient changer le cours des choses. Et pourtant…

*« Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ? »*

Salomon ferma les yeux. Les souvenirs affluaient : les grands projets, les palais construits, les jardins luxuriants, les richesses amassées, les femmes aimées… Tout cela n’était plus maintenant qu’un écho lointain. Malgré sa sagesse, malgré ses efforts, il avait découvert une vérité amère : tout était éphémère. Comme le vent qui souffle dans le désert, emportant les traces des caravanes, les œuvres des hommes disparaissaient sans laisser de marque durable.

Un serviteur s’approcha timidement, lui tendant une coupe de vin. Salomon la prit sans un mot, la contemplant un instant. Le liquide rougeoyait sous la lumière, aussi fugace que la vie elle-même. *« Tout est vanité, poursuite du vent. »*

Il se tourna vers le jeune homme, dont le visage était encore plein d’espoir et d’ambition.
— Sais-tu, mon enfant, ce qui demeure après nous ?
Le serviteur hésita, incertain.
— Les… les grandes actions, peut-être ? Les monuments ?

Salomon sourit tristement.
— Regarde.
Il désigna une stèle érigée en l’honneur d’un roi d’autrefois, dont le nom s’effaçait sous les intempéries.
— Même la mémoire des hommes s’évanouit. Les fleuves coulent sans cesse vers la mer, et pourtant la mer ne se remplit jamais. Les choses qui ont été sont celles qui seront, et ce qui s’est fait se refera.

Le jeune homme fronça les sourcils, troublé.
— Alors… à quoi bon vivre ?

Salomon posa une main sur son épaule.
— La sagesse commence lorsqu’on reconnaît que tout passe. Mais cela ne signifie pas que la vie n’a pas de sens. Peut-être que le vrai repos de l’âme se trouve non dans ce que nous accomplissons, mais dans Celui qui donne chaque souffle, chaque rayon de soleil.

Un silence s’installa entre eux, tandis que le vent faisait danser les feuilles des arbres royaux. Quelque part, une voix s’éleva en chant, mélancolique et douce, comme un écho des psaumes d’autrefois.

Et Salomon, l’Ecclésiaste, retourna à son parchemin, ajoutant des mots qui traverseraient les siècles : *« J’ai vu tout ce qui se fait sous le soleil, et voici, tout est vanité et poursuite du vent. Ce qui est tordu ne peut être redressé, et ce qui manque ne peut être compté. »*

Le soleil continua sa course, indifférent, tandis que le roi, courbé par le poids de la sagesse, murmura une dernière prière, cherchant au-delà du cercle infini des jours, un sens qui ne passerait pas.

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