**La Fidélité de l’Éternel et la Victoire Promise**
Dans les vastes plaines de Moab, sous un ciel embrasé par le soleil couchant, Moïse se tenait devant le peuple d’Israël. Les tribus, rassemblées par milliers, écoutaient dans un silence recueilli la voix de leur guide, celui qui les avait conduits hors des chaînes de l’Égypte. Le vent soufflait doucement à travers les tentes, portant avec lui l’odeur de la terre promise, si proche et pourtant encore voilée par les combats à venir.
Moïse, les bras levés vers le ciel, commença à rappeler les paroles de l’Éternel :
*« Lorsque l’Éternel, ton Dieu, t’aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, Il chassera devant toi des nations plus nombreuses et plus puissantes que toi : les Hittites, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens, les Perizziens, les Héviens et les Jébusiens, sept nations plus grandes et plus fortes que toi. »*
Le cœur du peuple battit plus fort à ces mots. Ces noms évoquaient des cités imprenables, des guerriers redoutables, des géants comme ceux dont leurs pères avaient parlé avec crainte autrefois. Mais Moïse, d’une voix ferme, continua :
*« L’Éternel, ton Dieu, te les livrera, et tu les frapperas. Tu les voueras à l’interdit, tu ne contracteras pas d’alliance avec elles, et tu ne leur feras pas grâce. »*
Un murmure parcourut l’assemblée. Certains froncèrent les sourcils, trouvant ces paroles sévères. Un jeune homme, du nom d’Éliab, osa s’avancer :
— Moïse, pourquoi l’Éternel nous ordonne-t-Il de ne pas épargner ces peuples ? Ne pourrions-nous pas vivre en paix avec eux ?
Moïse tourna vers lui un regard empreint de solennité.
— Éliab, l’Éternel sait ce que nous ignorons. Ces nations sont plongées dans l’abomination : elles brûlent leurs enfants en sacrifice à leurs idoles, se livrent à des pratiques obscènes et appellent sur elles la colère du Très-Haut. Si tu les épargnes, elles détourneront ton cœur de l’Éternel et t’entraîneront dans leur péché.
Le jeune homme baissa la tête, comprenant la sagesse de ces paroles.
Moïse reprit, sa voix portée par une conviction divine :
*« Car tu es un peuple saint pour l’Éternel, ton Dieu. C’est toi qu’Il a choisi parmi tous les peuples de la terre pour être Son trésor particulier. »*
Des larmes brillèrent dans les yeux des anciens. Ils se souvenaient des jours d’esclavage en Égypte, de leur cri montant vers Dieu, et de Sa main puissante qui les avait délivrés. Ils n’étaient pas un peuple nombreux, ni un peuple fort, mais l’Éternel les avait aimés.
*« Ce n’est point parce que vous étiez plus nombreux que les autres peuples que l’Éternel vous a aimés et vous a choisis, car vous étiez le plus petit de tous. Mais c’est parce qu’Il vous aime, et parce qu’Il a voulu tenir le serment qu’Il avait fait à vos pères. »*
La promesse faite à Abraham, à Isaac et à Jacob se réalisait enfin. Moïse, inspiré, leva les mains vers le ciel :
*« Sache donc que c’est l’Éternel, ton Dieu, qui est Dieu, le Dieu fidèle qui garde Son alliance et Sa miséricorde jusqu’à mille générations envers ceux qui L’aiment et qui observent Ses commandements. »*
Puis, avec une gravité qui glaça les cœurs, il ajouta :
*« Mais Il rend la pareille à ceux qui Le haïssent, et Il les détruit. »*
Un frisson parcourut l’assemblée. La sainteté de Dieu n’était pas à prendre à la légère.
Moïse conclut avec une promesse éclatante :
*« Si tu obéis à ces commandements, si tu les gardes et les mets en pratique, l’Éternel, ton Dieu, gardera envers toi l’alliance et la miséricorde qu’Il a jurées à tes pères. Il t’aimera, te bénira et te multipliera. »*
Les bénédictions détaillées qui suivirent firent briller les yeux des enfants d’Israël : des moissons abondantes, des troupeaux sans maladie, une descendance nombreuse, une terre débarrassée de toute stérilité.
*« Aucune femme ne sera stérile parmi toi, ni parmi ton bétail. L’Éternel éloignera de toi toute maladie. »*
Puis, levant un doigt en signe d’avertissement :
*« Tu ne trembleras point devant ces peuples, car l’Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi, un Dieu grand et redoutable. »*
La nuit était tombée, mais une paix surnaturelle enveloppait le camp. Les feux crépitaient doucement, et les familles se rassemblaient pour méditer ces paroles. Josué, le jeune chef désigné pour conduire le peuple après Moïse, regardait vers l’ouest, là où se trouvait Jéricho, la première forteresse à tomber.
Il savait que les batailles seraient rudes, mais une certitude brûlait en son cœur : l’Éternel combattrait pour eux.
Ainsi se préparait Israël à conquérir l’héritage promis, non par sa propre force, mais par la fidélité du Dieu qui l’avait choisi.