Bible Sacrée

Le Cri de David dans la Nuit (99 caractères)

**Le Psaume 44 : Un Cri dans la Nuit**

La lune argentée voilait à peine les contours des collines de Juda, tandis qu’une brise légère murmurait à travers les oliviers. Dans la grande salle de pierre du palais royal, le roi David était agenouillé, le front contre le sol froid. Autour de lui, les lampes à huile projetaient des ombres dansantes sur les murs, comme si les esprits des anciens témoignaient de sa détresse.

** »Ô Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, nos pères nous ont raconté les œuvres que Tu as accomplies de leur temps, aux jours d’autrefois… »**

Sa voix, habituellement forte et mélodieuse, était maintenant rauque, brisée par le poids du souvenir. Les récits de son enfance lui revenaient en mémoire : les exploits de Josué, les victoires de Gédéon, les miracles accomplis par la main de l’Éternel. Son peuple avait marché dans la gloire, porté par la promesse divine.

Mais aujourd’hui…

Les Philistins rôdaient aux frontières, plus nombreux que les grains de sable sur les rives de la mer. Les rapports des sentinelles étaient sombres : des villages pillés, des familles emmenées en captivité, des autels profanés. Et pourtant, Israël n’avait pas abandonné l’alliance. Les prêtres offraient encore les sacrifices, les lévites chantaient les psaumes, et le peuple, dans sa majorité, gardait la loi.

Alors pourquoi ce silence ?

** »Tu nous as rejetés, couverts de honte, Tu ne sors plus avec nos armées… »**

David serra les poings, sentant la colère et la douleur se mêler en lui. N’était-il pas celui qui avait abattu Goliath au nom de l’Éternel ? N’avait-il pas dansé devant l’arche avec une joie débordante ? Pourquoi maintenant semblait-il abandonné ?

Un frisson parcourut son échine lorsqu’il se souvint des paroles du prophète Samuel : * »L’Éternel regarde au cœur. »* Était-ce là le problème ? Son cœur était-il devenu orgueilleux ? Avait-il négligé la justice en faveur de ses propres désirs ?

Les larmes coulèrent enfin, chaudes et salées.

** »Réveille-Toi ! Pourquoi dors-Tu, Seigneur ? Lève-Toi, ne nous rejette pas pour toujours ! »**

Soudain, une présence se fit sentir dans la pièce. Ce n’était pas un ange, ni une vision, mais une certitude intérieure, comme une voix murmurant dans les profondeurs de son âme.

* »David… as-tu oublié que Je suis fidèle ? »*

Le roi releva lentement la tête. Les ombres semblaient moins menaçantes maintenant. Peut-être que l’épreuve n’était pas un rejet, mais un creuset. Peut-être que la défaite n’était pas une fin, mais un rappel.

Alors, avec une résolution nouvelle, il prit sa plume et acheva le psaume :

** »À cause de Toi, nous sommes mis à mort tout le jour, on nous considère comme des brebis destinées à la boucherie. Réveille-Toi ! Pourquoi dors-Tu, Seigneur ? Lève-Toi, ne nous repousse pas à jamais !… Mais c’est à cause de Toi qu’on nous égorge tous les jours, qu’on nous regarde comme des brebis de l’abattoir. Lève-Toi, secours-nous, délivre-nous à cause de Ta bonté ! »**

Et dans la nuit silencieuse, une paix étrange enveloppa le palais. Car David savait désormais une vérité profonde : même dans l’obscurité, même dans le silence apparent de Dieu, l’alliance tenait.

L’Éternel n’avait pas changé.

Et demain, quelle que soit l’issue de la bataille, Sa fidélité demeurerait.

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