**Le Serpent d’Airain et la Victoire sur les Amoréens**

*Un récit basé sur Nombres 21*

Le peuple d’Israël marchait depuis des années dans le désert, guidé par la main puissante de l’Éternel. Pourtant, malgré les miracles dont ils avaient été témoins—la manne tombant chaque matin, l’eau jaillissant du rocher—leur cœur s’emplissait souvent d’amertume. Les difficultés du voyage les poussaient à murmurer contre Dieu et contre Moïse, leur guide.

Un jour, alors qu’ils contournaient le pays d’Édom, las des privations et du chemin ardu, leurs plaintes éclatèrent une fois de plus. *« Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d’Égypte ? »* criaient-ils. *« Il n’y a ni pain ni eau, et nous avons en horreur cette misérable nourriture ! »* Leur ingratitude envers la manne, ce don céleste, attrista profondément l’Éternel.

Alors, dans sa justice, Dieu permit que des serpents brûlants—des créatures venimeuses aux écailles ardentes—envahissent le camp. Leurs morsures infligeaient une douleur atroce, et bientôt, de nombreux Israélites succombèrent. La panique s’empara du peuple, et dans leur détresse, ils coururent vers Moïse. *« Nous avons péché en parlant contre l’Éternel et contre toi ! »* supplièrent-ils. *« Prie l’Éternel, qu’il éloigne ces serpents de nous ! »*

Moïse, l’intercesseur fidèle, se prosterna devant Dieu. Et l’Éternel, dans sa miséricorde, lui donna une solution inattendue : *« Fais-toi un serpent brûlant et place-le sur une perche. Quiconque sera mordu et le regardera vivra. »*

Sans hésiter, Moïse forgea un serpent d’airain, brillant comme le feu sous le soleil du désert, et le fixa à une haute perche au milieu du camp. Dès lors, ceux qui étaient mordus n’avaient qu’à lever les yeux vers ce signe pour être guéris. Certains, trop fiers ou incrédules, refusèrent ce simple acte de foi et périrent. Mais ceux qui obéirent, malgré leur souffrance, trouvèrent la vie.

**La Victoire sur les Amoréens**

Peu après cet événement, les Israélites reprirent leur marche, plus humbles et confiants en la provision divine. Ils campèrent à Oboth, puis à Ijé-Abarim, avant d’atteindre la vallée de Zéred. Là, l’Éternel leur ordonna de se tourner vers le nord, en direction du pays des Amoréens.

Moïse envoya des messagers à Sihon, roi des Amoréens, pour lui demander un passage pacifique à travers son territoire, promettant de ne rien prendre de ses terres ni de ses ressources. Mais Sihon, orgueilleux et méfiant, refusa et rassembla son armée pour attaquer Israël à Jahats.

Cette fois, cependant, le peuple ne murmura pas. Fortifié par les leçons du désert, il fit face à l’ennemi avec une foi renouvelée. L’Éternel combattit pour eux : les soldats amoréens furent écrasés, et Sihon lui-même tomba. Israël s’empara de ses villes, depuis Hesbon jusqu’à Jaazer, et s’installa dans le pays des Amoréens.

Puis, tournant leurs regards vers Bashan, ils affrontèrent Og, le géant roi de Bashan, dont le lit de fer inspirait la terreur. Mais encore une fois, l’Éternel leur donna la victoire, et Og fut vaincu avec toute son armée.

Ainsi, par la discipline et la grâce, Dieu prépara son peuple à entrer dans la Terre Promise. Le serpent d’airain resta un rappel : la délivrance venait non par leurs propres forces, mais par la foi en celui qui sauve. Et chaque victoire sur leurs ennemis attestait que l’Éternel, le Dieu d’Israël, était avec eux.

*« Regarde et vis »,* murmuraient les parents aux enfants en se souvenant du serpent d’airain. *« Combats et triomphe »,* disaient les guerriers en évoquant Hesbon et Bashan. Car l’histoire d’Israël était tissée de jugement et de grâce, de souffrance et de gloire—toujours sous le regard du Dieu fidèle.*