**La Réprimande d’Éliphaz et l’Appel à la Repentance**
Au pays d’Uts, Job, accablé par la souffrance, était assis parmi les cendres, grattant ses plaies avec un tesson. Ses trois amis, Éliphaz, Bildad et Tsophar, étaient venus le consoler, mais leurs paroles, au lieu d’apaiser sa douleur, l’accablaient davantage. Ce jour-là, Éliphaz prit la parole une fois de plus, croyant fermement que la souffrance de Job ne pouvait être que le fruit de ses péchés cachés.
**Éliphaz commence son discours**
« Un homme peut-il être utile à Dieu ? » demanda Éliphaz, les yeux emplis d’une conviction sévère. « Non, le sage ne peut que se rendre utile à lui-même. Dieu est trop grand pour avoir besoin de nos œuvres, et pourtant, Il observe nos voies. »
Le vent chaud du désert soulevait des tourbillons de poussière autour d’eux, comme pour souligner la gravité des paroles d’Éliphaz. Il continua, la voix empreinte d’une autorité solennelle :
« Job, est-ce à cause de ta piété que Dieu te châtie ? Non, c’est à cause de tes iniquités sans nombre ! »
**Les Accusations d’Éliphaz**
D’un ton accusateur, Éliphaz énuméra les péchés qu’il imaginait chez Job :
« Tu as dépouillé tes frères sans pitié, tu as refusé l’eau à l’assoiffé et le pain à l’affamé. Tu as réservé la terreur aux veuves et brisé les bras des orphelins. C’est pour cela que des pièges t’entourent et qu’une obscurité soudaine t’aveugle ! »
Ses paroles tombaient comme des coups de marteau, chacune creusant plus profondément la blessure de Job. Les yeux d’Éliphaz brillaient d’une ferveur presque fanatique, persuadé que seule la repentance pourrait sauver son ami.
**L’Appel à la Repentance**
Puis, changeant de ton, Éliphaz se fit presque suppliant :
« Revenez donc à Dieu, ô Job ! Dépouillez-vous de votre iniquité, et Il vous restaurera. Jetez l’or dans la poussière et l’or d’Ophir parmi les cailloux des torrents, et le Tout-Puissant sera votre trésor ! »
Il dépeignit alors un avenir radieux pour Job, s’il se repentait :
« Alors, tu élèveras ta face vers Dieu, tes prières seront exaucées, et tu marcheras dans la lumière. Tu dicteras des lois aux peuples, et tes paroles les guideront. Les hommes tomberont à genoux devant toi, et les puissants seront humiliés. Car Dieu sauve ceux qui sont humbles et délivre l’innocent par la pureté de ses mains. »
**Le Silence de Job**
Job écoutait, le visage marqué par la douleur et l’incompréhension. Les paroles d’Éliphaz résonnaient comme un écho lointain, car il savait au fond de son cœur qu’il n’avait pas commis les crimes qu’on lui imputait. Pourtant, il garda le silence un moment, laissant le vent du désert emporter les accusations.
En son for intérieur, Job s’adressait à Dieu : *« Toi qui sondes les cœurs, Tu sais que je suis innocent. Pourquoi donc mes amis m’accusent-ils ? »*
Mais devant Éliphaz, il ne répondit pas encore, méditant sur la profondeur de ces paroles qui, bien que dures, contenaient une vérité partielle : oui, Dieu est saint, et oui, la repentance est nécessaire. Mais Job savait aussi que la souffrance n’était pas toujours le châtiment d’un péché.
**Conclusion**
Ainsi se termina le discours d’Éliphaz, laissant dans l’air une tension palpable. La chaleur du jour commençait à décliner, et les ombres s’allongeaient sur le sol poussiéreux. Job, bien que meurtri, restait ferme dans sa foi, attendant le moment où Dieu lui-même lui répondrait.
Car au-delà des accusations des hommes, il y avait une vérité plus grande : Dieu est souverain, et Sa justice dépasse toute compréhension humaine.
[Fin de l’histoire]