**Le Festin du Seigneur sur la Montagne**
Dans un temps lointain, bien avant que les royaumes ne tombent en ruine et que les nations ne soient dispersées, le prophète Ésaïe reçut une vision de la part de l’Éternel. C’était une révélation si glorieuse qu’elle brûlait dans son cœur comme un feu inextinguible. Il vit un jour où le Seigneur établirait son règne sur toute la terre, où les larmes seraient essuyées et où la mort elle-même serait engloutie pour toujours.
**La Ville Forte Renversée**
Ésaïe contempla une cité orgueilleuse, puissante, dont les murailles semblaient imprenables. Ses habitants se vantaient de leur force, croyant que rien ne pourrait les abattre. Mais l’Éternel, dans sa majesté, étendit sa main sur elle comme un orage dévastateur. En un instant, les remparts s’écroulèrent, les palais furent réduits en poussière, et le silence enveloppa ce qui avait été un lieu de tumultes et d’arrogance.
« Voici, dit le Seigneur, la ville des oppresseurs ne sera plus jamais relevée. Les pauvres et les affligés, ceux qui ont gémi sous le joug des tyrans, trouveront en Moi leur refuge. »
**Le Banquet des Délivrés**
Puis la vision changea, et Ésaïe vit une montagne sainte, plus haute que toutes les collines, baignée d’une lumière céleste. Sur cette montagne, l’Éternel préparait un festin pour tous les peuples. Ce n’était pas un simple repas, mais un banquet de victoire, où les mets les plus fins étaient servis : des viandes grasses, des vins vieux, soigneusement conservés, tout ce qui pouvait réjouir le cœur de l’homme.
Des foules innombrables montaient vers cette montagne, des gens de toutes langues et de toutes nations. Certains portaient encore les marques de leurs souffrances, d’autres avaient les yeux rougis par les larmes, mais tous étaient accueillis avec amour. « Venez, disait une voix douce et puissante, car tout est prêt. »
**La Fin des Larmes**
Alors, l’Éternel lui-même se leva au milieu de l’assemblée. De sa main, il essuya les larmes de chaque visage. « Il n’y aura plus de deuil, plus de cris, plus de douleur, déclara-t-il. La mort, qui a régné depuis la chute de l’homme, sera engloutie pour toujours. »
Ésaïe vit alors une ombre hideuse, celle de la mort, qui reculait devant la lumière divine. Comme un monstre avalé par les abîmes, elle disparut à jamais. Un chant de triomphe éclata, et les rachetés se mirent à louer Dieu avec une joie inexprimable.
**La Foi Récompensée**
« Voici notre Dieu, s’écria Ésaïe dans sa vision. Nous avons espéré en Lui, et Il nous a sauvés. C’est l’Éternel, Celui en qui nous avons placé notre confiance. Réjouissons-nous, car Il a accompli ses promesses ! »
Ainsi se termina la vision, mais elle resta gravée dans le cœur du prophète comme une certitude inébranlable. Même si les ténèbres semblaient régner encore, un jour viendrait où le Seigneur établirait son règne de justice et de paix.
Et ceux qui auraient cru, même dans les heures les plus sombres, se tiendraient enfin devant Lui, participants de ce festin éternel, où la joie ne connaîtrait plus de fin.