Bible Sacrée

**Le Faux Dieu Tombe, le Vrai Dieu Porte**

**Le Faux Dieu qui Tombe, le Vrai Dieu qui Porte**

Le soleil levant teintait les collines de Babylone d’une lueur dorée, éclairant les rues pavées où déjà les marchands s’affairaient. Dans un quartier opulent, près du temple de Marduk, une foule se rassemblait autour d’un spectacle insolite. Des prêtres vêtus de robes pourpres et d’ornements d’or s’agitaient autour d’une imposante statue de Bel, l’un des dieux de Babylone. La statue, coulée dans l’argent et l’airain, brillait sous les premiers rayons du jour.

— * »Préparez les bœufs ! »* cria l’un des prêtres, tandis que des serviteurs attelaient de puissants animaux à des cordes épaisses.

Le peuple murmurait, certains avec dévotion, d’autres avec une curiosité amusée. Bel, leur dieu, allait être transporté en procession solennelle jusqu’au grand temple pour la fête annuelle. Les prêtres psalmodiaient des incantations, invoquant la protection des dieux pour ce voyage sacré.

Parmi la foule, un vieil homme aux cheveux blancs et au regard perçant observait la scène en silence. C’était un Hébreu, un exilé de Juda, qui avait gardé dans son cœur les paroles des prophètes d’autrefois. À ses côtés, un jeune garçon, son petit-fils, tira sur sa tunique.

— * »Grand-père, pourquoi portent-ils leur dieu ? Ne devrait-il pas les porter, lui ? »*

Le vieil homme sourit et posa une main sur l’épaule de l’enfant.

— * »Tu as raison, mon fils. Écoute bien ce que le Seigneur a révélé à notre peuple par le prophète Ésaïe. »*

Il se redressa et, d’une voix calme mais ferme, commença à citer les paroles sacrées :

— * »Bel s’incline, Nébo se courbe ; leurs idoles sont chargées sur des bêtes, sur des animaux. Ces fardeaux que vous portez sont accablants pour des bêtes fatiguées. Ils se courbent, ils s’inclinent ensemble, incapables de sauver leur fardeau, et eux-mêmes s’en vont en captivité. »*

Les mots résonnèrent comme un écho lointain de la vérité divine. Quelques Babyloniens tournèrent la tête, troublés par cette voix qui parlait avec une autorité étrange.

Le vieil homme continua, les yeux brillants de conviction :

— * »Mais écoutez, maison de Jacob, vous qui portez le nom d’Israël ! Le Seigneur, le Dieu véritable, déclare : ‘C’est Moi qui vous ai portés dès votre naissance, qui vous ai soutenus dès le ventre de votre mère. Jusqu’à vos vieux jours, Je serai le même, et Je vous porterai encore. C’est Moi qui ai fait, et c’est Moi qui porterai ; Je soutiendrai et Je délivrerai.’ »*

Le jeune garçon écoutait, captivé.

— * »Alors, leur dieu ne peut rien faire ? »* demanda-t-il.

Le vieil homme secoua la tête.

— * »Ils le fabriquent de leurs mains, puis ils doivent le transporter. Mais notre Dieu, Lui, nous porte. Quand nos pères étaient esclaves en Égypte, c’est Lui qui les a délivrés. Quand nous avons erré dans le désert, c’est Lui qui nous a guidés. Et même aujourd’hui, en exil, Il nous garde. »*

Soudain, un craquement retentit. L’un des bœufs, épuisé par le poids de la statue, trébucha. Les cordes se tendirent, et avec un bruit sourd, Bel s’écrasa sur le sol, un bras brisé. Les prêtres s’exclamèrent, horrifiés, tandis que la foule poussait des cris de stupeur.

Le vieil homme soupira.

— * »Vois-tu, mon enfant ? Leurs dieux tombent, mais le nôtre demeure éternel. Ils ne peuvent sauver, mais Lui, Il nous sauve. »*

Le garçon regarda son grand-père, puis la statue brisée, et un sourire éclaira son visage.

— * »Un jour, le Seigneur nous ramènera chez nous, n’est-ce pas ? »*

Le vieil homme serra son petit-fils contre lui.

— * »Oui, car Il l’a promis. Et ce que Dieu promet, Il l’accomplit. »*

Alors que le soleil montait dans le ciel, les deux Hébreux s’éloignèrent, laissant derrière eux le chaos des prêtres babyloniens. Dans leur cœur brûlait une foi inébranlable : leur Dieu, le Dieu d’Israël, était Celui qui portait Son peuple, aujourd’hui, demain, et pour toujours.

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