**La Sagesse crie dans les rues**
Par une matinée où le soleil se levait doucement sur Jérusalem, dorant les pierres blanches des murailles et les toits des maisons, une voix puissante et claire retentit dans les rues animées de la ville. C’était la voix de la Sagesse, non pas une simple femme, mais une présence divine, incarnant la connaissance et la crainte de l’Éternel.
Elle se tenait au coin des places bruyantes, là où les marchands vendaient leurs étoffes, où les enfants couraient entre les étals, et où les vieillards discutaient sous les oliviers. Vêtue d’une robe aussi pure que la lumière, ses yeux brillaient d’une intelligence qui voyait au-delà des apparences.
« Écoutez ! » cria-t-elle, levant les mains vers la foule. « Jusqu’à quand, ô simples, aimerez-vous la simplicité ? Jusqu’à quand les moqueurs se plairont-ils à la moquerie, et les insensés haïront-ils la connaissance ? »
Sa voix portait comme un vent frais à travers les ruelles étroites, mais beaucoup passaient sans tourner la tête. Les jeunes hommes, occupés à marchander ou à rire de plaisanteries vulgaires, ignoraient son appel. Les riches, absorbés par leurs calculs, ne daignaient pas l’entendre.
Pourtant, la Sagesse ne se lassait pas. Elle se posta près des portes de la ville, là où les juges siégeaient et où les affaires importantes se traitaient. « Tournez-vous vers ma réprimande, » supplia-t-elle. « Voici que je répandrai mon esprit sur vous, je vous ferai connaître mes paroles ! »
Un petit groupe s’arrêta pour l’écouter. Parmi eux, un jeune homme nommé Nathan, fils d’un potier, dont le cœur était assoiffé de vérité. Il s’approcha timidement. « Dame Sagesse, » demanda-t-il, « pourquoi criez-vous ainsi dans les rues ? »
Elle lui sourit avec tendresse. « Parce que beaucoup refusent d’entendre, mon enfant. Ils préfèrent courir vers leur propre ruine, séduits par des promesses vides. Mais toi, si tu écoutes, je te remplirai de ma présence. »
Nathan baissa la tête. « J’ai parfois suivi des amis dans des chemins douteux… »
La Sagesse posa une main sur son épaule. « Celui qui écoute ma voix habitera en sécurité, sans craindre le malheur. Mais ceux qui me rejettent… » Son regard s’assombrit. « Leur prospérité s’évanouira comme la brume au matin. Quand la terreur viendra, ils m’appelleront, mais je ne répondrai pas. »
Un frisson parcourut l’échine de Nathan. « Que dois-je faire ? »
« Crains l’Éternel, mon fils. C’est là le commencement de la connaissance. Rejette les voies des hommes violents, qui courent après le mal. Leurs pieds se précipitent pour verser le sang, mais ils tombent dans leurs propres pièges. »
Autour d’eux, la vie continuait, indifférente. Des rires montaient d’une taverne voisine, où des hommes buvaient et parlaient de profits malhonnêtes. La Sagesse soupira. « Ils ne savent pas que leur insouciance les mène à la destruction. »
Nathan serra les poings. « Je veux marcher dans tes voies. »
Alors, la Sagesse lui sourit de nouveau, et une paix inexplicable envahit son cœur. « Bienheureux celui qui veille à ma porte. Car quiconque me trouve trouve la vie et obtient la faveur de l’Éternel. »
Le soleil montait dans le ciel, et tandis que Nathan s’éloignait, résolu à changer de vie, la voix de la Sagesse résonna une dernière fois dans les rues :
« Mais celui qui pèche contre moi se fait violence à lui-même. Tous ceux qui me haïssent aiment la mort. »
Puis le silence retomba. Mais pour ceux qui avaient des oreilles pour entendre, son message demeurait, éternel et vrai.