**Le Cœur qui Confesse et la Bouche qui Proclame**
Dans une petite ville isolée des montagnes de Judée, vivait un homme nommé Éliakim. C’était un scribe renommé, pieux et zélé pour la Loi de Moïse. Jour après jour, il scrutait les Écritures, s’efforçant d’observer chaque commandement avec une rigueur inflexible. Mais malgré sa dévotion, une inquiétude persistante habitait son cœur. Il entendait parler d’un certain Jésus de Nazareth, crucifié puis ressuscité, que certains appelaient le Messie. Les paroles des apôtres, qui proclamaient que la justice ne venait plus de la Loi seule, mais de la foi en Christ, le troublaient profondément.
Un soir, alors que le soleil couchant drapait les collines de pourpre et d’or, Éliakim se rendit à la synagogue pour prier. Là, il tomba sur un rouleau des lettres de Paul, un ancien pharisien comme lui, qui parlait avec passion de la foi en Jésus. Ses yeux s’arrêtèrent sur ces mots : *« Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. »* (Romains 10:9). Ces paroles résonnèrent en lui comme un écho divin.
Mais Éliakim luttait intérieurement. *Comment abandonner des siècles de tradition ? Comment être sûr que cette voie était la bonne ?* Il passa des nuits à prier, à supplier Dieu de lui montrer la vérité. Un matin, alors qu’il marchait près du torrent, il aperçut une femme samaritaine qui puisait de l’eau. Elle lui sourit et dit : « La paix soit avec toi, rabbi. » Intrigué, car les Samaritains et les Juifs ne se parlaient guère, il engagea la conversation.
La femme, nommée Martha, lui raconta comment elle avait rencontré des disciples de Jésus près du puits de Jacob. Ils lui avaient parlé d’un salut accessible à tous, Juifs et païens, sans distinction. « Ils disent que quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé, » murmura-t-elle avec une lueur d’espérance dans les yeux.
Ces mots frappèrent Éliakim comme un coup de tonnerre. *« Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. »* (Romains 10:13). N’était-ce pas là la clé ? La Loi lui avait montré son péché, mais elle ne pouvait le sauver. La foi en Christ, elle, offrait une grâce sans limites.
Cette nuit-là, dans le silence de sa chambre, Éliakim tomba à genoux. Son cœur, longtemps enfermé dans les chaînes de la peur, se brisa devant la vérité. « Seigneur Jésus, cria-t-il dans l’obscurité, je crois que Tu es le Fils de Dieu, ressuscité pour ma justification. Prends ma vie et fais de moi Ton témoin. »
À l’instant même, une paix surnaturelle inonda son âme. Le lendemain, il se rendit à la place du marché, là où il avait autrefois enseigné la Loi avec sévérité. Mais cette fois, sa voix tremblait d’une nouvelle ferveur. « Frères, écoutez ! Le salut est près de vous ! Il ne faut pas monter au ciel pour chercher Christ, ni descendre dans l’abîme. La parole est dans votre cœur et sur vos lèvres ! » (Romains 10:6-8).
Certains se moquèrent, d’autres l’accusèrent de trahison. Mais quelques-uns, touchés par la sincérité de son témoignage, s’approchèrent pour en savoir plus. Parmi eux se trouvait même un centurion romain, qui demanda : « Que dois-je faire pour être sauvé ? »
Éliakim, les larmes aux yeux, répondit : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison. »
Ainsi, la parole de Dieu se répandit, portée par des cœurs transformés et des bouches confessantes. Car, comme l’avait écrit Paul, *« la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. »* (Romains 10:17).
Et dans cette ville autrefois endormie, l’Évangile éclata comme une aube nouvelle.