**Le Don des Langues et l’Ordre dans l’Assemblée**
Dans la ville animée de Corinthe, où les marchands venus de toutes les côtes de la Méditerranée échangeaient leurs marchandises, l’Église de Dieu se réunissait avec ferveur. Les croyants, issus de cultures diverses, se rassemblaient dans la maison de Gaius, un homme généreux dont la demeure spacieuse pouvait accueillir la communauté.
Un soir, alors que les lampes à huile projetaient une lumière dorée sur les visages attentifs, l’assemblée se préparait pour un temps de prière et d’édification. Parmi eux se trouvaient des prophètes, des enseignants, et plusieurs qui avaient reçu le don des langues. L’un d’eux, un homme nommé Stephanas, se leva soudainement, les yeux brillants d’une ferveur divine, et commença à parler dans une langue inconnue. Ses paroles, mystérieuses et mélodieuses, s’élevaient comme un chant céleste, mais personne ne pouvait les comprendre.
Un silence perplexe s’installa. Quelques-uns inclinèrent la tête, cherchant à discerner la signification de ces mots, tandis que d’autres échangèrent des regards incertains. C’est alors qu’une femme nommée Priscilla, connue pour son discernement, s’avança.
— Frères et sœurs, dit-elle d’une voix calme mais ferme, si personne n’interprète cette langue, comment serons-nous édifiés ? L’apôtre Paul nous a enseigné que celui qui parle en langue prie pour lui-même, mais celui qui prophétise édifie l’Église.
Un murmure d’approbation parcourut l’assemblée. Stephanas, bien que fervent, inclina la tête en signe de compréhension. Un autre homme, nommé Apollos, connu pour sa sagesse et son éloquence, se leva à son tour.
— Que celui qui parle en langue prie pour avoir le don d’interprétation, dit-il. Car si je prie en langue, mon esprit prie, mais mon intelligence est stérile. Comment celui qui est présent pourra-t-il dire « Amen » à une action de grâces qu’il ne comprend pas ?
Les paroles d’Apollos résonnèrent profondément. Un jeune homme, Timothée, qui avait récemment rejoint l’Église, s’exprima timidement.
— Mais alors, le don des langues est-il inutile ?
— Non, répondit Priscilla avec douceur. Les langues sont un signe pour les incroyants, comme à la Pentecôte, où chacun entendait les merveilles de Dieu dans sa propre langue. Mais dans l’assemblée, si nous parlons tous en langues sans interprétation, les visiteurs penseront que nous sommes fous.
La discussion se poursuivit, chacun apportant sa compréhension sous la conduite de l’Esprit. Finalement, ils convinrent que tout devait se faire avec ordre et pour l’édification commune.
— Que deux ou trois parlent en langues, mais seulement s’il y a un interprète, déclara Stephanas. Sinon, qu’ils gardent le silence et parlent à Dieu en secret.
— Et que les prophètes parlent à tour de rôle, ajouta Apollos, afin que tous soient instruits et exhortés.
La paix descendit sur l’assemblée. Ce soir-là, ils expérimentèrent la beauté d’un culte ordonné, où l’Esprit agissait sans confusion, pour la gloire de Dieu.
Ainsi, l’Église de Corinthe grandissait, non dans le désordre, mais dans l’amour et la vérité, s’efforçant toujours de chercher ce qui édifie le corps de Christ.