**Le Chant de la Victoire du Seigneur**

En ces jours anciens, où les collines chuchotaient encore les louanges de l’Éternel et où les fleuves bondissaient comme des béliers joyeux, il arriva une chose merveilleuse. Le peuple d’Israël, après avoir traversé bien des épreuves, se souvint des œuvres puissantes de leur Dieu. Et c’est alors que retentit à travers les montagnes et les vallées un chant nouveau, un hymne de victoire et de délivrance, comme le Psaume 98 l’avait prophétisé.

**La Grande Délivrance**

Cela commença dans la petite ville de Bethléem, où un vieux prophète nommé Eliakim, homme droit et craignant Dieu, reçut une vision pendant la nuit. Il vit le Seigneur étendre son bras saint et accomplir une délivrance si grande que même les nations païennes en seraient ébranlées. Au matin, il rassembla les anciens et leur dit : « L’Éternel a préparé sa victoire ! Il a révélé sa justice aux yeux de toutes les nations, et son amour fidèle envers la maison d’Israël ! »

Peu de temps après, une armée ennemie, venue des terres lointaines d’Aram, se présenta aux frontières du pays. Ils étaient nombreux comme le sable au bord de la mer, et leurs boucliers étincelaient sous le soleil. Le roi d’Israël, tremblant, consulta l’Éternel par l’intermédiaire du prophète. Et la réponse fut claire : « Ne crains point, car je combattrai pour toi. »

**Le Jour du Salut**

Au petit matin, tandis que les ennemis se préparaient à l’assaut, un vent puissant se leva du désert. Les trompettes des sacrificateurs retentirent, et soudain, une lumière éclatante, comme celle du soleil à son zénith, enveloppa le camp des ennemis. Ils furent saisis de terreur, car leurs épées se brisèrent dans leurs mains, et leurs chevaux refusèrent d’avancer. Confusion et désordre s’abattirent sur eux, et ils s’enfuirent sans même avoir tiré un seul coup d’épée.

Quand le peuple d’Israël vit cela, ils comprirent que l’Éternel avait agi. Ils se rassemblèrent sur les collines de Jérusalem, et de toutes parts, des chants de joie s’élevèrent. Les femmes battaient des tambourins, les enfants agitaient des branches d’olivier, et les hommes, la voix forte, entonnèrent un cantique nouveau :

« Chantez à l’Éternel un cantique nouveau, car il a fait des prodiges !
Sa droite et son bras saint lui ont acquis la victoire !
L’Éternel a manifesté son salut, aux yeux des nations il a révélé sa justice ! »

**La Réjouissance de la Création**

Alors, comme si toute la création se joignait à leur allégresse, un murmure parcourut la terre. Les fleuves, habituellement paisibles, se mirent à rugir comme des lions, et les vagues de la mer Méditerranée claquèrent avec force contre les rochers, comme des mains frappant en rythme. Les collines, elles aussi, tressaillirent de joie, et les arbres des champs battirent des branches comme pour applaudir.

Un berger, témoin de cette scène, raconta plus tard : « J’ai vu les montagnes elles-mêmes chanter ! Les échos répétaient les louanges de l’Éternel, et les étoiles, bien que ce fût le jour, semblaient briller encore plus fort dans le ciel. »

**Le Jugement et l’Espérance**

Le prophète Eliakim se tint alors devant le peuple et déclara : « L’Éternel vient juger la terre avec justice, et les peuples avec équité. Que toute la terre tremble devant lui, mais que les cœurs droits se réjouissent, car il est notre Roi et notre Rédempteur ! »

Et depuis ce jour, chaque année, lors de la fête des Récoltes, les enfants d’Israël se souvenaient de cette grande délivrance. Ils chantaient le Psaume 98, non plus comme une simple promesse, mais comme un témoignage vivant de la fidélité de Dieu.

Ainsi, la louange montait vers les cieux, portée par le vent, répétée par les flots, et gravée à jamais dans le cœur de ceux qui avaient vu la gloire du Seigneur.

**Amen.**