**Le Pacte du Mont Sinaï**
Le soleil se levait à peine sur le désert, teintant les sommets escarpés du mont Sinaï de nuances dorées. Le peuple d’Israël, campé au pied de la montagne, observait avec un mélange de crainte et d’attente. Depuis leur libération d’Égypte, chaque jour avait été marqué par les miracles de l’Éternel, et aujourd’hui, un moment solennel allait sceller leur alliance avec Dieu.
Moïse, le serviteur fidèle de l’Éternel, se tenait debout devant les anciens d’Israël. Sa barbe grisonnante et son visage empreint de gravité inspiraient le respect. Il avait reçu l’ordre de monter vers l’Éternel, accompagné d’Aaron, de Nadab, d’Abihu et de soixante-dix des anciens d’Israël. Tous devaient se prosterner de loin, tandis que Moïse s’approcherait seul de la présence divine.
Avant l’ascension, Moïse convoqua tout le peuple et lui rappela les paroles de l’Éternel et toutes les lois consignées dans le livre de l’alliance. D’une voix forte, il lut chaque commandement, chaque précepte, et le peuple, d’un seul cœur, répondit d’une seule voix : *« Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons, et nous y obéirons ! »*
Satisfait de leur engagement, Moïse se prépara à sceller cette alliance de manière tangible. Il fit amener de jeunes taureaux pour les offrir en sacrifices à l’Éternel. Les bêtes furent égorgées, et leur sang, recueilli avec soin dans des bassins. Moïse en prit la moitié et l’aspergea sur l’autel qu’il avait érigé au pied de la montagne, symbole de la présence divine. Puis, prenant le livre de l’alliance, il le lut une fois encore devant le peuple, qui renouvela son engagement. Alors, avec le sang restant, il en aspergea le peuple en disant : *« Voici le sang de l’alliance que l’Éternel a conclue avec vous selon toutes ces paroles. »*
Le sang, symbole de vie et de purification, liait désormais Israël à son Dieu. Une sainteté solennelle enveloppa l’assemblée, et même les plus sceptiques sentirent le poids de ce moment sacré.
Puis vint le temps de la rencontre divine. Moïse, Aaron, Nadab, Abihu et les soixante-dix anciens commencèrent leur ascension. Sous leurs pieds, le sol rocailleux craquait, et l’air se faisait plus frais à mesure qu’ils gravissaient les pentes du Sinaï. Soudain, une vision glorieuse s’offrit à eux : sous les pieds de l’Éternel, une sorte de pavement de saphir, d’une pureté céleste, brillait comme le ciel lui-même par un jour sans nuage.
Mais la majesté de Dieu était trop grande pour qu’ils puissent s’approcher davantage. Ils se prosternèrent et adorèrent de loin, le cœur rempli d’une crainte révérencielle. Seul Moïse fut appelé à s’avancer plus près, dans la nuée épaisse où résidait la présence de l’Éternel.
Pendant six jours, la montagne fut enveloppée d’une nuée, signe visible de la gloire divine. Le septième jour, l’Éternel appela Moïse du milieu de la nuée. Aux yeux des Israélites en bas, la montagne semblait consumée par un feu dévorant, et même les plus courageux détournaient les yeux, incapables de soutenir une telle manifestation de puissance.
Moïse, obéissant à l’appel, pénétra dans la nuée et disparut aux regards. Pendant quarante jours et quarante nuits, il demeura sur la montagne, recevant les instructions détaillées de l’Éternel : les plans du Tabernacle, les lois sacerdotales, et les tables de pierre écrites du doigt de Dieu.
En bas, le peuple attendait, tantôt patient, tantôt inquiet. L’alliance avait été scellée dans le sang, mais l’épreuve de leur fidélité était encore à venir. Pour l’instant, ils ne savaient qu’une chose : l’Éternel, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, les avait choisis pour être son peuple, et eux, d’un cœur unanime, avaient promis de lui appartenir.
Ainsi fut conclue l’alliance au mont Sinaï, un moment où le ciel toucha la terre, où le sang versaillé parla plus fort que les paroles, et où un peuple devint, pour toujours, la possession sacrée de l’Éternel.
