**La Foi d’un Centurion et la Compassion de Jésus**

En ces jours-là, Jésus parcourait les villes et les villages de la Galilée, enseignant avec autorité et accomplissant des miracles qui émerveillaient les foules. Sa renommée s’étendit jusqu’aux oreilles des puissants et des humbles, traversant même les murs des garnisons romaines.

Dans la ville de Capharnaüm, un centurion de l’armée romaine, homme de pouvoir et d’autorité, entendit parler de Jésus. Ce soldat, bien que païen, avait gagné le respect des Juifs de la région, car il aimait leur nation et avait même financé la construction de leur synagogue. Or, un de ses serviteurs, qu’il chérissait profondément, était gravement malade, au point de mourir.

Le centurion, désespéré, envoya vers Jésus quelques anciens des Juifs pour le supplier de venir guérir son serviteur. Les anciens s’approchèrent donc de Jésus et le supplièrent avec insistance : « Il est digne que tu lui accordes cela, car il aime notre nation et c’est lui qui nous a bâti la synagogue. »

Jésus, ému par leur requête, se mit en route avec eux. Mais alors qu’il n’était plus très loin de la maison, le centurion lui fit dire par des amis : « Seigneur, ne te donne pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C’est pourquoi je ne me suis pas jugé capable de venir en personne vers toi. Mais dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri. Car moi aussi, je suis un homme soumis à des supérieurs, et j’ai des soldats sous mes ordres. Je dis à l’un : “Va !”, et il va ; à un autre : “Viens !”, et il vient ; et à mon serviteur : “Fais ceci !”, et il le fait. »

Lorsque Jésus entendit ces paroles, il fut rempli d’admiration. Se tournant vers la foule qui le suivait, il déclara : « Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une si grande foi ! » Et lorsque les envoyés retournèrent à la maison du centurion, ils trouvèrent le serviteur en parfaite santé.

**La Résurrection du Fils d’une Veuve**

Peu après, Jésus se rendit dans une ville appelée Naïn. Ses disciples et une grande foule l’accompagnaient. Comme il approchait de la porte de la ville, voici qu’on portait en terre un mort, fils unique d’une veuve. Une foule nombreuse de la ville se tenait avec elle, partageant sa douleur.

En la voyant, le Seigneur fut saisi de compassion. Il s’approcha et lui dit : « Ne pleure pas. » Puis, s’avançant vers le cercueil, il le toucha. Les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit d’une voix puissante : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! »

Alors, le mort s’assit et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère, sous le regard stupéfait de la foule. Tous furent saisis de crainte et glorifièrent Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple ! »

**La Question de Jean-Baptiste et la Réponse de Jésus**

Cependant, Jean-Baptiste, emprisonné par Hérode, entendit parler de toutes ces œuvres de Jésus. Il envoya deux de ses disciples lui demander : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

À leur arrivée, Jésus était en train de guérir des malades, de rendre la vue aux aveugles et de chasser des démons. Il répondit aux envoyés : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! »

Après leur départ, Jésus se tourna vers la foule et fit l’éloge de Jean : « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? Non, mais un prophète, et plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : “Voici, j’envoie mon messager devant toi pour préparer ton chemin.” Je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’y en a pas de plus grand que Jean. Et pourtant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. »

**La Femme Pécheresse et le Pardon de Jésus**

Un pharisien nommé Simon invita Jésus à manger chez lui. Jésus entra dans sa maison et se mit à table. Survint alors une femme de la ville, connue pour être une pécheresse. Ayant appris que Jésus était là, elle apporta un vase d’albâtre rempli d’un parfum précieux.

En pleurs, elle se tint derrière Jésus, à ses pieds. Ses larmes mouillèrent ses pieds, et elle les essuya avec ses cheveux, les couvrant de baisers et y versant le parfum.

Simon, scandalisé, pensa en lui-même : « Si cet homme était vraiment un prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle a fait ! »

Mais Jésus, connaissant ses pensées, lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. » – « Parle, Maître », répondit Simon.

Jésus raconta alors une parabole : « Un créancier avait deux débiteurs. L’un lui devait cinq cents deniers, l’autre cinquante. Comme ils ne pouvaient pas rembourser, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera le plus ? »

Simon répondit : « Celui à qui il a remis la plus grosse dette, je suppose. » Jésus approuva : « Tu as bien jugé. » Puis, désignant la femme, il continua : « Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas donné d’eau pour me laver les pieds. Mais elle, elle les a lavés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé, mais elle, depuis qu’elle est entrée, n’a cessé de couvrir mes pieds de baisers. Tu n’as pas versé d’huile sur ma tête, mais elle a répandu un parfum précieux sur mes pieds. C’est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu, aime peu. »

Puis, se tournant vers la femme, il déclara : « Tes péchés sont pardonnés. Ta foi t’a sauvée. Va en paix. »

Ainsi, en ce jour, Jésus révéla sa miséricorde infinie, montrant que le pardon est accordé à ceux qui aiment profondément et se repentent de tout leur cœur.