**Le Jour du Jugement : Une Méditation sur Ésaïe 24**
Le soleil se couchait dans un ciel embrasé, teinté de rouge comme du sang séché. Les collines de Juda, autrefois verdoyantes, étaient maintenant arides, craquelées par la sécheresse. Les vignes, qui avaient donné les plus doux raisins, étaient réduites à des sarments noircis, balayés par un vent brûlant. Dans les rues de Jérusalem, un silence pesant régnait. Les portes de la ville, jadis animées par les marchands et les cris des enfants, gisaient désormais tordues, à moitié enfouies sous la poussière.
Le prophète Ésaïe marchait lentement à travers les ruines, son manteau de poil de chameau effleurant les pierres brisées. Son cœur était lourd, car il avait vu en vision ce qui devait arriver. Le Seigneur avait décrété un jour de jugement, non seulement pour Juda, mais pour toute la terre.
*« Voici, l’Éternel dévaste la terre et la rend désolée, il en bouleverse la face et en disperse les habitants »* (Ésaïe 24:1).
Les puissants et les humbles, les riches et les pauvres, tous subiraient le même sort. Car ils avaient transgressé les lois, violé les commandements, rompu l’alliance éternelle. Leurs péchés s’étaient accumulés comme des nuages sombres, et maintenant, la colère de Dieu allait éclater.
Ésaïe leva les yeux vers le ciel, où les étoiles semblaient vaciller, comme si elles aussi craignaient ce qui allait venir. *« La terre sera complètement vidée, entièrement pillée, car l’Éternel a prononcé cette parole »* (Ésaïe 24:3).
Soudain, un grondement sourd se fit entendre, comme un tonnerre lointain. Puis la terre trembla. Les murs des palais s’écroulèrent, les tours s’effondrèrent en un instant. Les hommes, saisis d’effroi, courraient en tous sens, hurlant, implorant une miséricorde qui ne viendrait pas. Le vin dans les outres s’aigrit, les champs ne donnèrent plus de récolte, et les festins des impies se changèrent en deuil.
*« La terre est déchirée, la terre se brise, la terre chancelle »* (Ésaïe 24:19).
Mais au milieu du chaos, Ésaïe entendit une autre voix, faible mais persistante. C’était le chant des fidèles, ceux qui avaient gardé l’alliance. Ils se rassemblaient sur les hauteurs, levant leurs mains vers Celui qui venait. *« Ils élèvent leur voix, ils poussent des cris d’allégresse ; des bords de la mer, ils célèbrent la majesté de l’Éternel »* (Ésaïe 24:14).
Car le jugement n’était pas la fin. Après la destruction, après la purification, viendrait la restauration. Le Seigneur régnerait sur la montagne de Sion, et les anciennes malédictions seraient brisées.
Ésaïe tomba à genoux, les larmes coulant sur sa barbe grise. Il comprenait maintenant. La terre devait être purifiée pour que la justice triomphe. Et dans l’obscurité la plus profonde, une lumière se lèverait.
*« Alors la lune rougira, et le soleil aura honte, car l’Éternel des armées régnera sur la montagne de Sion et à Jérusalem »* (Ésaïe 24:23).
Et le prophète, bien que témoin de la désolation, se releva avec espérance. Car le jour viendrait où toute larme serait essuyée, où la terre serait renouvelée, et où Dieu lui-même habiterait parmi les siens.
Jusque-là, il continuerait à avertir, à consoler, à proclamer la vérité. Car telle était sa mission.
Et la nuit tomba sur un monde brisé, mais dans le cœur d’Ésaïe brillait déjà l’aube de la rédemption.