**La Construction du Tabernacle : Une Offrande de Cœur**

Le peuple d’Israël se tenait rassemblé devant le sanctuaire en construction, le cœur débordant de générosité. Moïse avait transmis les instructions divines concernant le Tabernacle, et les artisans, remplis de l’Esprit de Dieu, s’affairaient avec une sagesse surnaturelle. Bétsaléel et Oholiab, choisis par le Seigneur pour diriger les travaux, examinaient chaque détail avec une précision sacrée, guidés par les visions célestes que Dieu leur avait données.

Les hommes, les femmes et même les enfants apportaient sans cesse des offrandes : de l’or étincelant, de l’argent pur, du bronze poli, des étoffes fines teintes de pourpre, d’écarlate et de cramoisi, des peaux de béliers et de dauphins, du bois d’acacia résistant, et des pierres précieuses destinées à orner l’éphod du grand prêtre. Chaque matin, les gens arrivaient avec des dons si abondants que les artisans durent finalement s’approcher de Moïse pour lui dire :

*« Le peuple apporte bien plus qu’il n’est nécessaire pour l’œuvre que l’Éternel a ordonné de faire. »*

Moïse, ému par cette ferveur collective, fit proclamer dans tout le camp : *« Que nul homme ou femme ne prépare plus d’offrandes pour le sanctuaire ! »* Et le peuple cessa d’apporter, car ce qu’ils avaient donné suffisait amplement, et même au-delà.

Sous la direction de Bétsaléel, les artisans commencèrent à façonner les planches de bois d’acacia, recouvertes d’or pur, qui formeraient les murs du Tabernacle. Chaque planche était munie de tenons d’argent s’emboîtant parfaitement dans des bases du même métal, assurant une stabilité inébranlable. Les colonnes, sculptées avec soin, soutenaient des tentures de lin fin, brodées de chérubins aux ailes déployées, comme pour rappeler la présence des anges autour du trône de Dieu.

Les tisserands, habiles de leurs mains, avaient travaillé sans relâche pour créer les voiles du Tabernacle : dix grandes toiles de lin blanc, entrelacées de fils d’azur, de pourpre et d’écarlate, et ornées de chérubins célestes. Ces étoffes majestueuses furent attachées avec des agrafes d’or, formant un sanctuaire resplendissant, digne de la présence divine.

Puis vint la confection du voile sacré, séparant le Lieu Saint du Très-Saint. Tissé avec une extrême délicatesse, ce rideau imposant représentait aussi des chérubins, symboles de la sainteté inaccessible de Dieu. Seul le grand prêtre pourrait un jour franchir ce voile, et seulement une fois par an, avec le sang de l’expiation.

Le toit du Tabernacle fut recouvert de peaux de béliers teintes en rouge, symbole de consécration, et d’une couche supérieure de peaux de dauphins, résistantes aux intempéries. Ainsi, même sous le soleil brûlant du désert ou les pluies rares mais violentes, le sanctuaire demeurerait protégé, comme Israël sous l’aile de l’Éternel.

À l’intérieur, Bétsaléel façonna l’Arche de l’Alliance, en bois d’acacia plaqué d’or, avec son propitiatoire surmonté de deux chérubins d’or massif, face à face, leurs ailes se touchant dans une attitude d’adoration perpétuelle. C’est là que la Shekinah, la gloire visible de Dieu, reposerait entre les chérubins, communiquant avec Moïse.

L’autel des parfums, la table des pains de proposition, et le chandelier d’or pur aux sept branches furent également achevés avec une précision minutieuse, chaque détail rappelant la lumière, la nourriture spirituelle, et les prières montant vers le ciel.

Enfin, après des semaines de labeur sacré, le Tabernacle fut dressé, resplendissant sous le soleil du désert. Une nuée couvrit la tente d’assignation, et la gloire de l’Éternel remplit le sanctuaire. Moïse lui-même ne put y entrer, tant la présence divine était puissante.

Le peuple, contemplant cette merveille, tomba face contre terre dans une crainte respectueuse. Ils avaient donné de leur cœur, et Dieu avait accepté leur offrande. Le Tabernacle était désormais parmi eux, signe tangible que l’Éternel marchait au milieu de son peuple, comme Il l’avait promis.

Ainsi s’accomplit la parole du Seigneur, et Israël comprit que lorsque l’homme donne avec joie, Dieu habite au milieu de ses dons.